Décision de Trump sur Al-Qods : «C'est une initiative en dehors de la légalité internationale», a affirmé le président Caïd Essebsi Une convergence de vues fortes sur le dossier libyen Inscription de la Tunisie sur la liste des paradis fiscaux : «Une décision injuste qui touche à l'image du pays», a affirmé le président Caïd Essebsi La France a proposé d'inscrire une clause de revue des engagements qui permet de revoir la liste des paradis fiscaux à tout moment La prochaine signature d'un accord cadre entre la Tunisie et la France en matière de lutte contre le terrorisme et l'intensification de la coopération économique, notamment dans les secteurs de la santé, de l'agriculture, du tourisme, du numérique et de l'énergie, ont été les points forts de la rencontre bilatérale qui s'est tenue hier après-midi au palais de l'Elysée, à Paris, entre le président Béji Caïd Essebsi et le président français, Emmanuel Macron. Dans une conférence de presse conjointe, tenue au terme de cette rencontre, les deux présidents ont souligné la convergence des vues concernant les dossiers de la Libye et d'Al-Qods, affirmant la volonté commune de préserver l'intégrité de territoire libyen et de trouver une solution équitable au problème d'Al-Qods. Le président Macron a annoncé qu'il va effectuer une visite d'Etat en Tunisie, à l'invitation du président Caïd Essebsi, les 1er et 2 février 2018. Il a salué les choix faits par la Tunisie pour construire un Etat de droit et une démocratie, citant les réformes en cours et notamment la question de l'égalité en matière d'héritage entre les hommes et les femmes. Il a affirmé que la relation avec la Tunisie est prioritaire, réitérant la volonté de demeurer notre premier partenaire économique et de renforcer la coopération économique, notamment par le biais de l'AFD (Agence française de développement), mais aussi dans les domaines de l'éducation, de la formation professionnelle et de de la lutte contre l'immigration. Interrogé sur l'inscription de la Tunisie sur la «liste noire» des paradis fiscaux par l'Union européenne, Macron a indiqué que la France a réussi à introduire une clause de revue des engagements, qui permet à la Tunisie d'être retirée de la liste dans les prochaines semaines, sans attendre la prochaine révision de la liste dans une année. Il a, à ce propos, salué les efforts déployés par la Tunisie pour répondre aux critères de l'UE. S'agissant de la conversion d'une partie de la dette tunisienne en projets de développement, le président français s'est déclaré disposé à faire avancer les discussions dans ce sens, éventuellement vers des projets dans les domaines de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Il a également salué l'initiative du président Caïd Essebsi d'organiser, d'ici deux ans, un sommet de la Francophonie. Le président Béji Caïd Essebsi a commenté l'inscription de la Tunisie sur la liste des paradis fiscaux, affirmant que c'est une décision injuste, qui touche à l'image du pays. Il a souligné : « Nous allons faire le maximum, pour faire revenir les décideurs au sein de l'Union européenne sur leur décision, et nous comptons à ce niveau sur le soutien de la France». Pour ce qui est de la conversion de la dette, le chef de l'Etat a rappelé que la France est le premier créancier de la Tunisie, émettant l'espoir de voir les discussions bilatérales aboutir à une nouvelle conversion de la dette en de nouveaux projets de développement, à la faveur du prochain voyage du président Macron en Tunisie. Interrogé sur la décision du président américain Donald Trump de reconnaître Al-Qods, comme capitale d'Israël, Caïd Essebsi a déclaré que «c'est une initiative en dehors de la légalité internationale». Et de rappeler qu'Al-Qods a un statut particulier depuis 1947 qui avait été approuvé par les Etats- Unis et l'Union Soviétique et confirmé dans les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Al-Qods n'est pas un problème israélo-palestinien seulement, car il est assumé par les peuples arabes et musulmans, a t-il martelé, affirment que l'initiative américaine pour résoudre le conflit israélo-palestinien « a fait son temps». Pour le chef de l'Etat, «il faut réfléchir rapidement, car la situation va se dégrader et la violence prendre le pas sur la raison».