Les produits incriminés sont essentiellement importés de manière anarchique de pays asiatiques et de Turquie, selon l'Organisation tunisienne d'information du consommateur (Otic). Le ministère de la Santé annonce la mise en place d'une base de données pour servir de référence L'Agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits (Ancsep) a révélé que 125 produits chimiques cancérigènes se trouvent dans les composantes d'une gamme de produits de consommation tels que l'habillement, les produits plastiques de décoration, les chaussures, les jouets et les fournitures scolaires, a indiqué Foued Ajroudi, porte-parole de l'Organisation tunisienne d'information du consommateur (Otic). Dans une interview accordée à l'Agence TAP, il a précisé que ces produits contiennent surtout des phtalates, des composés chimiques couramment utilisés comme plastifiants des matières plastiques, qui sont très agressifs et dangereux et ont des effets nocifs sur la santé du consommateur. Ces phtalates se trouvent dans les produits importés de Turquie, de Chine et des pays asiatiques et pourraient engendrer des maladies à court ou à long terme dont les allergies et le cancer. « La liste des produits qui contiennent ces phtalates est longue: jouets, vêtements, chaussures et baskets et fournitures scolaires. Le flux d'importation de ces produits bas de gamme menace la santé du consommateur tunisien et l'économie du pays». «Ces produits sont vendus surtout dans le commerce parallèle, qui constitue le défi majeur pour le pays, étant donné qu'il représente 54% de l'économie nationale. Cette situation ne peut résulter que d'un relâchement au niveau du contrôle surtout dans la première ligne (les services de douane aux aéroports, la garde douanière, les brigades de contrôle économique,...)», a t-il relevé. Importation anarchique «L'organisation a demandé au gouvernement de faire preuve davantage de vigilance pour lutter contre l'importation anarchique de ces produits surtout des pays asiatiques, afin de garantir la sécurité du consommateur tunisien. Il faut freiner le flux des produits turcs et chinois et renforcer le contrôle technique à l'importation de la part des ministères et autorités concernés». Et d'ajouter, «la Tunisie doit protéger le consommateur tunisien des dangers et risques découlant des produits importés des pays asiatiques qui peuvent menacer sa santé, mais aussi freiner cette importation massive qui a un impact négatif sur l'économie tunisienne ainsi qu'adopter les normes européennes de qualité», affirmant que si la Tunisie applique ces recommandations, «elle peut arrêter jusqu'à 70% de ces importations anarchiques». L'Otic a exprimé sa préoccupation concernant le retard de la concrétisation de la décision gouvernementale relative au renforcement du contrôle technique à l'importation par les ministères concernés pour empêcher l'entrée des produits de bas de gamme et de qualité médiocre ayant des risques sur la santé des consommateurs. Bien que l'organisation ait loué les mesures gouvernementales prises en vue de freiner les importations des produits de consommation de certains pays, via l'augmentation de la pression fiscale et l'adoption du système des cahiers des charges, elle considère que l'Etat doit encore renforcer davantage le contrôle des importations et surtout celui de la qualité. L'organisation a également recommandé d'adopter une stratégie d'approvisionnement basée sur la lutte contre l'importation anarchique. Base de données du ministère de la Santé Réagissant à cette information, le ministère de la Santé a indiqué que l'Ancsep est en train de réaliser une étude pour mettre en place une base de données des produits chimiques au plan national. Dans une première phase, cette étude a permis de recenser 150 produits chimiques qui constitueront une référence pour toutes les structures intervenantes dans le domaine de l'évaluation des risques liés à ces produits chimiques. L'objectif étant de développer le système national de contrôle sanitaire et environnemental. Le département de la Santé a toutefois précisé que la base de données n'a pas encore été instaurée et aucun rapport n'a été diffusé à cet effet.