«Cette exposition à Tunis est un extrait d'une grande exposition itinérante du Goethe-Institut qui suit les traces de cette contre-culture révolutionnaire». Dans les années 80, quelques années avant la chute du mur, apparaissait à Berlin-Ouest un mouvement qui chamboula la scène artistique de la ville : «Geniale Dilletanten» ou «dilettantes géniaux». Tout est parti d'un concert organisé au Tempodrom à Berlin en 1981. Le mouvement s'est ensuite propagé à tous les arts, avec des labels, des galeries, des magazines et des boîtes de nuit indépendantes et dédiées aux artistes «Dilletanten». En hommage à ses 60 ans, l'Institut Goethe consacre une grande exposition à ce mouvement. Itinérante, cette rétrospective s'invite à Tunis entre le 20 et le 28 janvier et s'installe au 10, rue Radhia Haddad (ex-rue de Yougoslavie). Au programme, un vernissage le 20 janvier en musique avec un set du DJ Emine, la projection le 25 janvier du film «B-Movie : Lust & Sound in West-Berlin 1979-1989» (2015) et le finissage le 28 janvier avec un set du DJ Habibi Funk. Le documentaire comme l'indique son synopsis rend hommage à cette culture : «B-Movie est un documentaire sur la musique, l'art et le chaos dans la folie du Berlin-Ouest des années 1980 : la ville emmurée qui est devenue le melting pot d'une culture pop décalée, attirant d'ingénieux dilettantes et des célébrités du monde entier». L'événement principal reste l'exposition. « Nous présentons des photographies de divers acteurs ainsi que des extraits audio. Curatée par Mathilde Weh (Arts visuels, Goethe-Institut, Munich), cette exposition multimédia présente l'enquête la plus complète à ce jour sur cette extraordinaire subculture innovante, mettant en lumière le travail de plusieurs groupes, artistes, cinéastes et designers d'Allemagne de l'Ouest. Certaines photographies proviennent des collections privées des artistes et sont présentées en public pour la première fois», annoncent les organisateurs. Basé sur la transgression des limites et la provocation, le mouvement «Geniale Dilletanten» est aujourd'hui célébré pour la liberté de son ton et pour avoir élargi le champ de l'expérimentation artistique, dans le contexte d'un Berlin séparé par le «mur de la honte» et d'une Europe divisée par le «rideau de fer». Une contre-culture qui s'est érigée comme un contre-pied à la culture dominante et aux conventions artistiques et sociales de l'époque.