L'industrie tunisienne est appelée à élargir encore plus son niveau d'innovation et de faire du développement technologique l'une de ses priorités stratégiques pour prétendre réellement à un positionnement de choix sur les marchés de l'export. Certes, l'amélioration de la production et sa diversification sont des options importantes mais elles resteraient vaines et sans signification si on n'arrivera pas à leur garantir l'utilité requise. Cette utilité ne peut être acquise qu'en assurant à notre production une meilleure commercialisation et donc un meilleur niveau de vente. En clair, il est incontournable aujourd'hui d'associer à l'élan quantitatif une valeur qualitative certaine. Cette valorisation est d'autant plus importante qu'elle aurait pour mérite de permettre à l'offre industrielle tunisienne de traiter égal à égal avec les produits concurrents et pourquoi pas faire mieux. D'où alors cette importance stratégique de la composante innovation et développement technologique. Consciente d'un tel enjeu, la Tunisie s'est engagée totalement, depuis quelques années déjà, sur cette voie. Le lancement du programme de mise à niveau, de modernisation industrielle ou encore le renforcement des infrastructures technologiques donnent sa juste mesure à cette orientation En parallèle, l'engagement du programme national de la qualité a apporté plus de profondeur à cette question de valorisation industrielle. Toutes ces dispositions ont permis aux produits tunisiens de gagner des parts de marché beaucoup plus importantes. D'ailleurs, comme le souligne M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie et de la Technologie, les exportations industrielles tunisiennes ont plus que quadruplé entre 1995 et 2009, pour passer ainsi de 4 à 18 milliards de dinars. Cette performance a reposé surtout sur l'évolution significative du contenu technologique qui est passé de son côté de 12% en 1995 à 30% en 2009. Toutefois, malgré ces belles réalisations, l'industrie tunisienne est appelée à aller encore plus loin en termes de qualité et d'innovation technologique, car les exigences de l'étape à venir seraient certainement plus importantes. C'est d'ailleurs pour répondre à de telles exigences que le programme présidentiel «Ensemble relevons les défis» s'est fixé des objectifs bien spécifiques pour faire de la Tunisie une destination industrielle à forte valeur technologique. Il suffit de rappeler, entre autres, l'objectif d'inscrire annuellement 300 entreprises supplémentaires des secteurs de l'industrie et des services au Programme de mise à niveau, l'obtention, par 700 entreprises supplémentaires, de certificats de conformité aux normes internationales, ainsi que la réalisation de 17.500 normes accréditées en 2014, contre 10.400 actuellement, le doublement du nombre de nouveaux brevets, en vue d'atteindre 200 brevets au cours de la période 2010-2014, contre 90 pour la période 2005-2009, la mise en place de contrats-programmes avec les centres techniques sectoriels pour aider les petites et moyennes entreprises à adopter les technologies avancées, ou encore l'instauration d'un pôle de développement ou centre technologique et industriel dans chaque gouvernorat. Autant donc d'objectifs ambitieux qui permettraient à l'industrie tunisienne de garantir une performance globale et durable mais aussi et surtout d'être à l'abri de toute conjoncture défavorable. De ce fait, on peut dire que la deuxième édition du Salon de la création et du développement technologique et le colloque euroméditerranéen sur l'innovation constitueront une belle opportunité pour approfondir encore plus la réflexion autour de cette question vitale.