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Commerçants et consommateurs sous pression
Reportage — Le couffin de la ménagère
Publié dans La Presse de Tunisie le 02 - 02 - 2017

Les prix de gros des poivrons et des tomates sont tellement élevés qu'ils mettent les commerçants dans l'obligation de les vendre à des prix encore plus inaccessibles. Manifestement, l'équation offre-demande est loin d'être réussie.
Les marchands de légumes ont ras le bol de devoir avancer des justificatifs portant sur l'augmentation exubérante des prix des légumes cultivés sous serres, notamment les poivrons, les piments, les tomates et autres, à savoir les courgettes, les aubergines et les petits pois. Cette augmentation qui dure depuis trois semaines intrigue aussi bien le consommateur que le commerçant. Le premier se trouve, en effet, dans la frustration. Incapable de s'approvisionner en ces légumes, il doit ainsi ajuster ses mets à défaut de deux ingrédients essentiels à la gastronomie tunisienne, les poivrons et les tomates. Du côté du commerçant, la situation s'avère être encore plus complexe : à la cherté des prix correspond une très faible demande, ce qui voue cette marchandise périssable de nature aux ordures.
En cette matinée du 31 janvier 2017, le pavillon des fruits et légumes relevant du marché central de Tunis connaît une affluence fort modeste. Les pancartes affichent des prix inaccessibles, qui suscitent la réticence, voire l'abstinence. Tarek, commerçant, propose des piments doux à 3d500 le kilo, ainsi que des tomates de qualité supérieure à 2d,875 le kilo. Loin d'être fier des tarifs qu'il affiche, ce commerçant n'assimile aucunement l'augmentation des prix de certains légumes vendus au marché de gros. «Cette hausse ahurissante des prix est une première depuis au moins dix ans. Certes, les légumes cultivés sous serres ne sont pas des légumes de saison. Leurs prix grimpent systématiquement durant la saison froide. Néanmoins, ces prix ne devraient aucunement excéder les 2d,200 pour les piments et 1d,380 pour les tomates de qualité supérieure ! Or, depuis trois semaines, les prix sont trop salés et pour le consommateur et pour le commerçant. J'ai acheté le piment que je propose auprès du marché de gros à 3d,100 le kilo», indique-t-il. Tarek ne cesse d'ouïr que les agriculteurs vendent ces produits à des prix dérisoires. «Les consommateurs ignorent que, pour ce qui est des détaillants, il existe plusieurs maillons intermédiaires dans le circuit de distribution. Ainsi, pour nous les commerçants, il nous est impossible de connaître le prix initial de ces produits. Nous faisons notre approvisionnement auprès du marché de gros et c'est à partir du prix d'achat que nous appliquons notre prix de vente», ajoute-t-il.
Des prix de gros ahurissants
Furieux d'être toujours pointés du doigt comme étant les principaux responsables de l'augmentation des prix des produits qu'ils proposent, les marchands appellent à une enquête susceptible de montrer les véritables raisons d'une telle inflation. «Nous endurons, tous, la cherté des prix des denrées alimentaires. Et pourtant, on ferme l'œil sur l'augmentation graduelle de tous les autres produits alimentaires. Mais du moment qu'il s'agit des fruits et légumes, c'est toujours à nous, les commerçants, qu'on s'en prend. Pourtant, nous représentons le dernier maillon de toute une chaîne», souligne Sadok Ben Maâtallah, marchand depuis 31 ans. Il vient, en effet, de s'approvisionneer en marchandise auprès du marché de gros. Pour ce, il a dû payer le piment doux «meski» à 3d500 le kilo, le piment piquant à 4d000 le kilo, le poivron à 2d500 le kilo, les tomates à 2d500 et 2d700 le kilo, les aubergines à 4d500 le kilo, les courgettes à 4d000 et à 4d500 le kilo, les oignons à un dinar le kilo et le persil à 3d500 le kilo. Des prix de gros qui ne vont pas de pair avec le budget des commerçants et encore moins avec le pouvoir d'achat des Tunisiens. «Le problème se situe au niveau du marché de gros et non au niveau des commerçants», indiquent les marchands, en chœur. Ce problème touche également les fruits de saison qui devraient être vendus à des prix nettement moins salés. L'un des marchands de fruits dément les rumeurs qui courent et qui accusent les commerçants d'acheter les clémentines à des prix très bas pour les vendre à des tarifs bien gonflés. Une quittance en date du 31 janvier 2017 à l'appui, il montre, noir sur blanc, le prix des clémentines achetées auprès du marché de gros, soit 2d400 le kilo !
Les intermédiaires tiennent l'arène
Mettant le doigt sur le hic, Akrem Boukraâ, président de la Chambre syndicale régionale des fruits et légumes à Tunis, décortique le problème dans sa totalité. Connaissant le domaine comme les lignes de sa main, il explique la cherté des prix par l'absence, en ce mauvais temps, d'une main-d'œuvre à même de récolter et de transporter la marchandise depuis les petits agriculteurs jusqu'aux marchés de gros. Ce qui constitue une occasion en or pour les intermédiaires qui se montrent partants pour acheter les légumes depuis le champ à des prix concurrentiels pour les vendre à des prix élevés. «Tout le problème est là ! Et toutes les lacunes qui s'ensuivent reviennent à l'absence d'une volonté politique réelle de réglementer et de contrôler les circuits de distribution afin de garantir l'équilibre entre l'offre et la demande», explique-t-il. Et d'ajouter que les intermédiaires n'obéissent aucunement aux normes dans la mesure où ils n'ont pas de quittances à présenter. D'où l'impératif, pour la partie de tutelle, de trouver une formule à même de garantir le contrôle infaillible de ce maillon de la chaîne de distribution des fruits et légumes.
Place à la révision du système
La chambre syndicale régionale des fruits et légumes de Tunis avait, au préalable, proposé de doter les commerçants de cartes professionnelles à même de réglementer le domaine et de faciliter le contrôle du circuit de distribution ; une proposition qui reste approuvée mais sans suite aucune. Pour M. Boukraâ, il devient urgent de réviser tout le système et d'instaurer des mesures réformatrices tant au niveau des marchés de gros, des marchés de rassemblement des produits qu'au niveau des marchés de vente en détail. Il convient aussi de venir en aide aux petits agriculteurs — qui représentent à son sens 80% de l'ensemble des agriculteurs — afin de leur faciliter le transfert de leurs marchandises jusqu'au marché de gros. L'accès des petits agriculteurs aux marchés de gros aurait ceci de bon qu'il diminuerait le recours aux intermédiaires et éviterait ainsi les augmentations de tarifs.


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