En dépit du grand afflux des visiteurs de la 13e édition du Salon international de l'agriculture, du machinisme agricole et de la pêche (Siamap) dont le nombre a atteint 200 mille visiteurs, un nombre important d'exposants et d'agriculteurs ont souligné que cette édition s'est caractérisée par plusieurs déficiences au niveau de l'organisation. Le directeur commercial de l'Office des terres domaniales (OTD), Ezzeddine Louati, considère que nonobstant l'augmentation du nombre de visiteurs par rapport aux éditions précédentes, cette 13e édition a pâti de plusieurs insuffisances au plan de l'organisation dont la non-fixation de jours précis pour les rencontres entre les exposants, les professionnels et les investisseurs dans le secteur agricole et l'ouverture de la foire au public les jours restants. Louati a souligné, dans une déclaration à l'agence TAP en marge de cette édition, que l'objectif principal de la participation de l'OTD était de présenter aux professionnels et aux investisseurs locaux et étrangers les produits de l'Office, tels que l'huile d'olive (60 mille hectares de terres domaniales productrices d'olives), les céréales, les fruits, les légumes et les œufs ainsi que ses capacités techniques de valorisation de ces produits qui intéresse le citoyen en premier lieu. Il a été rejoint dans son avis par Noureddine Zahi, un apiculteur du gouvernorat de Médenine, qui a relevé que les organisateurs de cette édition du Siamap auraient dû partager les journées de l'exposition entre celles consacrées aux professionnels et aux investisseurs dans le secteur agricole et celles réservées à l'accueil des visiteurs, soit pour la dégustation des produits agricoles ou leur acquisition. Mouna Dridi, directrice commerciale de l'une des variétés des poduits cosmétiques naturels, a souligné que cette session a été marquée par un ensemble de carences dont l'absence de dépliants destinés aux visiteurs pour préciser les lieux d'exposition selon chaque activité, notamment face à la large superficie de la foire qui atteint 21 mille m2, outre la cherté des espaces d'exposition dont le prix a atteint 5 mille dinars, sans prendre en considération les propriétaires des petites entreprises. En revanche, l'un des exposants de produits halieutiques, Ala Toumi, estime que le prix de la location des stands à la foire «est acceptable» et est incomparable avec celui des espaces dans les foires internationales, relevant, par ailleurs, la faiblesse de l'afflux des professionnels et des investisseurs agricoles tant tunisiens qu'étrangers en comparaison des éditions précédentes. Par ailleurs, le représentant du ministère turc de l'Agriculture et de la richesse halieutique, Ahmed Turki, s'est dit surpris par l'engouement qu'il a qualifié de «remarquable» pour les produits agricoles turcs s'agissant des équipements agricoles et des différents produits, surtout que c'est la première fois que la Turquie participe a ce salon agricole, soulignant que le ministère turc refera cette expérience et participera à de telles foires qui se tiendront en Tunisie. Mohamed Ali Ouachtati, directeur exécutif à la société tuniso-hollandaise de production de poivron doux, et Achraf Ben Slimane, ingéneur principal au Groupement interprofessionnel des produits de la pêche (Gipp), étaient d'accord quant au grand afflux qui a distingué le Siamap 2017 pour l'acquisition des produits agricoles ainsi que la bonne organisation tout au long de la durée du salon. Le président de l'Utap (Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche), Abdelmajid Zar, a affirmé que cette édition est remarquable sur tous les plans et répond aux différents critères selon l'avis des visiteurs et des exposants tunisiens et étrangers, sachant qu'elle a drainé des délégations venues de 60 pays. Et d'ajouter, dans ce contexte, que le Siamap 2017 s'est distingué par des techniques d'exposition largement supérieures à celles de certains salons étrangers. Concernant la non-fixation de journées consacrées uniquement à la visite des professionnels et des investisseurs du salon, Zar a déclaré qu'il était programmé de séparer entre la visite des professionnels et des consommateurs, sauf que face au grand nombre de visiteurs, il n'a pas été possible de préserver le programme prévu. Ines Nagara, membre du bureau exécutif de l'Utap et présidente du Siamap 2017, a fait savoir que parmi les principales carences de cette édition, la faiblesse des participations étrangères, à l'instar de celle de la France, surtout qu'elle est un partenaire de l'organisation agricole, outre l'absence de coordination entre les différents exposants tunisiens, la présence de spectacles folkloriques et l'exposition de produits non agricoles. Elle a également évoqué d'autres insuffisances qu'elle a qualifiées de secondaires, telles que l'absence de climatiseurs et le manque de propreté dans le stand du producteur au consommateur. La 13e édition du Siamap, organisée par l'Utap depuis le 31 octobre 2017 au parc des expositions du Kram, a pris fin hier après avoir enregistré la participation de plus de 500 exposants et celle de 36 pays.