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"Mon club dérange"
M.Néji Stambouli (président de l'USMo)
Publié dans Le Temps le 26 - 03 - 2007

Qui l'aurait cru à l'aube de la saison footballistique 2006-2007. L'équipe de la ville du " Ribat " habituée à jouer les comparses se trouve cette année contre toute attente mêlée à la course au titre de champion et a de fortes chances d'accéder pour la première fois de son histoire à la finale de la Coupe.
Cette ascension fulgurante de la section de football (l'équipe première en particulier) n'est pas le fruit du hasard. Il y a tout un travail de longue haleine entrepris par toutes les composantes du club. Sur cette lancée des " Bleu et Blanc ", sur ses ambitions, sur sa gestion, sur son avenir et sur les difficultés rencontrées pour assurer sa marche, le président M. Néji Stambouli a aimablement répondu à nos questions :

•Le Temps : M. Néji Stambouli, vous êtes à votre première expérience à la tête du comité directeur de l'USMo. Auparavant avez-vous occupé un poste de responsabilité au sein de l'USMo ?
-Je ne suis pas étranger à la grande famille usémiste. J'y ai évolué en tant que footballeur dans la catégorie " juniors ". A deux reprises j'ai occupé le poste de vice-président du club sous l'ère de M. Abdelwaheb Abdallah, l'actuel ministre des Affaires étrangères (saison 86-87) et en compagnie de M. Hédi Benzarti durant deux saisons. Entre temps, j'étais le président de la section de H.B.
•On peut dire que votre mandat a coïncidé avec un parcours presque exceptionnel de la section de football. A quoi attribuez-vous cette réussite insolite ?
-La réussite ne peut jamais être individuelle. Toutes les composantes du club : joueurs, staff technique et médical, dirigeants et public, ont participé chacun de son côté pour que l'équipe parvienne à ces résultats probants et performants. Ce que je veux signaler à ce niveau c'est que les joueurs de l'équipe " senior " ont énormément facilité la tâche du comité directeur. D'abord, ils forment un groupe homogène et solidaire. Ensuite, ils font preuve de compréhension et de patience presque exemplaire surtout vis-à-vis de la situation matérielle du club auquel ils appartiennent. Ici, je tiens à les remercier. C'est cet état d'esprit, inédit, faut-il le mentionner qui a épargné au bureau pas mal de problèmes.
•Justement, vous venez d'évoquer un point crucial : les difficultés financières dans lesquelles se débat le club, plus l'équipe est performante, plus ces difficultés s'aiguisent. Comment vous gérez cette situation paradoxale ?
-Réellement, nous sommes pris entre le marteau et l'enclume. Le dilemme est pénible car il faut l'avouer la situation matérielle est de plus en plus critiqué. Ironie du sort, plus nous gagnons, plus nous nous enlisons. Nous sommes contraints de vendre et de céder nos atouts (Won Wandabaye vendu à un club saoudien et Jerry Adriano réclamé à cor et à cri par un club qatari), pour survivre. Le public est trop exigeant. Il demande beaucoup et donne peu. Chez nous, les résultats actuels sont comparables à l'arbre qui cache la forêt. Heureusement, comme je l'ai signalé, les joueurs compréhensifs collaborent positivement et patientent pour recevoir leurs émoluments (salaires et primes).
•A quoi ces difficultés sont-elles essentiellement dûes ?
-Comme tout club professionnel, nous avons des engagements à honorer ponctuellement sans entrer dans les détails, des dépenses presque quotidiennes et des divers frais, il y a une masse salariale fixée par les contrats professionnels à débourser mensuellement, ensuite il y a une prime à octroyer en fonction du rendement fourni, cette contre-partie imprévisible est en train de resserrer davantage l'étau autour du bureau directeur tant que les performances sportives vont crescendo (pourvu que ça dure). C'est une véritable arme à double tranchant. Seul Dieu sait comment nous arrivons à sortir de cet imbroglio.
•Pouvez-vous nous donner un aperçu sur les principales ressources du club ?
-Approximativement, nous avons à gérer un budget annuel de 1.600.000 dinars (avec une dette de 200.000 dinars à résorber sur l'exercice écoulé).
Les ressources du club proviennent des organisations et des instances suivantes.
- Municipalité : 150.000 dinars
- Ministère et Promosport : 150.000 dinars
- Recette du stade Ben Jannet : Une moyenne de 6000 dinars
- Cartes d'adhérent : 20.000 dinars
- Subventions : 300.000 dinars
- Publicité et sponsoring : 150.000 dinars
- Particuliers : 50.000 dinars.
- Vente de Wandabaye : 72.000 dinars. Soit 898.000 dinars.
Les dirigeants doivent suer pour parvenir à l'équilibre budgétaire. La tâche s'annonce très ardue.
•Le public est curieux de connaître la politique salariale que vous suivez au sein de l'USMo.
-Le salaire varie en fonction du contrat signé. Les émoluments oscillent entre 2500 dinars et 300 dinars. A titre d'exemple, Adel Nefzi et T.Salem bénéficient du salaire le plus élevé (en plus d'une allocation de 500 dinars pour le loyer). Abdelmajid Ben Belgacem, récemment titularisé dans l'équipe fanion, perçoit la mensualité la moins élevée. Ces contrats sont révisés annuellement vers la hausse selon le rendement.
Pour ce qui est des primes de match, le comité a établi un barème. Par exemple pour 9 points récoltés en championnat chaque joueur perçoit la somme de 2200 dinars. Cette prime est versée équitablement.
•Quelles solutions urgentes comptez-vous envisager pour résoudre partiellement cette crise financière ?
-A court terme, nous allons organiser deux dîners " gala ", l'un à Tunis et l'autre à Monastir. On espère dénicher un bon contrat pour notre défenseur Fernando Nevez convoité de part et d'autre. Ces derniers jours, nous sommes tentés de vendre notre buteur patenté Jerry Adriano. Nos supporters s'y opposent fermement. Nous sommes obligés de céder nos biens, nos trésors pour sauver les autres. Nous y recourons à contre-cœur. Par les temps qui courent, joindre l'utile à l'agréable est inaccessible. Pour assurer la survie et la marche du club, il faut être nanti de jus. Ce jus, l'argent, nous manque terriblement. Qu'on le veuille ou non, aujourd'hui, le sport et le football en particulier, sont un spectacle. Tout spectacle se vend et se commercialise. Pour garantir cette finalité mercantile lucrative, il faut payer, il faut investir. Les petits clubs, comme le nôtre, ne peuvent pas pénétrer dans une jungle accaparée par " une faune sauvage " et dictée par la loi du plus fort.
•A part les finances, y a-t-il d'autres obstacles qui pourraient entraver la bonne marche de votre club " petit " par son budget et " grand " par ses performances sportives ?
-A part les facteurs endogènes, il y a les facteurs exogènes. En premier lieu, je peux citer tous ceux qui ne font pas partie de la grande famille sportive tunisienne, tous ceux qui trament sournoisement pour ternir la compétition. Par exemple, la réussite exceptionnelle de l'USMo, un club aux moyens limités, ne semble pas plaire à certains aveuglés par l'idée de perpétuer l'hégémonie des quatre " grands " classiques. Nous avons peur de ces jaloux capables de toutes les sournoiseries pour avorter l'avancée ambitieuse des Usémistes.
Nous avons également peur du public souvent peu conscient des moyens limités du club, de sa politique et de sa stratégie. Ce public peut exercer inconsciemment une pression sur les joueurs et les pousser à entrer en conflit avec le bureau directeur.
Nous nous méfions de la fédération qui peut à tout moment nous surprendre par des décisions verticales aux intentions louches.
•Que reprochez-vous à la fédération exactement ?
-L'USMo a été lésée maintes fois et s'est exposée à des injustices criardes. Rappelez-vous la semaine qui a précédé son déplacement en Arabie Saoudite, pour disputer un match de la Coupe arabe des clubs. On a été obligé de disputer 4 matches en l'espace de dix jours. Le jeudi contre le CSS à Sfax, le dimanche contre l'EST à Monastir, le mardi à Jeddah contre El Ahly (avec un déplacement en catastrophe) et le dimanche à Tunis, contre l'EOGK. On a beau demandé un report, les instances fédérales ont fait la sourde oreille arguant que le calendrier 2006-2007 sera intouchable. Or, récemment, elles viennent de se contredire sans prendre la peine de consulter les clubs et surtout d'enfreindre la loi.
Je peux vous citer un second cas où la FTF a fait preuve de partialité flagrante. Nous avons eu deux joueurs lourdement sanctionnés : Atef Felhi et Akram Maâtoug. Nous avons interjeté appel dans les délais prescrits. On n'a eu aucune réponse. Pourtant, ces derniers temps, il y a eu un cas similaire. L'appel a été rapidement entendu. La sanction a été revue à la baisse. L'USMo fait-elle partie des 14 clubs de la ligue professionnelle " Une " ou se rattache-t-elle à un autre continent ? La question mérite d'être posée.
Parlons encore du cas de Fernando Nevez. Sur quelle base juridique a-t-on suspendu le joueur cap-verdien ? C'est une sanction tirée par les cheveux qui a pour réelle finalité de déstabiliser le groupe usémiste.
Lorsqu'on analyse tous ces faits, on a l'impression quelque part que l'USMo est visée parce qu'elle est en train de bouleverser la hiérarchie classique. Tous ces agissements remettent en cause la crédibilité de l'autorité de tutelle qui préside aux destinées du football tunisien.
•Avez-vous d'autres griefs à formuler ?
-Il y a un sujet qui me tient à cœur et que j'aimerais déballer.
L'iniquité criarde et inadmissible au niveau des subventions accordées aux clubs par les grandes entreprises nationales à l'instar de la STEG, de la SNTRI, de la SNCFT pour ne citer que celles-là. Les " grands " clubs bénéficient de la grande part du lion alors que les petits ne récoltent que des miettes. Ce qui est insensé, aberrant et scandaleux. Allez comprendre le pourquoi de cette répartition inéquitable. En un mot, les pauvres s'appauvrissent et les riches s'enrichissent.
Si c'était des agissements émanant d'entreprises privées, je n'aurais pas soulevé le problème. Pour cela, je lance un appel pour que les petites associations réparties à travers toute la République fassent l'objet d'une meilleure attention et d'une aide plus équitable. Laissez-les s'épanouir, donnez-leur une meilleure chance pour entretenir les talents en herbe. Si on continue à adopter la politique de l'autruche, le sport national sombrera davantage dans les gouffres les plus amers.
•Un mot sur l'arbitrage ?
-On n'a pas de problèmes majeurs avec le corps arbitral tunisien. D'ailleurs, nous tenons à remercier vivement M. Slim Jedidi qui a arbitré notre rencontre de Coupe à Zarzis. Ce sont des arbitres pareils qui vont redorer le blason de l'arbitrage en Tunisie. Nous devons encourager les jeunes et surtout prendre des décisions dissuasives, (la radiation à vie, par exemple) contre tous ceux qui commettent des fautes graves. Cessons la complaisance. Tout ira dans le bien du sport tunisien.
•Avez-vous une dernière chose à ajouter ?
-Je demande à la fédération d'organiser chaque fois que l'occasion se présente des rencontres décentralisées regroupant les présidents des clubs pour mieux se rapprocher, pour mieux fraterniser et pour calmer les esprits.

Entretien conduit par :


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