On peut reprocher beaucoup de choses à Moncef Khemakhem, mais côté rajeunissement et recrutement, il voit bien les choses Depuis qu'il a débarqué au CSS comme dirigeant, Moncef Khemakhem a toujours porté un intérêt aux sections des jeunes. C'est son point le plus fort et c'est une qualité qui peut atténuer ses nombreux défauts. Aujourd'hui, le CSS, qui, rappelons-le, est toujours soumis à une interdiction de recrutement de la Fifa (qui prend fin en décembre), s'impose sur le championnat par un modèle qu'on aime beaucoup, celui du club formateur qui compte sur ses produits de formation. Changement forcé ou voulu (le CSS avait, à un certain moment, opté, comme les autres clubs tunisiens, pour un mercato intensif et onéreux), le CSS a aujourd'hui une équipe prometteuse où il y a au moins 6 joueurs issus de l'élite et qui apprennent à chaque match ce qu'est le football de compétition. Ce n'est pas encore un CSS imbattable du niveau de l'EST ou de l'ESS, mais c'est un CSS qui joue bien et qui progresse sans dépenser un argent fou. Un vivier L'interdiction de recrutement pour le CSS a été un mal pour un bien, ce qui a permis au CSS de retrouver ses repères et la «culture» qu'on lui connaît : l'équipe qui joue bien et qui compte sur son cru. L'équipe, qui a enfanté Graja, Dalhoum, Sassi, Akid, Agrebi, Trabelsi, Souayah, Salem, Guemmamdia, Nafti et dernièrement Moncer, retrouve l'avantage du produit-maison avec les Dagdoug, Chaouat, etc. Et remarquez bien que le CSS compte aussi des recrues, mais ce sont des jeunes ramenés avec des prix étudiés et qui ont pris le temps de faire parler d'eux et de progresser. Amamou, Ben Ali, Amdouni, ce sont encore des joueurs jeunes, talentueux, qui n'ont pas coûté grand-chose et qui ont une valeur marchande de plus en plus élevée. C'est le modèle «parfait» pour un CSS «étouffé» par l'interdiction de recrutement, mais qui a été «contraint» (et c'est tant mieux) de faire appel à son savoir-former et savoir-recruter. Contrairement à l'EST et l'ESS qui enflamment le marché par des recrutements coûteux et des salaires disproportionnés par rapport au marché pour des joueurs qui n'ont même pas réussi à la ligue française, le CSS se différencie. Des garde-fous quand même! Acheter bon marché des jeunes de talent après une longue prospection et compter sur les produits de son centre de formation sont une politique intelligente qui, peut-être, ne ramène pas des titres à court terme, mais qui sauve un club d'un gouffre financier et des «magouilles» des agents de joueurs. Que vaut un grand club si on a seulement 3 ou 4 joueurs qui sont montés en première équipe? Que font les directeurs techniques des jeunes à l'EST, au CA et à l'ESS, et ces entraîneurs de jeunes si la plupart des joueurs que l'on forme finissent dans des clubs de Ligue 2 ou des clubs qui jouent pour le maintien? L'argent que l'on injecte à tort et à travers sur un marché déréglé et sur des joueurs surestimés pourrait servir à former des joueurs de qualité. Le CSS se distingue dans cette voie et les autres clubs devraient s'en inspirer.