Par Jalel MESTIRI Il convient aujourd'hui de questionner la politique sportive actuelle en Tunisie. Notre vœu le plus cher serait de dépasser les slogans, les excès, mais aussi le sens commun, pour mettre en évidence les impératifs des changements et pour permettre réellement aux bonnes volontés d'intégrer et d'inscrire leurs actions dans une dimension qui va au-delà du sport. La 13e édition du Marathon des Oasis a été reportée à une date ultérieure. Pareille décision ne vient pas des organisateurs, mais paradoxalement du commissaire régional sportif de la région. A l'heure où le sport devient une activité à enjeu diversifié entraînant une dimension culturelle et touristique, il s'encombre aussi de responsables incapables de prendre le train de l'innovation et du changement. La décision d'interdire l'organisation d'une manifestation sportive qui a son passé, ses amateurs et sa place bien méritée sur la scène sportive déçoit autant qu'elle choque, tel qu'il devient plus qu'urgent de s'y pencher sérieusement et de faire face aux abus et aux débordements de ces responsables devenus au fil du temps incontrôlables. L'on ne cesse en effet d'enregistrer des excès qui dépassent l'imaginaire. Dans le cadre d'une véritable opération de promotion du sport tunisien mais aussi conformément à une opération destinée à renforcer l'aspect touristique du pays, le Marathon des Oasis fait partie de ces événements qui, depuis leur création, ont donné une belle image de la Tunisie nouvelle. La clé de la réussite consistait à faire de notre pays une terre d'accueil aux passionnés de la course à pied de différentes nationalités. On s'est ainsi attelé à faire face aux difficultés de tout genre, à la routine administrative, une pratique de plus en plus institutionnalisée dans le sport. Il convient aujourd'hui de questionner la politique sportive actuelle en Tunisie. Notre vœu le plus cher serait de dépasser les slogans, les excès, mais aussi le sens commun, pour mettre en évidence les impératifs des changements et pour permettre réellement aux bonnes volontés d'intégrer et d'inscrire leurs actions dans des valeurs sportives. Il est temps de mettre en place un ensemble de démarches à mener afin de valoriser les actions liées au sport et à sa dimension multidisciplinaire. La communauté sportive aurait ainsi intérêt à se mobiliser autour des organisateurs bénévoles et volontaires. Le sport comme outil permettant de contribuer aux différents domaines de développement, de renforcer les liens entre les sportifs, les vrais, et leur environnement. Tout en reposant sur un partenariat direct et sans faille. Le fait est cependant là: on assiste aujourd'hui à un genre de démobilisation particulièrement orientée vers l'excès et la disproportion. Beaucoup de responsables associent avec imprécision rigueur et dépassement. Ils en font un prétexte, voire des fois une raison, pour dénaturer le sport. Le profil du responsable sportif d'aujourd'hui est très complexe. Il a un comportement assez limité dans le temps et dans l'espace. Il consacre des actes d'absolution et de décharge commis par des personnes impliquant des défaillances à des degrés de gravité très variés. L'incompétence dans le sport perdure, s'éternise et se conserve. Les autorités de tutelle concernées doivent prendre au sérieux ce phénomène qui guette le sport, le prive de quiétude et de dimension. L'impératif de trancher est la pierre angulaire pour faire face aux débordements de tout genre dans un cadre légal, mais aussi clair, souple et compréhensif.