Par Kamel Ghattas D'après une des dernières livraisons de notre confrère «L'Equipe», un communiqué a paru, la semaine écoulée concernant la situation financière de l'une des équipes de la Ligue 1 française : «Dans le viseur de la Dncg (Direction nationale du contrôle de gestion), Lille a été rétrogradé en Ligue 2 à titre conservatoire. Cette rétrogradation est avant tout une alerte officielle, avec des éléments d'appréciation à l'appui : la Dncg prévient le club plusieurs mois à l'avance que «si sa situation (en l'occurrence son fort endettement) ne s'améliore pas de manière significative, alors sa rétrogradation deviendra effective au terme de la saison». Combien de mises en garde, la Commission chargée du contrôle de gestion de nos différentes équipes professionnelles en a-t-elle lancées ? Aucun ou très peu, bien entendu, parce que l'on craint les conséquences et les bouleversements que pourraient provoquer pareilles décisions. Pourtant, les raisons ne manquent pas pour mettre de l'ordre dans ces gestions à l'emporte-pièce qui se traduisent par des dettes faramineuses, dont les conséquences sont catastrophiques pour les clubs. Les menaces de grèves, ces équipes qui se présentent sans conviction sur le terrain parce que leurs joueurs sont frustrés, ces dirigeants qui traînent des boulets immenses derrière eux, tout cela n'est pas un signe de bonne santé. Nous connaissons quelques-unes de ces conséquences qui se sont traduites par des menaces d'incarcération d'anciens présidents ou trésoriers et qui entachent profondément l'honneur de personnes venues avec le seul souci de servir leurs clubs. Rien qu'au niveau de ces dernières semaines, les grèves de joueurs qui n'ont pas perçu leurs salaires se sont multipliées. On a essayé d'y remédier en commençant par faire appel à la compréhension des joueurs. On y a associé des promesses et des sermons, mais il semble que les choses iront en empirant. Ces joueurs sont à court de moyens pour...vivre et ont aussi bien des responsabilités que des engagements auxquels ils ne pourraient se soustraire. Lorsqu'il a été question de dettes avec menaces concrètes de la Fifa à la suite de décisions en dernier ressort concernant des joueurs ayant gagné des litiges les opposant à leurs anciens clubs, la FTF a avancé les sommes dues et épargné des sanctions plus ou moins graves aux équipes condamnées. Mais payer des émoluments à des joueurs est une question beaucoup plus délicate et la FTF ne saurait le faire sans provoquer des précédents desquels on ne pourra jamais s'en sortir. Ce genre de situation illustre les conséquences de l'absence de rigueur de la commission de contrôle de gestion des clubs qui, en dépit de leurs dettes accumulées, continuent à investir et à s'enfoncer, au mépris de toute bonne gouvernance. Des solutions sont à trouver et il n'y aura rien de génial de les décider pour enfin mettre toutes les parties prenantes de ce football au-devant de leurs responsabilités.