L'industrie tunisienne vit, actuellement, un développement remarquable qui se caractérise par une amélioration substantielle de la compétitivité de l'entreprise et une nette progression de tous les indicateurs relatifs au secteur industriel. Les réalisations continuent et la Tunisie, forte de ses acquis, ambitionne, conformément aux objectifs tracés dans le Programme présidentiel, d'entamer une nouvelle phase de son processus de développement industriel qui se caractérise par l'instauration des fondements d'une structure de production à haut contenu technologique et à forte capacité d'innovation. Dix nouveaux pôles technologiques Pour la concrétisation de ces objectifs ambitieux, la Tunisie a tracé une stratégie industrielle qui s'articule autour de dix axes prioritaires et complémentaires, à commencer par une politique affirmée de créneaux porteurs. Certaines activités sont directement concernées, à l'instar des composants automobiles, la mécanique, l'électronique, le textile-habillement, les TIC et l'agro-alimentaire. Cette stratégie comprend également la création de 10 pôles technologiques structurants à travers l'encouragement de l'investissement dans les 21 technologies clés et créneaux porteurs pour la Tunisie, identifiés par l'étude stratégique industrie 2016. La réalisation de cet objectif à l'horizon 2016 permettra l'aménagement 1.500ha, la création de 100.000 emplois et de 1.500 entreprises et la mobilisation de 1.000 partenaires. Autres axes aussi importants, ceux relatifs à la consolidation des capacités des centres techniques et la création de centres de ressources technologiques (CRT). Trois centres seront ainsi créés : l'un au niveau du pôle de compétitivité Monastir-El Fejja pour un montant de 4.5MD, l'autre au niveau du pôle de compétitivité de Bizerte dont le coût s'élèvera à 1.8MD et le dernier dans le pôle de compétitivité de Sousse pour un montant de 3MD. Financement et innovation Toujours dans le cadre de cette stratégie, il est prévu de consolider les capacités du réseau des laboratoires dont le nombre devra atteindre 87 en 2014 contre 67 actuellement pour les laboratoires sous tutelle du ministère de l'Industrie. A noter que le nombre d'analyses et essais couverts devrait atteindre 3.000 contre 2.500 durant la même période. Le renforcement des pépinières et centres d'affaires figure aussi parmi les priorités de cette stratégie. Ainsi, le nombre des promoteurs assistés devrait avoisiner les 6.000 en 2016 contre 4.720 actuellement. Pour ce qui est de l'expertise fournie, elle devrait atteindre 5.000 H/J contre 3.484 durant la même période. En outre, le nombre des projets réalisés sera influencé par cet axe puisque l'on prévoit d'atteindre 1.800 projets contre 1000 en 2010. Par ailleurs et outre le renforcement de l'appui du PMN et la consolidation de l'intervention du Foprodi, de nouveaux mécanismes ont été mis en œuvre en 2010, et ce, dans le cadre de la stratégie visant à faciliter davantage le financement des projets technologiques. Il s'agit là de l'axe relatif aux mécanismes pour le financement de l'innovation. Ces derniers incluent le Fonds commun de placement à risques «In'tech» et le Fonds commun de placement à risques «Taâhil Invest». Egalement, il a été procédé à la révision des textes régissant les deux mécanismes suivants, devenus du ressort du ministère de l'Industrie et de la Technologie, à savoir la prime d'investissement en R et D (Pird) et le Programme national de recherche et d'innovation (Pnrri) ainsi que la révision des modalités et du champ d'intervention du régime d'incitation à l'innovation dans le domaine de la technologie de l'information (Riiti). Les ressources humaines La stratégie en question mise beaucoup sur les ressources humaines qualifiées. Arrêtons-nous sur quelques indicateurs relatifs à l'année 2009 : le nombre d'étudiants s'élève à 400.000 (soit 4% de la population selon l'Ocde), le nombre d'étudiants en science et technologie est d'environ 134.000 (33% du total des étudiants), le nombre d'ingénieurs formés par an est de 4.500 tandis que nombre de chercheurs s'élève à 20.000. A noter que la Tunisie produit, en termes de publications scientifiques, 3.413 articles représentant 45 % de la production scientifique du Maghreb. Selon la stratégie, le nombre d'ingénieurs sera porté à 9.000 en 2014 et une commission nationale des études technologiques sera mise en place entre le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche et le ministère de l'Industrie et de la Technologie. La stratégie repose, par ailleurs, sur une infrastructure TIC moderne et des compétences certifiées. A ce titre, le nombre de compétences certifiées s'élève à 20.350 personnes tandis que le nombre des étudiants en TIC est de 50.000. Dernier axe et non des moindres, celui de la promotion de la Tunisie industrielle et technologique. Outre la création du portail de la Tunisie industrielle et technologique, un programme ambitieux de promotion sera mis en œuvre dans le cadre de la campagne «Think-Tunisia». Ce programme comprend l'organisation de 15 séminaires par an et devra concerner 1000 entreprises par an.