Le trafic à double sens de la ligne du métro 2 Tunis-Ariana ne reprendra qu'en début 2018 à cause de la grande vétusté des rames et des quais du tronçon central devenus impraticables Le lézard vert qui faisait, jadis, la fierté des citadins de Tunis, n'est plus, ce qu'il était. La mort lente du vieux parc du métro léger, qui naquit dans les années 80, n'est plus à démontrer. Tout est à reconstruire et reconstituer. Des wagons vétustes, des rames abîmées et fragilisées ainsi que des quais obsolètes et inadaptés. Une infrastructure vieillotte, désuète et à revoir de A à Z, pour escompter un nivellement vers le haut de la qualité du transport tunisien. La Presse a contacté M. Mohamed Chemli, chargé de communication de la société nationale de transport, Transtu, qui nous a dressé le bilan des travaux actuels et des projets à venir. Cela afin d'améliorer la qualité infrastructurelle du parc du tramway de Tunis. Dans son descriptif très axé sur le plan technique, on apprend essentiellement, que la hauteur élevée des rails de la ligne 2 au niveau de plusieurs stations dont notamment, celles se trouvant entre la Cité El Khadra et 10-Décembre empêche de mettre en place de nouveaux wagons, plus modernes et performants à l'instar de ceux de la ligne 4, lancée depuis près d'une dizaine d'années, sur le circuit de La Manouba. Un voyage pénible et désagréable Dès lors, parfois, prendre le métro à Tunis ne signifie plus, gagner du temps, comparé au trajet par voiture, obstrué par une circulation à toute heure et des embouteillages. Notamment pour cette ligne 2 qui n'en finit pas de faire jaser ses usagers. Le décor a, en effet, changé et trop de perturbations nuit à sa bonne réputation. Le trajet de cette ligne qui, généralement, dure une quinzaine de minutes, entre la ville de l'Ariana et Tunis, prend, désormais, une bonne demi-heure voire plus, si l'on compte les délais d'attente excessifs. La cause ? Ces travaux pénibles, qui entravent la fluidité de la circulation du métro, sur les deux voies. Des arrêts intempestifs, des freins brusques, un trajet court qui se transforme en long calvaire. «Dans les conditions actuelles, on peut se satisfaire que le métro léger puisse ne serait-ce que fonctionner...», a affirmé à notre grand étonnement M Chemli. Une satisfaction qui en dit long sur le manque de moyens logistiques et financiers. S.A., qui emprunte quotidiennement le métro, fait la moue : «Si je trouve une place assise libre, je m'endors directement pour échapper au supplice d'un trajet long et tortueux ! L'inconfort est total dans cette rame de métro». Une patience mise à rude épreuve De longues minutes s'égrènent, à cause de mouvements de va-et-vient entre les rames, pour permettre une rotation sur l'unique voie en libre circulation. Fous rires, agacements et gesticulations des passagers sont parfois, remarquables, tant le malaise est symptomatique. Ces derniers ont même souvent l'impression que le métro retourne à la case départ, lorsqu'il fait un mouvement, technique pour laisser la voie libre à un autre métro qui vient en sens inverse, au niveau des rames interchangeables à trois voies. Beaucoup d'énergie gaspillée, de temps perdu, pour ces usagers en partance au travail qui ne savent plus comment remédier à leur retard, faute de moyens de transport public de qualité, en termes de ponctualité et de disponibilité... surtout que les travaux sur le réseau du métro n'en finissent pas de s'éterniser, mettant à rude épreuve leur patience !