Jusqu'à fin août, plus de 4,6 millions de touristes ont visité la Tunisie, avec un retour des marchés traditionnels comme la France (+44%), l'Allemagne et une légère reprise pour le marché britannique. Ajoutons à cela le marché chinois qui se consolide et le marché algérien qui a enregistré +60% d'entrées. En termes de revenus, l'évolution est de +19% jusqu'au 20 août 2017, soit 1,6 million de dinars Le ministère du Tourisme et de l'Artisanat a lancé hier le label "Qualité tourisme Tunisie". Un nouveau label dédié au renforcement de la qualité de l'accueil et du service à la clientèle au sein des organismes touristiques. Il concerne cinq domaines d'activité touristique, à savoir les hôtels et hôtels de charme, les agences de voyages réceptives, les chambres d'hôtes et gîtes ruraux, les restaurants touristiques et les lieux de visite (musées et sites archéologiques). Le lancement de ce label a été effectué lors d'un séminaire de clôture du projet de jumelage entre la Tunisie, la France et l'Autriche visant l'appui à la mise en place d'un dispositif de promotion de la qualité dans le secteur touristique, financé par l'Union européenne dans le cadre du Programme d'appui à l'accord d'association (P3A). D'ailleurs, le projet a duré deux années et s'est appuyé sur des diagnostics et un état des lieux du secteur en partenariat avec la profession, selon Feten Bouzidi, chef de division qualité au sein de l'Office national du tourisme tunisien (Ontt). L'adhésion se fait sur la base du volontariat de la part des professionnels du tourisme et entre la démarche du ministère du Tourisme et de l'Artisanat pour la sensibilisation à l'approche qualité et la promotion de la destination. Pour Mme Salma Elloumi Rekik, ministre du Tourisme et de l'Artisanat, la qualité est un axe prioritaire dans la stratégie de développement du tourisme tunisien. «Nous sommes convaincus que la qualité est un facteur fondamental de la pérennité et de la compétitivité du secteur touristique. Ce label permettra d'améliorer la visibilité de la destination et de consolider sa crédibilité auprès des visiteurs. Il permet également de créer une dynamique positive au sein des établissements touristiques. Nous avons ordonné le lancement d'un plan de promotion et d'information pour faire connaître les mérites de ce label et assurer une grande adhésion», affirme-t-elle. Pour Patrice Bergamini, ambassadeur de l'Union européenne en Tunisie, la mise en place du label qualité devrait être un incitateur pour aller au-delà du tourisme classique pour développer le tourisme solidaire et activer toute la chaîne de services touristiques au sein d'un écosystème local. Il a affirmé que la Tunisie bénéficie de plusieurs atouts touristiques au niveau régional et doit capitaliser sur cette approche locale pour développer un service touristique unique et performant. Un début de processus De son côté, Khaled Fakhfak, président de la Fédération tunisienne de l'hôtellerie, a indiqué que le lancement de ce label qualité devra être le début d'un processus de labellisation qui concerne toute la chaîne de services touristiques, puisqu'il ne concerne que l'accueil. «Je pense que c'est le début d'un processus qui devra toucher l'hébergement, la restauration, l'animation, etc. Il faut miser sur l'adhésion des professionnels et poursuivre la démarche», précise-t-il. En ce qui concerne la saison touristique actuelle, la ministre a indiqué que jusqu'à fin août 2017, plus de 4,6 millions de touristes ont visité la Tunisie, avec un retour des marchés traditionnels comme la France (+44%), l'Allemagne et une légère reprise pour le marché britannique. Ajoutons à cela le marché chinois qui se consolide et le marché algérien qui a enregistré +60% d'entrées. En termes de revenus, l'évolution est de +19% jusqu'au 20 août 2017, soit 1,6 million de dinars. M. Fakhfakh confirme cette reprise, soulignant que les chiffres de 2017 sont meilleurs que ceux de 2016 et se rapprochent de ceux de 2014, «ce qui est une bonne chose, surtout avec le retour des Européens». Mais il a indiqué que deux problématiques majeures pèsent sur cette reprise, qui sont la propreté dans le pays et aussi la question de l'Open Sky, «qui est prise en otage par le problème Tunisair», selon ses dires. Reclassement des hôtels Pour ce qui est du programme de réformes du secteur touristique, Mme Elloumi a indiqué que l'amélioration de la qualité du service touristique est tributaire de la mise en place d'un dispositif de formation performant. Un objectif qui a pris forme par la création d'une agence de formation dans les métiers du tourisme, dans le cadre du projet de restructuration de l'Ontt. Ce projet qui comprendra également la création d'une agence pour la promotion et d'une agence pour l'investissement, selon Néji Ben Othman, directeur général de l'Ontt. De même, l'élaboration d'une nouvelle norme de classement des hôtels vient d'être entamée par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat. «Elle permettra d'améliorer la visibilité du parc hôtelier et de le mettre en phase avec les standards internationaux. Nous visons à impliquer les professionnels du tourisme dans la formation, la programmation pédagogique et dans la gestion même des écoles de formation», signale Mme Elloumi Concernant le Livre blanc publié récemment pour appuyer les établissements hôteliers ayant des difficultés financières, M. Fakhfakh a affirmé que ce document a été approuvé et validé par le ministère du Tourisme et de l'Artisanat, le ministère des Finances et la Banque centrale de Tunisie. Actuellement, il est appliqué par certains hôtels et devra pallier les problématiques profondes de plusieurs hôtels en difficulté. «Je vous dis que la majorité des hôtels ont des difficultés financières. Nous sommes en crise depuis 2011», lance-t-il.