Les soldes qui ont commencé il y a deux jours ne connaissent pas l'affluence des années passées. Pourtant, les boutiques d'articles pour hommes, femmes et enfants affichent comme d'habitude des soldes allant jusqu'à 50%, ce qui arrange tous ceux qui souhaitent renouveler leur garde-robe sans trop écorner leur bourse. Dans la grande rue Charles de Gaulle, on se bouscule surtout pour les préparatifs du mois de Ramadan. Malgré les grosses affiches colorées en fluo sur lesquelles sont inscrits en grand format 20%, 30%, 40%, 50%, rares sont ceux qui s'arrêtent devant les devantures. On préfère plutôt prendre la direction du Marché central pour effectuer les dernières emplettes avant le mois saint. Outre Ramadan, les vendeurs à la sauvette continuent à mener la vie dure aux commerçants en installant leurs marchandises devant les boutiques. Certaines de ces boutiques ont même été obligées de fermer leurs portes car les clients n'arrivaient plus à se frayer un passage pour entrer. Dans une boutique d'articles pour hommes, au lieu de quarante et cinquante dinars, les pantalons sont vendus à vingt dinars et les chemises à quinze. Quant aux costumes, de 300 à 400 dinars, ils sont actuellement proposés à soixante-quinze dinars. Professeur d'économie, Ridha J. attend chaque année les soldes pour s'acheter quelques vêtements et remplacer les anciens. Mais, cette année, il ne semble pas convaincu par les prix affichés, trouvant dérisoires les réductions consenties sur les articles. «Les seules réductions intéressantes sont celles qui sont pratiquées sur les chemises et les pantalons. C'est intéressant de s'acheter une série de pantalons et de chemises à vingt et quinze dinars. Par contre, il n'y a pas de soldes véritables sur les costumes. Les boutiques exposent des costumes d'anciennes collections et les vendent à moitié prix. Il s'agit généralement de costumes passés de mode. Par contre, il n'y a pas de réduction importante sur les costumes de la nouvelle collection». Dans l'une des boutiques de cette même rue Charles de Gaulle vendant des articles pour hommes, les clients se font rares. Le gérant de la boutique scrute la rue dans l'espoir de voir des passants s'arrêter devant les vitrines pour choisir des vêtements. «Il n'y a pas d'affluence pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les soldes coïncident avec les préparatifs du mois de Ramadan. Par ailleurs, la prolifération des étals anarchiques dans les rues découragent les clients qui ont peur de se faire subtiliser leurs effets», explique le gérant. Du côté des boutiques de chaussures, les réductions ne dépassent pas 20%. Dans une de ces boutiques, des femmes s'arrêtent pour choisir des articles pour leurs enfants en prévision des fêtes de l'Aïd. Sur les chaussures, les gérants ont pris soin d'afficher l'ancien prix et le nouveau. Sur les étiquettes collées à des sandales, on peut lire, à la place de 27 dinars, 21 dinars six cents millimes. Idem pour des chaussures à talon compensé, qui sont vendues à 30 dinars 300 au lieu de 37 dinars 800. «Ce ne sont pas de véritables soldes, juge une dame fonctionnaire, accompagnée de sa fille âgée d'une douzaine d'années. Je suis venue pour acheter des chaussures pour ma fille. J'ai remarqué qu'il n'y a pas de réductions importantes sur les articles. A la caisse, il y a une remise qui ne dépasse pas les trois dinars». Idem pour les vêtements de femmes. 20% est la réduction maximale consentie sur les vêtements de la nouvelle collection. Des réductions importantes atteignant 50% ont été consenties mais seulement sur les articles de l'année dernière et les vêtements d'hiver. «Les articles les plus intéressants n'ont pas été soldés. Je m''attendais à trouver des remises importantes sur la nouvelle collection. En fin de compte, des réductions ont été faites uniquement sur des articles de mauvaise qualité et des articles de l'année dernière, qui sont restés dans les stocks», conclut Amel, une jeune fille faisant le tour des boutiques pour acheter des vêtements pour son trousseau.