TEHERAN (Reuters) — L'Iran a relevé hier l'estimation de ses réserves de pétrole à un niveau qui lui permet de redevenir le troisième pays pétrolier de la planète, un rang que l'Irak lui avait ravi il y a tout juste une semaine. Le ministre iranien du Pétrole, Massoud Mirkazemi, a annoncé lors d'une conférence de presse que l'Iran disposait de réserves s'élevant à 150,31 milliards de barils, contre 138 milliards annoncés lors d'une précédente estimation, et a ajouté que ce chiffre pourrait encore être relevé très bientôt. "Ce dernier chiffre sera sans aucun doute relevé d'ici la fin de l'année", a-t-il assuré. Lundi dernier, l'Irak a relevé de 25% l'estimation de ses réserves prouvées de pétrole, pour la porter à 143 milliards de barils. Avec ce chiffre, l'Irak dépassait l'Iran en la matière et devenait le deuxième pays pétrolier mondial derrière l'Arabie Saoudite en termes de pétrole conventionnel (facile à extraire et à raffiner) et occupait la troisième place derrière le Venezuela si l'on comptabilise les réserves de pétrole non conventionnel. Ces révisions sont à replacer dans la perspective de la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) jeudi. L'Irak a reconnu la semaine dernière que sa révision lui permettrait de bénéficier à l'avenir d'un quota de production plus élevé de la part de l'Opep. "Cela ressemble presque à de la surenchère", a commenté Amrita Sen, analyste chez Barclays, à propos des annonces successives de l'Irak et de l'Iran. Le gaz également concerné Les réserves de pétrole sont l'un des critères habituellement pris en compte, avec la capacité de production, lors du calcul des quotas de production au sein du cartel. La réunion de jeudi de l'Opep ne devrait cependant pas définir de nouveaux quotas de production ou ne devrait pas modifier les objectifs de production. Amrita Sen rappelle que l'estimation des réserves de pétrole n'est qu'un élément retenu pour déterminer les quotas de production car elle ne reflète pas la capacité d'un pays à extraire son pétrole brut et à approvisionner le marché. "Il ne s'agit pas de connaître la taille des réserves dans le sol mais celle du pétrole qu'ils peuvent produire. Le taux de production de l'Iran dans ses champs matures est l'un des plus élevés du monde", souligne-t-il. Massoud Mirkazemi a dit que la capacité de production de l'Iran était de 4,2 millions de barils par jour mais que le pays en produisait moins en raison des quotas de l'Opep. Il a également relevé l'estimation des réserves gazières iraniennes, les deuxièmes dans le monde derrière celles de la Russie, à 33.100 milliards de mètres cubes, contre 28.000 milliards estimés précédemment. L'Iran a découvert un nouveau champ gazier dans le sud de la province d'Hormozgan, a dit Massoud Mirkazemi. Le champ de Sefid (White) dispose de réserves évaluées à 70 milliards de mètres cubes de gaz, dont 72% sont récupérables, a-t-il dit.