La prestation des Etoilés face à Al Ahly de Tripoli a été certes «intéressante», mais il va falloir rectifier le tir sur certains points dimanche prochain face aux coéquipiers de Ali Maâloul nettement plus costauds que les Libyens. Depuis le démarrage de cette saison, les proches du club sahélien avaient hâte d'identifier un match-repère sur le plan qualitatif du jeu chez les protégés de Hubert Velud qui engrangeaient certes la note totale à chaque sortie sur le double plan local et continental, mais produisaient des prestations peu convaincantes par moments, ce qui dénote quand même d'un réalisme certain, mais nourrissaient des regrets, voire des appréhensions quand même. Dimanche dernier face à Al Ahly de Tripoli, ce vœu a été relativement exaucé, puisque les coéquipiers de Amine Chermiti avaient fourni leur prestation la plus convaincante depuis le début de l'actuel exercice grâce notamment à des arguments technico-tactiques aussi riches que percutants, mais aussi par le biais d'un état d'esprit accrocheur et conquérant ; tout en laissant entrevoir quand même des carences auxquelles il faudra remédier au plus vite en prévision de la rencontre cruciale de dimanche prochain, face à un adversaire de la trempe d'Al Ahly d'Egypte. Maraii gage de profondeur ! A n'en point douter, le canonnier égyptien était «l'attraction» de la rencontre face à Al Ahly de Tripoli et a su marquer d'une empreinte indélébile le jeu de son équipe et a été le principal artisan de la qualification au dernier carré. Outre ses qualités de chasseur de buts en réussissant les deux réalisations de son équipe, l'ex-attaquant d'Ennpi —surnommé d'ores et déjà «Cobra» par le public étoilé compte tenu de son explosivité— a émerveillé l'assistance par sa générosité dans l'effort, sa capacité à jouer à fond tous les ballons, ses appels incessants dans le dos des défenseurs libyens, autant de qualités qui ont surtout conféré au jeu des Sahéliens cette profondeur dans le jeu qui a fait défaut à l'équipe depuis le départ de Baghdad Bounedjeh. En effet, Maraii est le type d'attaquant qui préfère rester dans le «box» et peser lourdement sur la paire axiale de la défense adverse, et joue rarement aux abords de la surface de réparation—d'ailleurs ce dernier perd sensiblement de sa puissance et de son impact sur le jeu quand il se trouve acculé à jouer en dehors des 16, 5m. Neguez et Trabelsi «retrouvés» Le retour en forme, ces derniers temps et spécialement lors du match contre les Libyens, de ces deux éléments a été l'un des faits saillants du jeu de l'Etoile. En effet, Hamdi Neguez, après une période de disette et de malchance suite à une cascade de blessures, semble retrouver ses sensations et la plénitude de ses moyens, a été le principal détonateur du jeu de son équipe sur le flanc droit qui a été l'axe fort du dispositif étoilé, créant constamment le surnombre par ses chevauchées et ses relais avec Brigui et Bangoura. D'ailleurs, il a été derrière la majorité des actions dangereuses de ses coéquipiers par ses passes millimétrées propres à un véritable attaquant de couloir. Quant à Aymen Trabelsi — quel abattage !! — et après plusieurs années de galère, il semble —enfin !— arracher sa place de titulaire en tant que véritable porteur d'eau jouant presqu'exclusivement dans un registre défensif de récupération et de couverture sur ses coéquipiers de l'axe de la défense qui participent aux montées offensives, un rôle occupé tout récemment par Franck Kom. D'ailleurs, sa dernière convocation en EN est la parfaite illustration de l'évolution du registre footballistique de ce joueur généreux qui joue sans le moindre geste superflu, se contentant de s'acquitter strictement de la tâche qui lui a été confiée par son coach, sans plus. Des choix à réviser ! Dans un autre registre, cette fois-ci moins valorisant, le coach de l'Etoile a eu la maladresse, voire l'invention d'opter pour un Hamza Lahmar —dont la méforme commence à s'installer dans la durée— sur la partie gauche de la ligne médiane, lui qui affectionne particulièrement jouer dans une position centrale de relayeur, une option qui a été pénalisante pour lui et pour son équipe, sortant encore une fois un match sans. De plus, il faut avouer que Lahmar a été particulièrement «exaspérant» par sa nonchalance et sa «paresse» physique se contentant la plupart du temps de «marcher» carrément, freinant ainsi la rapidité d'exécution du jeu de ses coéquipiers. D'ailleurs, Lahmar est pratiquement le joueur qui court le moins sur le terrain par rapport à ses coéquipiers. Franchement, il a grandement et urgemment besoin d'être «secoué» pour retrouver la plénitude de ses moyens avant qu'il ne soit trop tard ! Le comble, c'est qu'il a été maintenu sur le terrain par le staff technique préférant «injustement»faire sortir Amine Chermiti qui pouvait faire la différence à n'importe quel moment. Justement, ce dernier donnait l'impression de ne pas se sentir à l'aise dans le registre où il évolue actuellement en tant qu'attaquant de soutien ou de couloir, d'ailleurs, il ne ratait aucune opportunité pour repiquer vers le centre de l'attaque, sa zone de prédilection. De plus, on a l'impression qu'il n'est pas estimé à sa juste valeur par Hubert Velud qui semble ne pas être «patient» avec l'un des principaux artisans de l'épopée de 2007. Une chose est certaine, la rencontre de dimanche prochain sera l'épreuve de vérité pour les coéquipiers de Brigui et pour le staff technique qui devra faire des choix judicieux cette fois-ci devant un adversaire qui sera aux aguets face à la moindre bévue.