Même en temps de crise, les « Sang et Or » n'ont perdu aucun match en championnat, même si la manière n'y était pas à tous les coups. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Première au classement, l'Espérance de Tunis devance de 8 points son dauphin sfaxien. L'équipe de Bab Souika n'a perdu aucun match depuis le début de la saison. Sur les 14 matches disputés, les « Sang et Or » ont remporté 11 victoires et fait trois matches nuls. L'équipe dispose de la meilleure attaque du championnat avec 19 buts marqués. La deuxième meilleure attaque du championnat, celle du CSS, n'a inscrit que 11 buts seulement. Le leader espérantiste dispose de la deuxième meilleure défense du championnat avec 8 buts encaissés, derrière celle de l'US Monastir qui n'en a encaissé que sept. Bref, si l'Espérance est leader au championnat avec une avance confortable, ce n'est pas le fruit du hasard. L'équipe dispose de loin de l'effectif le plus garni du championnat, quantitativement et qualitativement, même si l'ancien entraîneur de l'équipe, Faouzi Benzarti, s'est contenté d'utiliser une quinzaine de joueurs seulement. La suprématie de l'Espérance de Tunis sur le championnat national s'est concrétisée la saison dernière par l'octroi du titre. Une suprématie qui s'est confirmée depuis le début de l'exercice actuel, et ce, malgré la crise qu'a traversée l'équipe depuis son élimination en Ligue des champions devant Al Ahly du Caire. La culture de la gagne Même anéantis psychologiquement et affectés mentalement, Yassine Khénissi et ses camarades n'ont pas fléchi en championnat. Certes, la manière n'y était pas à tous les coups, mais l'équipe n'a perdu aucun match, bien que la crise qu'a traversée l'équipe a duré trois mois. Et si la crise a duré si longtemps et, paradoxalement, l'équipe a préservé son leadership, voire a creusé l'écart par rapport à ses poursuivants directs, c'est que quand on endosse le maillot « sang et or », on est imprégné la culture de la gagne. Et c'est ce qui a fait la différence entre l'Espérance et ses concurrents directs qui ont connu aussi la crise durant la même période. La forte personnalité de l'équipe l'a donc sauvée de la dérive et pas seulement. Au Parc B, la gestion est aux mains du président du club qui a failli partir avant de revenir sur sa décision. De la discrétion à toute épreuve... Quand les choses vont mal, Hamdi Meddeb a tendance à prendre sur lui-même et accuser le coup. Quand il fallait garder Faouzi Benzarti contre le gré des supporters, il l'a fait, car il s'avait que ramener un autre entraîneur après l'élimination devant Al Ahly lui porterait sans doute préjudice. Pourtant, le président du club avait son candidat depuis un bon moment déjà et qu'il le préparait au poste depuis un an et demi. Hamdi Meddeb avait son candidat, Mondher Kebaïer, qu'il avait engagé depuis l'été 2016 au poste de manager général, un poste qu'il lui a permis de se familiariser avec les rouages du club. Discret dans les moments de crise, le président de l'Espérance sait prendre les décisions qui sont justes à ses yeux, même si elles ne sont pas toujours au goût des supporters. Comme c'était le cas avec Faouzi Benzarti qu'il a gardé pendant trois mois sans que l'équipe ne fléchisse au classement, bien que l'ambiance était électrique à chaque séance d'entraînement au Parc B et à chaque match disputé au stade olympique de Radès. La discrétion du président, la force de caractère de l'équipe et la culture de la gagne font qu'aujourd'hui l'Espérance de Tunis est naturellement leader incontesté du championnat et elle n'est pas près de lâcher l'affaire.