Le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Houssine Boujarra, a dénoncé l'idée émise par le Conseil des oulémas tunisiens d'intégrer des cursus universitaires de charia en dehors des procédures universitaires normales. Lors d'une conférence de presse organisée hier à Tunis en soutien à trois universitaires (le président de l'Université de Tunis, Hmaied Ben Aziza, le directeur général de l'Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales de Tunis (Essect), Sofien Ghali, et son secrétaire général, Soltan Trabelsi), convoqués par la police sur fond d'une plainte déposée par une enseignante de Essec, le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Houssine Boujarra, a accusé le ministère de tutelle de vouloir «fraterniser» l'université tunisienne (en référence au mouvement des Frères musulmans). Selon Ben Aziza, il existerait dans l'entourage du ministre Slim Khalbous un courant islamiste qui souhaite redonner vie à certain projets datant du gouvernement de la Troïka, et que les universitaires avaient rejetés avec force à l'époque. Dans la salle, parmi les enseignants présents lors de cette conférence de presse, c'est le nom du chef de cabinet du ministre qui revient, Noureddine Selmi, qui serait à la tête d'un courant influent au ministère de l'Enseignement supérieur. S'ils n'apportent aucune preuve de ce qu'ils avancent, les universitaires et syndicalistes réunis hier à Tunis estiment que les dernières convocations devant la justice de trois responsables de l'Essec sont intimement liées à la volonté de « certaines parties » de faire passer des projets qui vont à l'encontre des principes des libertés académiques. Le président de l'Université de Tunis, Hmaied Ben Aziza, s'est étonné de voir que ces évènements aient eu lieu à l'approche des élections de renouvellement des conseils scientifiques. L'affaire consiste en fait en un désaccord de fond entre une enseignante de l'Essec et les décisions de l'administration pour des raisons dites « pédagogiques et professionnelles ». Selon le président de l'Université de Tunis, Hmaied Ben Aziza, l'affaire devrait être du seul ressort du ministère lui-même et pas de la Justice. Les présidents des universités tunisiennes, au nombre de onze, ont signé un communiqué de soutien dans lequel ils estiment que les décisions du conseil de l'université de Tunis sont légitimes et doivent être appuyés. Par ailleurs, le secrétaire général de la Fédération générale de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Houssine Boujarra, a dénoncé l'idée émise par le Conseil des oulémas tunisiens d'intégrer des cursus universitaires de charia en dehors des procédures universitaires normales.