La Tunisie participe aux travaux du 7ème forum sur le thème « Agir face aux changements climatiques pour promouvoir le développement durable en Afrique », qui se tiendra, du 10 au 15 octobre courant, à Addis-Abeba (Ethiopie). Il s'agit d'une rencontre préparatoire à la 6ème réunion des parties signataires de la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (décembre 2010 à Cancun-Mexique-), laquelle offrira l'opportunité d'approfondir la réflexion sur les préoccupations et les attentes de l'Afrique concernant les changements climatiques après 2012. Le Forum est une manifestation biennale, organisée à l'initiative de la commission économique, relevant de l'Union africaine, en coopération avec la Banque Africaine de Développement (BAD). Il vise l'élaboration d'un agenda de développement pour le continent africain, dont la mise en oeuvre se fera à travers des programmes et des stratégies spécifiques. L'objectif de la 7ème édition du forum est de mieux faire connaître les résultats des dernières études réalisées sur le processus de développement dans le continent. Il s'agit, en outre, d'identifier les objectifs, les priorités et les moyens à même de permettre aux pays africains de concrétiser les programmes mis en place en la matière. Cette manifestation revêt une importance spéciale d'autant plus qu'elle traitera des impacts actuels et futurs des changements climatiques sur le processus de développement dans les pays africains. En effet, les changements climatiques, estiment les climatologues, constituent le plus grand défi auquel l'Afrique se trouve confrontée. Ils entravent le processus de développement durable inscrit dans le cadre des objectifs du millénaire, alors que la part des émissions de gaz à effet de serre du continent ne dépasse pas les 3% du total des émissions mondiales. L'économie africaine est, en outre, vulnérable face à ce phénomène à cause de la faiblesse de sa capacité d'adaptation. Au plan international, il existe un consensus sur la nécessité de trouver des solutions à même de limiter les impacts de ce phénomène. Ces solutions sont étroitement liées au processus de développement économique et de progrès social dans ces pays. Il est, également, impératif de garantir les financements nécessaires à la consolidation du processus de développement global et durable et au transfert des technologies propres vers les pays en développement. La Tunisie, à l'instar des pays de la rive sud de la méditerranée et des pays africains, a contribué à l'effort mondial visant l'allégement des impacts des changements climatiques par la mise en place de stratégies visant à lutter contre toutes les formes de pollution, la maîtrise de l'énergie et l'utilisation des énergies renouvelables et des technologies propres. Les choix de la Tunisie ont été notamment axés sur le développement des capacités nationales, la mobilisation des ressources propres et extérieures et la promotion du cadre institutionnel dans le domaine de la prévention des changements climatiques. En vue de renforcer cette dimension préventive, la Tunisie a réalisé, depuis 2005, plusieurs études prospectives afin de définir les impacts attendus des changements climatiques sur les écosystèmes, les ressources naturelles, les activités économiques et la santé. Un plan d'action a été élaboré pour renforcer l'adaptation des écosystèmes et du secteur agricole aux changements climatiques en plus d'une étude sur l'adaptation des écosystèmes côtiers à l'élévation prévue du niveau de la mer. Par ailleurs, une stratégie nationale sur le climat est en cours de parachèvement. Elle constituera un cadre de référence pour l'ensemble des programmes et projets nationaux devant être mis en place pour faire face à ce phénomène. La Tunisie a accompli d'importantes réalisations dans le domaine de la lutte contre les changements climatiques, en dépit de la rareté de ses richesses naturelles et ce en comptant sur ses propres compétences. Toutefois, l'étape prochaine exige la mobilisation de ressources propres et extérieures importantes dépassant parfois les moyens des pays émergents, d'où la nécessité d'approfondir la réflexion sur les sources de crédits additionnels. Malgré l'intérêt croissant accordé au plan mondial, aux changements climatiques par les décideurs et les organisations internationales et régionales, les interventions en faveur des pays en développement pour appuyer les efforts de ces derniers en matière de lutte contre les aléas climatiques, demeurent insuffisantes, voire inexistantes. Aussi, la Tunisie a appelé lors des différentes manifestations, au renforcement du partenariat et de la solidarité pour faire face aux problèmes environnementaux et soutenir l'oeuvre de développement de l'ensemble des pays. C'est ainsi que l'appel et le plan d'action de Tunis ( 2007), visant à renforcer la solidarité internationale en vue de faire face aux changements climatiques dans les pays africains et méditerranéens, ont été adoptés en tant que documents de référence pour s'en inspirer lors de la mise en place de stratégies dans le domaine de l'adaptation aux changements climatiques et ce, aux plans arabe, africain, méditerranéen et international.