Al-Jomhouri affirme que les parties qui composent le gouvernement d'union nationale font des concessions de plus en plus grandes à Nida et à Ennahdha. Selon Issam Chebbi, le gouvernement de Chahed pourrait éclater et connaître le même sort que celui de Habib Essid La guerre ouverte entre les dirigeants de Nida Tounès et ceux du parti Al-Jomhouri s'est finalement soldée par le retrait de ce dernier du gouvernement d'union nationale. Une décision formelle puisque le seul représentant du parti au gouvernement, Iyed Dahmani, qui a annoncé sa démission du parti Al-Jomhouri, gardera son poste au sein du gouvernement d'union nationale. Lors d'une conférence de presse organisée hier au siège historique de l'ex-PDP, Issam Chebbi, secrétaire général du parti, a annoncé cette décision du comité exécutif et a dénoncé la mainmise du «Lac» (siège du parti Nida Tounès) et de «Montplaisir» (siège du parti Ennahdha) sur le gouvernement d'union nationale. «Notre décision est basée sur l'impossibilité de continuer à travailler en raison de la pression exercée par le groupe influent au sein de Nida Tounès, a-t-il annoncé. Ces pressions menacent le travail du gouvernement qui risque l'éclatement. En signant le Document de Carthage, nous ne savions absolument pas que nous allions participer à un gouvernement de Nida Tounès sous la direction de Hafedh Caïd Essebsi». Al-Jomhouri affirme que les parties qui composent le gouvernement font des concessions de plus en plus grandes, «ce qui soumet La Kasbah à la direction du Lac et de Monplaisir». Selon Issam Chebbi, le gouvernement de Chahed pourrait connaître le même sort que celui de Habib Essid, s'il venait à froisser ceux qui l'ont mis en place. Ni dans le gouvernement ni dans l'opposition Il a, par ailleurs, appelé le chef du gouvernement Youssef Chahed à s'affranchir des pressions de ces deux partis, afin de parvenir à réaliser les objectifs du Document de Carthage, document que le parti continue néanmoins à soutenir. «Dans cette atmosphère de pourrissement de la vie politique, aucun gouvernement ne pourra parvenir à des résultats positifs, a-t-il déclaré. Il est primordial aujourd'hui d'assainir la vie politique, pour que le gouvernement puisse jouer amplement son rôle». Issam Chebbi estime que le chef du gouvernement est «l'otage de ceux qui lui ont donné le pouvoir» et qu'il ne dispose pas d'un appui solide au Parlement. Le secrétaire général du parti dit «déplorer» qu'Iyed Dahmani, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, ait «cédé» aux pressions pour garder son poste au gouvernement. «Iyed Dahmani ne nous a pas habituée à ce genre de comportement». «Nous avons certes été une école de formation pour plusieurs politiques, mais peut-être que nous ne les avons pas vaccinés contre les tentations du pouvoir», a déclaré Issam Chebbi. Le secrétaire général du parti s'est montré cependant évasif en ce qui concerne le positionnement politique futur du parti, refusant de se situer clairement dans l'opposition. «Nous allons continuer à soutenir toutes les bonnes initiatives et à nous opposer aux mauvaises", a-t-il dit. Mais il prévient : «Si les choses s'aggravent davantage, le parti pourrait rejoindre les rangs de l'opposition». Lors de cette conférence de presse, Issam Chebbi a révélé que certains avaient souhaité intégrer la loi de réconciliation administrative au document de Carthage, mais que le parti a catégoriquement refusé. «Nous avons eu gain de cause puisque cette idée a été abandonnée». La crise entre Nida Tounès et Al-Jomhouri a justement commencé lorsque ce dernier a publiquement assumé son opposition au projet de loi sur la réconciliation.