Ce qu'il faut savoir sur l'affaire du complot 2 qui s'ouvre aujourd'hui    Complot contre la sûreté de l'Etat 2 : début du procès de figures politiques tunisiennes    Orange Tunisie inaugure un nouveau Data Center à Sousse pour répondre aux enjeux numériques de demain    Barrages tunisiens : 917 millions de m3 d'eau au 5 mai 2025    Restriction de l'accès à la nationalité française : une nouvelle qui inquiète les tunisiens l'étranger    Le Prince Harry privé de protection policière lors de ses séjours au Royaume-Uni    L'ambassadeur français sort, l'Algérie ferme la porte, Macron regarde ailleurs : l'Egypte, les chercheurs américains éjectés par Trump…    Le retour d'Ons Jabeur à Rome : l'heure de la revanche !    Retour volontaire des migrants : Amy Pope salue les efforts de la Tunisie et l'évolution du programme MOBi-TRE    Météo en Tunisie : Averses orageuses et chutes de grêle attendues cet après-midi    Par Habib Ben Salha : La Bsissa prend la route de l'UNESCO    ES Sahel : soutien à Ben Amor après une violente agression à Sousse    Une famille tunisienne de 4 personnes a besoin de plus de 5 000 dinars par mois, selon Chkoundali    Carte technologique internationale : vers une augmentation de l'allocation en devises pour les jeunes et les entrepreneurs    Kélibia : l'agresseur à la lame de rasoir arrêté après plusieurs attaques sur des femmes    Tunis privée de taxis le 19 mai    Ouvrières agricoles tunisiennes : de l'invisibilité à la lutte pour la dignité    Révolution tunisienne et crise de Covid-19: Conséquences psychologiques et évolution socio-politique    Corruption : prison ferme pour l'homme d'affaires Youssef Mimouni et d'un ancien cadre public    Retailleau durcit les conditions d'accès à la nationalité française    Hausse des recettes touristiques et des transferts des Tunisiens à l'étranger à fin avril    Crise des médias : 82 % des Tunisiens pointent du doigt les chroniqueurs    Daily brief national du 06 mai 2025: La DG de l'OIM en visite en Tunisie    Inflation à 0 % en Suisse : vers un retour aux taux d'intérêt négatifs ?    Sami Mokadem : la 39e édition de la Foire du livre était un échec !    Etats-Unis : le Pentagone lance une purge historique dans les rangs des hauts gradés militaires    UGTT–secteur privé : le ministère ajourne l'ouverture des négociations    Le taux d'inflation baisse légèrement et s'établit à 5,6%    Ce que les astres vous réservent ce 6 mai 2025 : tensions intérieures et révélations inattendues    Recevant la cheffe du Gouvernement : Le Chef de l'Etat insiste sur un projet de loi de finances à vocation sociale    Volley-Coupe de Tunisie: L'Espérance ST rejoint l'Etoile du Sahel en finale    Divorcer sans passer par le tribunal : une réforme en débat à l'ARP    Tunisie – Importante visite de travail de la DG de l'OIM    En pleine crise de paranoïa, les fans de Saïed l'exhortent à bouder les sommets en Irak    L'EST remporte le classico : Ces petits détails....    Homo Deus au pays d'Homo Sapiens    Affluence record à la Foire du livre 2025, mais le pouvoir d'achat freine les ventes [vidéo]    La Tunisie en Force: 19 Médailles, Dont 7 Ors, aux Championnats Arabes d'Athlétisme    Classement WTA : Ons Jabeur chute à la 36e place après son élimination à Madrid    Syrie : Après L'Exclusion De Soulef Fawakherji, Mazen Al Natour Ecarté Du Syndicat    Rayan Khalfi : un détenu de 19 ans relance la question de la torture en Tunisie    Un séisme de magnitude 4,9 secoue le nord du Chili    Trump annonce des droits de douane de 100 % sur les films étrangers pour "sauver" Hollywood    Foire du livre de Tunis : affluence record, mais ventes en baisse    Stand de La Presse à la FILT: Capter l'émotion en direct    «Mon Pays, la braise et la brûlure», de Tahar Bekri    Gymnastique rythmique : la Tunisie en lice au Championnat d'Afrique au Caire    La Liga: Le Rwanda désormais un sponsor de l'Atlético de Madrid    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lancement à Tunis du guide sur la Cedaw
Droits des femmes
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 08 - 2017

A l'occasion des célébrations de la Journée nationale de la femme, le Haut-commissariat aux droits de l'Homme (HCDH) avec ONU Femmes et le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) viennent de lancer le guide sur la Cedaw (Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes) en Tunisie. Célébrée le 13 août de chaque année en Tunisie, la Journée nationale de la femme a permis de réaffirmer l'importance des droits des femmes. Afin de marquer cette journée, le HCDH a présenté un guide "Kit". L'objectif de ce kit est de fournir, aux membres de la société civile et à toute personne intéressée, les informations de base nécessaires à la connaissance et à la compréhension de cette convention fondamentale, ratifiée par la Tunisie le 20 septembre 1985.
Elaboré par Mme Hafidha Chekri, expert juridique, ce kit contient cinq éléments essentiels. De ce fait, ce guide explique, dans un premier volet, l'historique de la Cedaw et présente également ses principes fondateurs. Dans le deuxième volet, ce kit récapitule les droits exposés dans cette convention et les obligations qui découlent de sa ratification par la Tunisie.Le document comporte également un troisième volet sur les mécanismes existants destinés à veiller à sa mise en œuvre et à défendre les droits qu'elle promeut. Il contient également une brochure qui reprend l'intégralité du texte de la Cedaw.
Ce kit comporte aussi un imprimé présentant pour chaque droit défendu dans la Cedaw la situation actuelle en matière d'égalité hommes-femmes. «La Cedaw prend tout son sens aujourd'hui avec l'adoption de la loi organique contre les violences faites aux femmes», a estimé Hafidha Chekri, appelant à la nécessité d'intégrer cette convention dans la législation tunisienne et de réviser toutes les lois qui ne sont pas en adéquation avec ce texte. «La Cedaw repose sur une approche basée sur les droits de l'Homme et défend les droits des femmes dans divers domaines : santé, éducation, travail, santé», a-t-elle affirmé.
Le coordinateur résident du système des Nations Unies en Tunisie Diego Zorrilla, a saisi «cette occasion pour féliciter le président de la République pour avoir recommandé la révision de la loi de manière à instaurer l'égalité successorale homme-femme et autoriser le mariage des Tunisiennes avec des non musulmans. Le système des Nations unies se tient prêt à accompagner la Tunisie dans ce débat annoncé par le président de la République et dans ce combat pour l'égalité hommes-femmes » a-t-il souligné.
M. Omar Fassataoui, officier des droits de l'Homme, nous a présentés le pourquoi de ce guide sur la Cedaw. «Ce guide vise un certain nombre d'objectifs», a-t-il déclaré. «Ces objectifs sont destinés : à mieux comprendre la convention et à faciliter son utilisation dans la pratique quotidienne des femmes, des militantes et défenseurs des droits humains, des ONG (organisations non gouvernementale), dans la pratique des avocates et des avocats, des juges ainsi que des administrations concernées». Notre interlocuteur a ajouté que son but est aussi «de convaincre les décideurs que la convention fait partie des normes juridiques applicables dans le pays après sa ratification. A cet effet, il vise à le porter à des personnes qui ne sont pas forcément spécialistes du droit, mais qui sont convaincues de la nécessité de jouir des droits qu'elle consacre. Donc, il donne accès à des documents pertinents et accessibles à tous et il présente des informations sous une forme adaptée au contexte tunisien auquel elle s'applique».
Principes fondateurs et historiques de la convention
Il faut rappeler qu'on retrouve les principes fondateurs à la base des droits humains et qui sont la dignité, l'égalité et la non-discrimination dans tous les instruments internationaux des droits de l'Homme. Dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948 tout d'abord, puis dans les 2 Pactes de 1966 (l'un sur les droits civils et politiques, l'autre sur les droits économiques, sociaux et culturels) et dans les 7 autres grandes conventions internationales qui ont été créées depuis, dont la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'encontre des femmes (ou Cedaw) en 1979.
La Cedaw a pour but donc de lutter et d'éliminer les discriminations fondées sur le sexe par une approche correctrice (et non pas simplement formelle ou protectrice) de l'égalité. Elle fait de la lutte contre les discriminations un impératif, notamment à cause de leurs conséquences néfastes graves, comme les violences (physiques, sexuelles ou morales). Malgré les objectifs qu'elle s'est fixés, la Cedaw a vu un certain nombre d'Etats, dont la Tunisie, émettre des réserves sur certains de ses articles, notamment ceux portant sur les droits des femmes égaux à ceux des hommes en matière de droits civils et de droits dans la famille. Ces réserves sont en contradiction avec le but et l'esprit même de la convention. De plus en plus d'Etats sont donc en train de les réexaminer, comme la Tunisie qui, après une forte campagne de la société civile, a officiellement levé en avril 2014 les réserves qu'elle avait émises.
Droits protégés et obligations créées par la convention
La Cedaw protège les droits des femmes et prône l'égalité hommes-femmes dans 4 grands domaines qui sont ensuite détaillés, droit par droit : les droits politiques (art. 7 et 8), les droits civils et familiaux (art. 9, 15 et 16), les droits économiques, sociaux et culturels (art. 10 à 14), et la lutte contre la traite des femmes et des filles et leur exploitation sexuelle (art. 6). Chacun de ces droits a ensuite été détaillé et complété par le Comité en charge de la convention dans ce que l'on appelle des Recommandations générales. Ces recommandations complètent aussi parfois des points abordés très succinctement dans la convention comme la question des violences faites aux femmes (recommandation générale n° 19).
Pour faire de ces droits une réalité, la convention a instauré une série de mesures qui doivent être mises en œuvre par les Etats qui l'ont ratifiée (mesures législatives, mesures temporaires spéciales appelées aussi mesures de discrimination positive (art. 4), et lutte contre les stéréotypes et les pratiques culturelles néfastes (art. 5)...).
Là aussi, des recommandations générales complètent et précisent la nature de ces obligations. La Tunisie s'était déjà engagée sur le chemin des droits des femmes, avant la ratification de la Cedaw et avait déjà pris d'importantes mesures pour faire avancer la non-discrimination à l'encontre des femmes dans le domaine politique, dans la famille, dans le monde du travail, et au niveau de la nationalité. La ratification de la Cedaw a donc été une étape logique qui a permis encore un peu plus le renforcement de ces droits.
Ainsi, la Tunisie est considérée comme un exemple en matière de droits des femmes dans la région du monde arabe. Il reste cependant des dispositions dans la législation tunisienne qui devraient être supprimées ou modifiées pour que les lois soient en accord parfait avec la convention et son principe de non-discrimination, mais également pour qu'elles soient en conformité avec la nouvelle Constitution tunisienne de 2014 qui a réaffirmé ce principes (art. 21 sur l'égalité hommes-femmes en droits et en devoirs) et s'est engagée à préserver et à développer les acquis de la femme tunisienne (art. 46.1).
Mécanismes d'application de la convention
C'est le Comité de la Cedaw qui est principalement en charge d'assurer le suivi de la mise en œuvre et l'application concrète de la convention par les Etats qui l'ont ratifiée. Pour cela, ils émettent des recommandations générales, examinent les rapports que doivent soumettre les Etats et la société civile tous les cinq ans. Des plaintes, appelées communications individuelles, peuvent être déposées par des individus ou des associations dans les Etats qui ont ratifié le Protocole optionnel à la Cedaw (ce qui est le cas de la Tunisie).
Les associations de la société civile peuvent aussi rédiger un rapport alternatif au Comité de la Cedaw ou aux autres Comités dans le cadre de l'Examen périodique Universel.
«Une tournée sera organisée à partir de septembre 2017 dans les régions du pays pour présenter et mettre ce guide à la disposition des ONG qui travaillent sur les droits humains en général, et les droits des femmes en particulie», a conclu notre interlocutrice.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.