Par Kamel Ghattas A chaque fois que l'accession d'un club en division supérieure est acquise, ou qu'une équipe de Ligue deux retrouve sa place ou mérite la Ligue 1 ou encore la division supérieure, une foule de questions se posent. Ces sections budgétivores pourront-elles continuer à être viables ou vivront-elles en détruisant les autres sections de leurs clubs ? Conséquences de mauvais choix et d'entêtement de gestionnaires mal inspirés, des régions réputées être des citadelles du basketball par exemple ont sombré à cause de l'émergence de sections qui ont bouleversé les traditions et accaparé les moyens pour finir par être des fardeaux inutiles. Les lampions de la fête éteints, ce sera le retour à la dure, l'incontournable réalité. Dans quelques mois, et sous la pression des événements et des contraintes de la gestion quotidienne, les sourires éclatants, innocents et spontanés de ces joueurs se transformeront en rictus. Les dirigeants seront sous la menace des grèves et des chèques sans provision. Les joueurs seront à la merci du propriétaire qui les menacera d'expulsion pour loyer non payé, du tarissement des moyens ou des promesses non tenues. Comment ces clubs pourront-ils faire face aux futurs problèmes qui se poseront avec du matériel qui renchérit de jour en jour, des installations qui dépérissent, des joueurs de plus en plus exigeants, des pourvoyeurs de fonds qui se font rares ou qui attendent de fondre sur ces entités mal protégées, pour s'en servir, en véritables roitelets et en navigant le plus souvent à vue, au risque de les plonger dans un futur plein de dangers. Des dangers qui menacent de mettre en péril jusqu'à leur existence. Et alors que ceux qui veillent sur les destinées de ce sport, à tous les niveaux, dorment d'un sommeil profond et paisible, la situation empire. Elle continuera à se détériorer en dépit des promesses, des résultats et des qualifications éventuelles qui continueront à être l'arbre qui cache la forêt. La seule consolation nous vient des sports individuels et de un ou deux sports collectifs. Bien ancrés dans le milieu scolaire (c'est là un tout autre problème), ils bénéficient d'un meilleur encadrement et gardent encore leur élan de fraîcheur et de volontarisme. C'est la tutelle et quelques présidents de fédérations qui jouent là leur rôle. Ces disciplines, de par leur spécificité, imposent la nécessité de s'engager sur le long terme, de concevoir des programmes de préparation où l'empirisme n'est pas de mise, collent au peloton, contrairement à d'autres qui continuent à se chercher. Dans quelques semaines, nous aurons perdu encore une saison, une année. Des changements ? Il y en aura peut-être, mais dans un sport qui évolue à une vitesse vertigineuse, les jours, les années comptent double. Nous risquons dans peu de temps, d'occuper en plein le rétroviseur de ceux qui restent encore sur la même ligne que nous.