Que Nabil Maâloul ait des relations privilégiées avec les qataris, c'est son plein droit. Mais cela n'est pas une raison pour faire séjourner l'équipe nationale pendant deux semaines à Doha. Tout le monde s'est interrogé ces derniers temps sur l'utilité du stage de Doha. D'abord, le rassemblement est trop long pour des joueurs locaux qui souffrent de blessures pour bon nombre d'entre eux. L'exemple de Mohamed Amine Ben Amor est saisissant. Le milieu défensif étoilé s'est contenté de poursuivre un travail spécifique de remise en forme concocté par le staff médical de l'équipe nationale, outre qu'il a l'esprit perturbé par les pourparlers avec le Lokomotiv Moscou. La semaine dernière, le sélectionneur national a augmenté la charge du travail. Les joueurs ont eu droit au fameux réveil musculaire, ce qui est du reste une bonne chose en soi. Soumettre les joueurs à l'exercice du réveil musculaire est le seul point positif du stage de Doha. Pour le reste, il y a de quoi s'interroger sur l'utilité de ce rassemblement effectué à des milliers de kilomètres alors qu'on aurait pu le faire tout simplement chez nous. Choix erroné ! Nabil Maâloul a opté pour l'Aspire Zone, le complexe sportif grand luxe du Qatar. On ne sait pas si l'Aspire Zone a été choisi par le sélectionneur national en rapport à ses goûts pour le luxe, mais on est persuadé que c'est en rapport avec ses rapports privilégiés qu'il entretient depuis des années avec les qataris, notamment avec Nasser Al-Khélaïfi, le patron des chaînes de télévision «bein Sports» et propriétaire du Paris Saint-Germain. Nabil Maâloul est libre d'entretenir des relations privilégiées avec les Qataris et plus si affinités, cela ne concerne que sa personne. Mais ce n'est pas une raison pour faire séjourner l'équipe nationale pendant deux semaines à Doha. Les complexes sportifs de Tabarka, Aïn Draham ou encore de Hammam-Bourguiba n'ont rien à envier à Aspire. Bref, nous disposons de l'infrastructure sportive nécessaire pour que notre sélection nationale puisse faire un stage en Tunisie plutôt qu'au Qatar, d'autant que sur place, elle n'a disputé qu'un seul test amical, contre Al-Duhail Sports Club, l'équipe de Youssef Msakni. Car pour partir en stage à l'étranger, il faut que le rassemblement en question soit ponctué par des matches amicaux face à des sparring-partners qui peuvent nous aider dans notre préparation pour le Mondial de Russie. Ceci pour le volet tactique. Côté physique et mental, faire un si long stage alors que la trêve hivernal est en partie, une période de régénération et surtout l'occasion pour les joueurs de reprendre leur souffle avant d'attaquer la deuxième moitié du championnat, est une aberration en soi. De retour en Tunisie, les internationaux locaux n'auront que trois jours devant eux avant de replonger dans la compétition nationale. Les entraîneurs des clubs dont les joueurs forment l'ossature de l'équipe nationale seront donc lésés. Les joueurs, eux, n'auront tout simplement pas de répit. Pourvu que cela n'ait pas des séquelles sur leurs aptitudes physiques et mentales à la fin de la saison et, surtout, à la veille du Mondial. Espérons qu'en faisant le choix de ce long stage à Doha, Nabil Maâloul sait ce qu'il fait exactement. Car au mois de juin prochain, toute une nation lui demandera de rendre des comptes.