Convoqués en réunion par le bureau directeur, ils ont tous exprimé le refus de voir leur coach partir. Il a suffi d'une défaite, sévère soit-elle, pour que les dirigeants gabésiens tournent le dos à Gérard Buscher. Mercredi dernier, les responsables ont convoqué les joueurs en réunion juste après la séance matinale et en l'absence de leur coach. A l'ordre du jour : faut-il garder l'entraîneur ou le temps est-il venu de se séparer de lui ? Selon nos sources, les 27 joueurs de l'équipe senior se sont montrés tous solidaires avec leur entraîneur, y compris ceux qui ne jouent pas. Certains ont même trouvé désobligeant qu'on leur demande d'avaliser une éventuelle séparation avec l'entraîneur. Ce qui est bien dans cette affaire, c'est la solidarité manifestée par les joueurs envers leur entraîneur. Une pensée particulière à ceux qui n'entrent pas encore dans les plans du coach et qui auraient pu profiter de l'occasion pour dire du mal de lui. Une fois n'est pas coutume, les joueurs du Stade Gabésien ont pris leurs responsabilités à un moment où la crise risque de s'installer. D'après les échos émanant des coulisses du Stade Gabésien, Khaldoun Mansour et ses camarades ont fait comprendre à leurs dirigeants qu'ils apprécient le travail effectué par Gérard Buscher et qu'ils préfèrent tirer, sous sa houlette, les enseignements de la lourde défaite concédée devant le CSS que de mettre tout à plat après le premier échec essuyé par l'équipe. Un air de déjà-vu ! Ce qui se passe aujourd'hui à Gabès avec Gérard Buscher nous rappelle étrangement ce qui s'est passé avec Lassaâd Dridi la saison dernière. Dridi a fini par jeter l'éponge en décembre 2016 à cause de la pression exercée par l'entourage du club qui a réussi à le pousser vers la porte de sortie. Pourtant, Dridi avait fait du bon travail à l'époque et, sous sa direction, l'équipe avait disputé la coupe de la Confédération où elle avait fait un parcours honorable. Mais dès que les résultats ont régressé, les dirigeants du club ont changé d'attitude et ont tout de suite jeté la responsabilité sur lui. Aujourd'hui, ils refont la même chose avec Gérard Buscher. S'ils savent choisir de bons entraîneurs, établir des projets sportifs ambitieux et mettent les moyens financiers et humains pour les atteindre, ils ne savent pas se montrer patients et accompagner leurs staffs techniques pour atteindre, sur le long terme, les objectifs escomptés. Et puis, il n'y a pas à rougir de la défaite concédée devant le CSS, même si la note était lourde (3-1). Ce n'est pas parce que des recrutements ont été faits l'été dernier et que Gérard Buscher est aux commandes que le Stade Gabésien sera imbattable à domicile. Le CSS est une des quatre grosses cylindrées du championnat et même quand il n'est pas au meilleur de sa forme, il peut toujours compter sur la grande expérience de ses joueurs. Le Stade Gabésien a les moyens de grandir, mais il ne faut pas brûler les étapes. Il ne faut pas non plus paniquer au premier échec essuyé.