Par Rafik EL Herguem Les prix des légumes sur le marché, ces derniers jours, tels que les patates, la tomate ou le piment, ont atteint un niveau record et frustrant. Pour les économistes, le pouvoir d'achat se calcule généralement par rapport à un panier de base des produits et services de consommation tels que les légumes, les produits alimentaires. C'est à partir du prix moyen de ce panier que l'inflation est calculée. Sauf que dans le cas d'espèce, la fluctuation des prix des légumes et des fruits semble très inquiétante. Pour le simple citoyen, ces prix deviennent inabordables surtout pour les légumes ayant toujours des prix inférieurs à ceux des fruits. Comment expliquer cette fluctuation et cette hausse qui devient permanente et soutenue ? Comment faire pour équilibrer ce marché et permettre aux Tunisiens de renforcer un pouvoir d'achat en baisse continue ? Cela devient fort pénible, d'autant que le gouvernement, via le ministère du Commerce, semble de plus en plus impuissant face à cette inflation terrible. Des prix qui augmentent d'une façon régulière et intense, c'est, théoriquement, des coûts qui augmentent pour une raison ou pour une autre. Dans ce cas, le doigt est pointé vers l'agriculteur. Or, tous les recoupement faits montrent bien que les agriculteurs, en premier lieu les «petits» vendent à des prix qui couvrent à peine les coûts de production ou qui génèrent un petit profit. Entre le prix chez l'agriculteur, et celui du marché de gros ou celui du consommateur final, le gap est énorme. Ce n'est donc pas une question de coût ni de marge, mais plutôt de spéculation et de pression des intermédiaires qui achètent à des prix bas, et qui vendent sur le marché de gros à des prix élevés. Le petit agriculteur n'a pas les moyens d'aller sur le marché de gros (coût de transport) et cède sa production à ces réseaux illicites d'intermédiaires qui enflamment les marchés. De plus, ces intermédiaires agissent en lobbies influents aux moyens financiers et logistiques énormes, et dans une impunité totale. La solution, pour que les prix des légumes et des fruits retrouvent la normale et l'équilibre, est que l'Etat réglemente les circuits de distribution en démantelant au maximum ces réseaux et en appuyant les petits agriculteurs soit par des centrales d'achat, soit par des subventions qui leur permettent d'aller vendre sur le marché de gros, sans être obligés de vendre leur production à n'importe qui. La situation est urgente, et le mal qui gangrène la distribution reste d'actualité. Le gouvernement doit agir vite et en force. Ce n'est pas si insurmontable que cela .