Les clubs de L1 ont rendez-vous à partir du 19 décembre avec le mercato d'hiver. Une opportunité pour relooker à mi-chemin leur potentiel humain. C'est donc mardi prochain que les transactions pourront être enregistrées et prendre un caractère officiel. En effet, les clubs de l'élite sont depuis plusieurs semaines déjà sur le pied de guerre, parvenant même à conclure ce qu''il est convenu d'appeler des accords de principe. Ils n'ont pas donc dû attendre cette date pour ouvrir les hostilités et se placer. Le cas notamment du CSS qui était interdit de recrutement et qui retrouve ce mois-ci goût au marché des transferts. L'on s'attend plutôt à un marché morose d'autant plus que la crise sévit dans un environnement plombé par la récession. L'austérité est là. Les grèves observées par les joueurs se multiplient, la majorité écrasante des clubs ne parvenant plus à les payer. Dans un tel contexte, il serait d'ailleurs choquant de voir des clubs tirer leurs chéquiers pour dépenser des fortunes pour des joueurs nettement surcotés. Recruter malin Pourtant, malgré la crise financière qui sévit et un déficit stratosphérique de 86 millions de dinars laissé par la gestion Slim Riahi comme l'attestent les états financiers remis dernièrement au comité provisoire de gestion, le Club Africain a attaqué pied au plancher ce mercato. Conscients des limites de l'effectif dont hérite le revenant Bertrand Marchand, Marouen Hamoudia et son équipe ont engagé deux joueurs d'expérience dont on pensait qu'ils préparaient paisiblement leur retraite sportive: l'attaquant Zouheir Dhaouadi et le milieu polyvalent Tijani Belaid, rentré d'une expérience à Sriwijaya, en Indonésie. On prête même au comité provisoire l'intention de rappeler également l'attaquant algérien, Abdelmoumen Djabou, revenu dans son club d'origine, l'Entente Sportive de Sétif. Toutefois, plaçant la barre très très haut, le président de l'Aigle noir, le croustillant Hassen Hammar, exige rien moins que ...15 millions de dinars pour lâcher Djabou, pisté également par l'Etoile Sportive du Sahel. Serait-ce l'héritier de Maradona que le dirigeant sétifien croit vendre ? Non, il cherche tout court à décourager les prétendants. Sinon, il serait en train de bluffer...Bref, il faut tirer une croix sur ce projet, et aller voir ailleurs tant est que Marchand met en garde contre l'absence d'un avant-centre de métier au sein de son effectif, Sabeur Khelifa étant plutôt un attaquant de couloir. Pour remonter la pente et se positionner dans la zone des qualifiés en coupe arabe ou d'Afrique, il faudra aux Clubistes «recruter malin» et «acheter utile» d'autant que les moyens financiers dont ils disposent sont vraiment comptés. Se priver de Meriah, une hérésie ? Le dauphin clubiste sfaxien paraît très ambitieux cette saison. La phase aller l'a conforté dans sa quête de jouer les premiers rôles. Le club «noir et blanc» y va à fond. Sur le calepin des responsables du secteur recrutement, figurent pêle-mêle Fehmi Maâouani (ES Metlaoui), Achraf Zouaghi, Mourad Hedhli et Halim Darragi (Avenir de Gabès), Sabri Laâmari (JS Kairouanaise), Mortadha Ben Ouannès (CA Bizertin) et le Camerounais Oumaro Kino On voit par ailleurs mal la défense robuste des «Noir et Blanc» se priver au mercato hivernal de sa clé de voûte, le meilleur arrière du pays à l'heure actuelle, Yacine Meriah, convoité un peu partout. La logique financière l'emportera-t-elle en fin de compte sur celle sportive ? Le bureau de Moncef Khemakhem abandonnerait tout simplement une grosse part de ses ambitions en cas de cession du défenseur axial de l'équipe de Tunisie. Les fans sudistes ne sont pas loin de parler, dans tel cas, d'hérésie. Un remplaçant à Mbarki et un portier de réserve Le leader de la compétition va sans doute attendre le mercato d'été, la session principale, pour prendre de gros morceaux en vue de la prochaine campagne de Ligue des champions qui reste son but ultime. Certes, l'Espérance de Tunis ne va pas rester inactive cet hiver. Mais compte tenu d'un marché pas trop alléchant, c'est tout juste quelques opérations de «réparation» auxquelles elle va devoir procéder. Par exemple, trouver un remplaçant à Iheb Mbarki, le latéral droit dont la saison est terminée (opération des ligaments croisés). Pour relever l'ancien défenseur droit du CA Bizertin et d'Evian, on cite les noms de Samah Derbali, l'ancien «Sang et Or» qui a terminé son aventure avec Ahly Tripoli, Zied Machmoum (US Monastir) et Mohamed Habib Yaken (CAB).Il faudra également renforcer le poste de gardien de but si tant est que Moez Ben Cherifia pourrait partir en Arabie Saoudite. Un remplaçant de qualité au néo-titulaire Ali Jemal ne serait pas de trop. On parle du Monastirien Makram Bediri. Mais la priorité absolue est accordée à la prolongation du contrat de l'avant-centre international Taha Yassine Khenissi, pisté par Strasbourg (L1 française) et par les frères ennemis cairotes, Al Ahly et Zamalek. Hamdi Meddeb et son bureau ne veulent pas perdre une aussi importante carte que l'implacable buteur pour la reconquête de l'Afrique. En attendant les jeunes pousses Jusque-là, le mercato d'hiver ne dit pratiquement rien à l'Etoile du Sahel qui a actuellement d'autres chats à fouetter: trouver un président (ou, le plus probablement récupérer Ridha Charfeddine), dénicher un entraîneur puisque l'arrivée de l'Algérien Kheireddine Madoui, aujourd'hui à la barre de l'Entente de Sétif, n'est pas en bonne voie...On va au contraire devoir gérer les dossiers du possible départ de Hamdi Nagguez et trouver un meilleur attaquant que le Brésilien Diogo Acosta, tombé en disgrâce et qui a perdu la confiance des supporters.Tout comme au CA, l'heure est à l'austérité. Les jeunes qui poussent (Al Amri, Omrani, Kechrida, Trabelsi, Bayou....) ont besoin de temps pour mûrir. Et puis, on ne peut pas s'avancer sur les chemins tortueux du mercato sans prendre l'avis du prochain entraîneur qui doit vite diagnostiquer les besoins et les recrues ciblées dont a besoin le club qui sera bientôt appelé à attaquer une nouvelle campagne de Ligue des champions. Le mercato étoilé est vraiment compliqué. Le temps va peut-être lui manquer pour s'engager quand on sait que les élections d'un président sont prévues à la fin du mois de janvier prochain.