Entre un président déconnecté et un entraîneur incapable d'apporter le plus, le CA souffre, et c'est chronique. Même une victoire en Coupe de la CAF n'aurait pas escamoté un problème aux racines profondes L'humiliante défaite et élimination du CA face à Supersport n'en finit pas de créer la polémique. Au-delà de la défaite, c'est la manière et le contexte qui ont vexé un public qui a pourtant rêvé d'une finale après le résultat de l'aller. Ce rêve s'est transformé en cauchemar et en une forte déception, d'autant que les joueurs de Marco Simone ont mal joué dès la première minute. Cette déception est énorme pour ceux qui ont rêvé, mais pour ceux qui suivent bien ce CA, ils n'ont pas été surpris, les résultats en Coupe de la CAF n'étant proportionnels à la valeur très moyenne des joueurs. Et même cette qualification face au MCA était en grande partie étriquée. Enième déception, énième défaite, énième crise de confiance et énième casse-tête qui ne semble pas avoir de solution. Mauvais choix Ce problème est un problème de fond. Ça concerne la direction du club et à sa tête Slim Riahi qui a cumulé les erreurs depuis un certain titre de champion remporté en 2015. Plus de deux ans que les dirigeants défilent, que les entraîneurs font le va-et-vient et que les finances se détériorent, pour que l'équipe arrive à cet état de fébrilité. Avec un effectif déjà au-dessous de la moyenne, perdre les services de joueurs comme Oueslati, Ben Mustapha, Meniaoui, Rusike (qui a perdu le rythme des matches), Ghandri, veut dire que l'unique et premier décideur au CA est passé à côté de la plaque. Y a-t-il un président de club sensé et connaisseur qui chasse un entraîneur, Chiheb Ellili, avec lequel l'équipe a progressé et terminé 1ère de son groupe, pour ramener quelqu'un qui n'a aucune idée du foot tunisien et africain ? Le résultat, un staff qui devrait préparer un second tour de la coupe de la CAF plus le championnat, avec un effectif décimé. Les résultats étaient attendus. Marco Simone, carte «brûlée» ! Marco Simone, qui assume une bonne part de responsabilité dans cet échec, est un cas. L'Italien, aussi grand joueur qu'il était, est un entraîneur moyen, voire faible. Il n'a pas réussi, et c'est une évidence. La dernière déclaration de l'Italien est édifiante, quand il a dit qu'il a dû traiter des problèmes psychologiques des joueurs. Entouré d'agents de joueurs, de certains «profiteurs», Simone a toujours mal lu les matches, toujours raté le casting et les changements durant les matches. Et le plus important, il n'a pas eu le courage de changer des joueurs imposés par le président du club comme Belkhither, et Chenihi, un grand point faible et qui ont causé du tort au CA. Simone, qui a un contrat blindé alors que le président du club traverse une période délicate sur le plan judiciaire et financier, est un fardeau pour le CA. Il ne peut pas être limogé unilatéralement, et en même temps, il ne veut pas quitter alors que personne ne croit plus en lui. Une carte brûlée. Les alternatives Le problème au CA est le même depuis plus de 10 ans. Des changements fréquents et douloureux au niveau de la direction du club, et le plus important, des conflits fratricides depuis des décennies, qui ont spolié l'image du club. Une popularité extraordinaire, un potentiel de revenus énorme, mais des présidents qui défilent en même temps que des dirigeants qui viennent et quittent on ne sait pourquoi et comment. La période Slim Riahi restera unique, tellement ce monsieur, qui n'a aucun vécu au CA et en sport, a fait du mal (et beaucoup moins de bien) à son club. Faute de vision et de bon sens dans la gestion des affaires de la première équipe, les résultats en sont arrivés là. Les solutions? Avec cette grogne intense de la part du public clubiste qui réclame le départ de Riahi et qui veut une «révolution» au Parc A, les solutions et alternatives se rétrécissent à court terme. Une assemblée élective déjà et le départ de Riahi, renforts au niveau du bureau directeur, changement d'entraîneur, mobilisation totale pour les matches du championnat, l'avenir du CA semble si incertain. Quelque chose doit changer, c'est sûr!