Quelles que soient les rafales qui ont secoué le club de Bab Jedid cette saison, le CA n'a jamais cessé d'être un acteur incontournable de la compétition. La différence se situe désormais dans une position plus conforme au postulat de base évoqué. Au-delà de la hiérarchie, sur le terrain, le CA est vraisemblablement redevenu un rival valeureux qui plie rarement l'échine. Auparavant, il peinait à réagir, à faire face à l'adversité et à serrer les rangs quand il n'avait plus la même emprise sur le jeu. Auteur d'une percée sublime, le CA avance sûrement et sereinement. Il semble imperturbable, même s'il a encore beaucoup de chemin à parcourir. Un CA inspiré, hargneux, constamment sur la brèche, comme on dit. En deux, trois mouvements, le trident Marchand-Kolsi-Tiouiri a radicalement métamorphosé cette équipe clubiste. Un mental requinqué, une condition athlétique retrouvée, un jeu maîtrisé et un caractère bien trempé. Au fil du temps, le CA retrouve certaines vertus perdues sous la houlette du Lombard Marco Simone. Mieux situé sur l'échiquier après avoir retrouvé ses standards, le CA a peut-être traîné en début d'année. Mais actuellement, ce CA-là est peut-être lancé! Désormais, ça va plus vite et plus fort ! Qu'il semble loin le temps de ce CA sans caractère et dont les limites étaient plus que criantes et alarmantes. C'est forcément une leçon et bien plus encore ! Un savant dosage On l'a compris. Le salut du CA, version 2018, passe par l'engagement autant que par le talent. En clair, ce club quasi-centenaire est désormais capable de se mettre au niveau de l'événement, de l'adversaire, du concurrent. Quelques mois auparavant, il n'arrivait même pas à faire illusion, courant derrière un ballon qui n'allait pourtant pas si vite que ça et qui a terminé plus d'une fois sa course au fond des filets clubistes ! On ne l'oubliera pas de sitôt, tellement le CA méritait l'oscar de la médiocrité sous la houlette de Marco Simone ! Ce qui a, d'ailleurs, à raison valu à ce dernier une sortie prématurée, par la petite porte! Une défense passoire. Le néant devant et aucune vision sur le banc. Le CA avait touché le fond, non sans s'être de suite remis en question. Et, désormais, au CA, le récital est collectif. La défense, animée par un Seif Tka époustouflant de bravoure, n'a pas tardé à retrouver ses marques. L'attaque est animée de bonnes intentions, même si son efficacité dépend en partie de la forme de Saber Khelifa. Quant au milieu, il constitue un savant mélange entre tauliers, à l'instar de Wissem Ben Yahia, et apprentis, tels que Khelil et Ghazi Ayadi. Bref, le Onze clubiste est perfectible, mais il y a aussi un élément essentiel qui doit être mis en avant. Ce CA, là donne tout et met même ses tripes sur la table quand la situation l'exige. Il ne rechigne pas à aller au charbon et à se retrousser les manches. A peu près tout le contraire de ce qu'il laissait entrevoir auparavant.