Le transport en commun est le casse-tête des usagers, dans le Grand-Tunis et même à l'intérieur du pays. Un matériel roulant en état délabrant, encombrement, retard, insalubrité...Quotidiennement, les usagers de ce moyen de transport souffrent le martyre pour se rendre à leur travail ou simplement se déplacer pour des petites affaires. Il s'agit d'un problème récurrent qui se pose depuis des années en dépit des programmes de mise à niveau qui restent sans résultat concret. Par conséquent, le secteur nécessite une attention particulière à travers la programmation des projets à court terme et qui doivent être réalisés dans les plus proches délais. Si les pouvois publics doivent miser sur l'amélioration du transport collectif c'est parce qu'il demeure l'une des meilleures solutions pour décongestionner les embouteillages et offrir une meilleure prestation aux usagers de ce moyen. D'autres facteurs qui ne manquent pas d'importance imposent au gouvernement d'investir lourd dans ce domaine. Il s'agit en fait de la hausse constante des prix du pétrole, de la maîtrise de l'énergie ainsi que de la protection de l'environnement. Il est vrai que les orientations du secteur durant les cinq prochaines années, c'est-à-dire le XIème plan de développement, s'articulent autour de ces axes. Mais il importe de réaliser ces projets intégralement et dans les délais déterminés. Une priorité absolue doit être accordée au transport collectif notamment, le ferroviaire sans pour autant oublier le renforcement de l'infrastructure. Nous entendons parler de plusieurs projets dans ce sens à l'instar de l'électrification de la ligne ferroviaire de la banlieue Sud Tunis-Borj Cedria. La fin des travaux est prévue en décembre 2009 et même le début de l'année 2010. Cette démarche s'inscrit dans le cadre de la réalisation du programme de promotion du transport collectif dans le Grand Tunis (Réseau Ferroviaire Rapide, extension des lignes du métro léger, lignes armatures bus, pôles d'échanges). Mais avec les retards d'exécution les voyageurs sont toujours obligés de surmonter des épreuves très dures à la longueur de l'année. Adopter le transport public collectif à l'instar de ferroviaire demeure parmi les solutions incontournables aux problèmes de congestion de la circulation, de la consommation d'énergie, de l'environnement et de l'expansion rapide de trafic. L'électrification de la ligne ferroviaire Tunis-Borj Cedria a pour finalité de répondre à ces questions. En fait, le lancement des travaux, l'année dernière, représentent une vraie aubaine pour les voyageurs -toutes catégories confondues, étudiants, élèves, fonctionnaires...-qui font la navette quotidiennement et qui encourent le martyre à cause de l'encombrement et du temps réservé pour arriver à destination. Ils mettent 48 minutes pour parcourir plus de 23 kms. Suite à l'électrification de cette ligne, les passagers traverseront la distance en 37 minutes seulement, soit 11 minutes de moins. Le projet réduira par conséquent de 26% le temps du parcours. Outre le temps réservé pour parcourir le trajet, les usagers passent dix à vingt minutes à attendre le train. Suite à l'électrification de cette ligne, une amélioration de la fréquence des voyages sera enregistrée, et ce avec une moyenne d'un train toutes les cinq minutes lors des heures de pointe. Bien équipés et climatisés, les nouveaux trains seront composés de 8 rames ce qui permettra d'avoir une capacité d'accueil de 1700 passagers par train. La mise en marche de cette ligne moderne et économique en termes d'énergie attirera certes de plus en plus de voyageurs. Nombreux seront ceux qui opteront pour ce moyen de transport plus rapide que celui assurant la navette actuellement. Une croissance de l'ordre de 20 % est prévue au niveau du nombre des passagers qui sont de l'ordre de 25 mille chaque année. Cette augmentation aura certes des conséquences positives sur les revenus de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) qui prévoit une nette évolution à ce niveau. De par son impact économique et social, le projet occupe une position importante auprès de la SNCFT. Pour ce faire, la compagnie lui a réservé une enveloppe de l'ordre de 200 millions de dinars. Côté réalisation des travaux, la Société s'est investi lourd, même au niveau du savoir-faire et ce en ayant recours aux plusieurs spécialistes dans le domaine.
Amélioration de l'infrastructure A remarquer que la ligne ferroviaire de la banlieue sud Tunis-Borj Cedria qui s'étale sur 23,2 Kms est un passage obligé vers plusieurs destinations. Elle occupe une position stratégique aux niveaux du trafic et de transport de marchandises. 200 trains de marchandises, banlieue Sud et grandes lignes y passent quotidiennement, d'où l'engagement d'importants investissements pour consolider l'infrastructure sur ce tronçon. Il est question de l'installation d'un troisième rail entre Tunis- Hammam-Lif, et du doublement de la voie entre Hammam- Lif et Borj Cedria. Cette ligne sera d'ailleurs prolongée jusqu'à la ville de Msaken. Toujours dans le cadre de l'amélioration de la qualité des services sur cette ligne, la SNCFT compte installer un système central de contrôle de la circulation des trains, construire un atelier de maintenance à Borj Cedria, moderniser les stations entre Tunis et Borj Cedria, et clôturer plusieurs parties du parcours. A faire remarque que le trajet sera un site propre grâce à l'élimination des croisements routes-rails. Des ponts et des tunnels sont en cours d'édification.
Diminution des dépenses Outre l'amélioration des prestations offertes aux clients, ce projet exercera des répercussions positives sur l'activité de la Société Nationale des Chemins de Fer Tunisien. Il lui permettra de réduire ses dépenses d'exploitation en termes d'énergie soit, 45 % de moins, du coût de la conduite et du coût de la maintenance (-75%). De plus, une nette évolution de l'âge virtuel d'usage des équipements sera enregistrée suite à la concrétisation de ce projet qui est d'ailleurs réparti sur deux phases. La première concerne l'acquisition des équipements et des rames électriques. Des contrats ont été signés le 24 décembre 2007 pour l'acquisition de trains modernes et électrifiés. Pour ce qui est de la deuxième phase, elle touche à l'infrastructure de base. Il est question des rails, du système de signalisation et des équipements de traction électrique. Des contrats ont été signés au début de l'année en cours avec un groupe de sociétés française et italienne qui seront chargées de la réalisation des travaux d'électrification des rails, de l'adaptation du système de signalisation et du système central du contrôle avec l'électrification des rails. Les travaux au niveau des quais seront également confiés à ces entreprises. Tant attendue par les voyageurs, l'électrification de la ligne de la banlieue Sud aura par ailleurs un impact positif sur l'économie de l'énergie. Ce projet contribuera nettement dans la décongestion du trafic au niveau de l'entrée Sud de la capitale, où des milliers de voitures y déversent chaque jour. Des files d'attente se prolongent sur des kilomètres, ce qui fait perdre les automobilistes un temps précieux sans compter les dépenses supplémentaires du carburant. Une vraie aubaine pour les citoyens de la banlieue Sud, ce projet est supposé être fin prêt d'ici l'année prochaine ou début 2010. Reste à faire avancer les travaux à pas sûrs pour éviter le retard et sauver les passagers des clavaires quotidiens auxquels ils font face depuis longtemps.