Par Abdelhamid Gmati La technologie a envahi le monde et est utilisée dans tous les domaines. C'est qu'elle offre plusieurs possibilités améliorant l'activité humaine au point que certains ne peuvent plus s'en passer. Et les chercheurs poussent toujours plus loin leurs investigations. L'inventeur de Facebook, Mark Zuckerberg, avait déclaré, en avril dernier : « Nous allons vous permettre un jour de communiquer en utilisant uniquement votre cerveau». Selon des chercheurs japonais de l'université Toyohashi, cela sera bientôt possible. Dans cinq ans, les Smartphones pourront lire dans les pensées. Ils indiquent avoir développé une technologie fiable à 90% capable, grâce aux seules ondes cérébrales, de reconnaître quel chiffre prononce à haute voix un individu. On rapporte que plusieurs géants de la technologie travaillent sur les moyens de relier le cerveau à des ordinateurs. Et c'est là que le bât blesse et que l'on dénonce les dangers de la technologie. Des professionnels de la santé et de la petite enfance soulignent les risques des écrans ou des réseaux sociaux pour les plus jeunes. Ils dénoncent les « graves effets d'une exposition massive et précoce des bébés et des jeunes enfants à tous types d'écrans. Nous recevons de très jeunes enfants stimulés principalement par les écrans, qui, à 3 ans, ne nous regardent pas quand on s'adresse à eux, ne communiquent pas, ne parlent pas, ne recherchent pas les autres, sont très agités ou très passifs » . « Les patrons de la Silicon Valley » étaient sensibles au problème et ont interdit les écrans à leurs enfants, c'est-à-dire qu'ils protègent leurs enfants de leurs propres produits. Bill Gates, fondateur de Microsoft et auteur d'innovations qui ont fait de lui l'un des hommes les plus riches du monde, a limité le temps que ses enfants pouvaient passer sur leurs écrans quand sa fille a commencé à développer un attachement malsain à un jeu vidéo. « Nous n'avons pas de téléphone à table lorsque nous prenons nos repas, nous n'avons pas donné de portable à nos enfants avant leurs 14 ans, même quand ils se plaignaient que des camarades en aient déjà », affirme-t-il. A un journaliste qui lui disait « Alors, vos enfants doivent adorer l'iPad ? », Steve Jobs, cofondateur d'Apple, lui répondit : Ils ne l'ont pas utilisé, (...) nous limitons la technologie que nos enfants ont le droit d'utiliser à la maison ». Et on rapporte que «chaque soir, Steve insistait pour dîner sur la longue table dans leur cuisine, pour discuter de livres et d'histoire. Jamais personne ne sortait un iPad ou un ordinateur. Les enfants n'avaient pas l'air accros à ces appareils ». L'ancien vice-président chargé de la croissance de l'audience de Facebook interdit à ses enfants d'utiliser le réseau social. Il a tiré un trait dessus, et assure utiliser au minimum « cette merde ». D'après lui, les réseaux sociaux « sapent les fondamentaux du comportement des gens. « Je pense que nous avons créé des outils qui déchirent le tissu social ». Un cadre de Google estime que « l'idée qu'une app ou un iPad puisse mieux enseigner à mes enfants comment lire ou faire des maths est ridicule ». Chez nous, on est conscient du problème. Le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance vient de lancer une mise en garde contre des jeux vidéo en vogue sur les réseaux sociaux et qui peuvent même pousser les enfants au suicide. On conseille aux parents d'être très attentifs aux changements de comportement de leurs enfants, affirmant qu'il collabore avec le ministère des Technologies de la communication et de l'Economie numérique afin de protéger les adolescents contre ces menaces en ligne. Et l'Agence nationale de sécurité informatique (Ansi) a mis en garde contre le jeu intitulé « Blue Whale Game » ou « Bleu Whale Challenge ». A travers 50 niveaux (50 jours), ce jeu appelle les enfants et les jeunes, à la fin des missions, à se suicider. Et lors d'une conférence tenue à Sfax sur le journalisme et les réseaux sociaux, l'expert en communication à l'université de Toulon en France, Laurent Collet, a souligné que « les médias sociaux sont plus dangereux que bénéfiques ». Outre les fausses informations, ces réseaux servent aux terroristes. En matière de technologie, il ne faut pas être naïf et accepter tout ce qu'on propose. Là aussi, les dangers sont réels et bien néfastes.