Les entités touristiques, notamment les PME, seront sensibilisées pour adhérer volontairement à un processus de labellisation en termes de qualité de leur chaîne de valeurs. Le projet est financé par l'Union européenne avec un don de 1,4 million d'euros Conscient de l'avantage concurrentiel que représente la qualité ainsi que son poids dans l'évaluation de la destination Tunisie et la fidélisation de ses clients traditionnels, le ministère du Tourisme et de l'artisanat vient d'annoncer le lancement d'un programme d'appui à la mise en place d'un dispositif de qualité en matière de tourisme. Le projet, qui est financé par l'Union européenne avec un don de 1,4 million d'euros, est un jumelage entre la Tunisie, la France et l'Autriche comportant une assistance technique en vue de doter la Tunisie d'un label qualité. L'instauration de ce label qualité tourisme tunisien, Lqtt, vise à assurer une certaine qualité de l'accueil et des différents services proposés aux clients. Cette initiative est une tentative qui vise à remettre le secteur du tourisme au diapason de la concurrence internationale, mais aussi à rappeler les fondamentaux dont on s'est éloigné depuis quelque temps, ce qui a contribué à la dégradation de l'image de la destination Tunisie et à la crise que connaît le secteur. «Malgré la difficulté de la conjoncture, nous avons tenu à poursuivre la mise en œuvre des réformes structurelles qui sont de nature à permettre au tourisme tunisien de négocier convenablement les défis de la prochaine étape, particulièrement pour ce qui est du programme de mise à niveau et la modernisation de nos écoles de formation. Le défi de la qualité est l'un des chantiers prioritaires de notre stratégie. Plusieurs démarches ont été déjà entreprises qui reflètent notre volonté de faire émerger une véritable culture de la qualité au niveau de toute la chaîne touristique», a souligné la ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Salma Elloumi Rekik, hier lors de l'ouverture du séminaire de lancement de ce jumelage à Tunis. Tout en insistant sur l'implication effective des professionnels du secteur tant au niveau de la formation et de la programmation pédagogique qu'à celui de la gestion même de ces écoles de formation, la ministre a mis l'accent sur le programme de mise à niveau des unités touristiques et hôtelières, lancé depuis 2005. D'après elle, ce dernier a fait l'objet d'une évaluation exhaustive et une nouvelle édition de ce programme sera axée en grande partie sur l'investissement immatériel. «Notre vision de la qualité s'appuie sur une approche globale. La qualité est aussi synonyme de la qualité de l'environnement dans lequel évolue le tourisme tunisien. Pour cette raison, nous avons assuré une concertation permanente avec tous les départements ministériels concernés, dont notamment les ministères de l'Intérieur, de l'Environnement, du Transport et de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine afin de garantir la propreté de nos villes, la sécurité des zones et des unités touristiques et de réunir les meilleures conditions d'accueil dans les aéroports et dans les postes de transit frontaliers», a-t-elle ajouté. Un projet pilote à généraliser Le projet d'appui européen comporte trois grands axes de travail dont le benchmark du cadre réglementaire encadrant le tourisme tunisien avec la France et l'Autriche. Le deuxième axe concerne l'élaboration d'un nouveau label qualité tourisme tunisien attractif et crédible, et le troisième sera l'expérimentation de ce label au sein de 20 établissements du secteur dans trois régions pilotes. Selon S. E. Laura Baeza, ambassadeur de l'UE en Tunisie, ces efforts, dans le cadre d'une nouvelle campagne de commercialisation de la destination Tunisie, vont toucher les acteurs liés au secteur et les fournisseurs de services à partir des services aux aéroports. De même, cela concernera les clients, les touristes exigeants habitués aux réseaux sociaux et sites d'évaluation des établissements hôteliers. Une démarche qui vise le suivi et l'amélioration de la qualité des services. Dans ce sens, la Tunisie bénéficiera de l'expérience européenne en la matière, puisque l'UE avait en 2010 travaillé sur un projet identique en matière de qualité pour faire face à la concurrence internationale accrue. Pour sa part, le chef de projet du jumelage tuniso-européen, Mme Magali Ferrand, a insisté sur la complémentarité des différentes étapes du projet d'appui qui va jusqu'à la communication et le marketing à travers l'usage des techniques innovantes et des plateformes virtuelles dont on peut se passer. «C'est une démarche qualité qui n'est pas figée dans le temps, puisqu'on pourra rectifier et corriger selon les caractéristiques tunisiennes et l'évolution de la situation», a-t-elle précisé. Et d'ajouter que plusieurs visites de zones touristiques sont au programme de ce projet qui vise l'instauration de nouveaux référentiels au tourisme tunisien. Le projet sera appliqué dans des zones pilotes avant d'entamer une généralisation de l'expérience avec en fond un suivi continu en matière de formation du personnel des différents établissements touristiques. Le programme est ambitieux et un travail de longue haleine devra être entrepris par les autorités, mais les acteurs, dont ceux du secteur privé devront mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu...