Face à une JSK qui est sortie du tunnel et qui a repris du poil de la bête, les Gabésiens n'ont qu'un seul mot d'ordre et qu'un seul objectif : vaincre. Après la promenade de santé devant l'équipe du Bassin minier, l'ESM, et son entraîneur Ghazi Gheraïri qui a été abasourdi par les cinq buts encaissés par son gardien de but Bilel Souissi, l'ASG a affaire aujourd'hui à un autre adversaire, la JSK, qui est en train de panser ses plaies et de retrouver sa santé et sa sérénité après avoir remis de l'ordre dans son bureau directeur et fait venir Jalel Kadri comme premier entraîneur à la place d'un Pascal Janin impuissant et qui a préféré quitter le navire dès les premiers signes d'un naufrage qui lui paraissait inéluctable. Voilà un adversaire qui n'est pas supérieur en potentiel humain et technique et même en ressources financières à l'ESM mais qui peut constituer un obstacle pas facile à surmonter avec un moral remis à neuf et des joueurs requinqués, débarrassés de leurs soucis pour leurs arriérés de salaires et qui peuvent donc nous gratifier de ce football qui joint l'efficacité à la qualité auquel les Aghlabides nous ont toujours habitués quand ils sont dans un bon jour et prêts pour prendre le taureau par les cornes et avoir le dessus sur leurs adversaires même s'ils évoluent sur leur pelouse et devant un public totalement acquis à leur cause. En homme averti, Montacer Louhichi sait donc que les trois points du succès doivent primer cette fois la manière et qu'une victoire même très courte suffira amplement à son bonheur car une défaite et même un match nul pourraient tout flanquer par terre et le faire revenir à la case départ. Il est donc tout à fait normal et même logique de voir et de sentir une réelle appréhension, voire de petits signes d'inquiétude dans le camp du «Carrelage» de peur de rater ce virage important pour leur parcours dans ce match à six points avec une JSK qui les devance d'un point au classement général. Appréhension et plus précisément prudence en dépit d'une formation rouge et noir pratiquement au grand complet si l'on excepte l'absence de l'arrière droit Bilel Ben Brahim qui n'a pas encore un véritable remplaçant spécifique à ce poste influent et important dans le dispositif local. Mais quand on compte dans ses rangs des joueurs de renom comme Ali Ayari dans les buts, Zralli, Guechi, Ben Aziza et Zouaghi en défense, trois milieux récupérateurs et créateurs comme Agrebi, Saïed et Darragi et des attaquants percutants et incisifs comme Jerbi, Kacem, Mezlini et Ameur, on n'a pas le droit d'avoir peur et d'afficher une prudence aussi excessive et démesurée. Il faut juste savoir bien utiliser ce gros potentiel humain et technique pour le mettre en valeur et obtenir les résultats qu'il mérite. La balle est plus que jamais dans le camp de Montacer Louhichi et la série de matches de vérité commence pour lui par la dure empoignade tant attendue de cet après-midi.