Les premiers automatismes vers l'avant et au milieu, la fluidité constatée et la volonté affichée dénotent une meilleure implication d'ensemble clubiste. Secoués par une transition peu commune, les Clubistes se sont tout de même remis à l'endroit depuis peu. Une synthèse de facteurs favorables, une remise en question, une alternance porteuse d'espoirs de la part de Kamel Kolsi, et, enfin, l'arrivée d'un technicien français, en l'occurrence Bertrand Marchand, qui connaît bien la maison et ses rouages. Le CA n'a pas vaincu à Zarzis. Mais il a convaincu et rassuré quand au bien-fondé du travail entrepris depuis le départ du Lombard Marco Simone. Après la défaite sévère du derby, ce sont des Clubistes en nets progrès dans le jeu qui ont offert à leurs supporters une victoire face au CSS, puis proposé du rythme, de la fluidité et de la célérité à Zarzis. Qu'il semble loin le temps des ratés face à Supersport United, les raclées administrées par le ST, la JSK et surtout le CAB. Il fallait forcément, et du coup, se serrer les coudes pour ressouder tout un vestiaire. Ce que les hommes de Marchand sont en passe de réussir grâce à des performances collectives intéressantes mais pas encore abouties. Assurément, le rendement face à l'ESZ est l'un des plus accomplis de ces derniers temps. Oui, actuellement, pour le CA, c'est peut-être un signe de renouveau, de regain et de quête. Pour revenir au match face aux Sudistes, le CA a su tantôt allier du beau jeu, en une touche, rapide, courte et en profondeur. Le CA a mis beaucoup de rythme aussi, ce qui a acculé un adversaire toujours aussi dangereux sur contre éclair. Dimanche, le staff technique a aligné une équipe embryonnaire mais déterminée et volontaire. Bien lui en a pris. Les premiers automatismes vers l'avant et au milieu, aperçus en première mi-temps, ont failli être payants. Avec plusieurs individualités inspirées d'entrée (Zemzmi, Aounalah, Ben Yahia), le CA s'est rapidement mis en confiance. Mais il aura encore péché dans le dernier geste avant la pause. Dans le rôle du libérateur, Khefifi n'a pas été au rendez-vous. Son alter-ego, Khelifa, quant à lui, a décroché à plusieurs reprises, remontant le terrain pour impulser lui-même les amorces clubistes. Finalement, pour le CA, les points égarés ça et là ne sont pas encore récupérés. Mais l'équipe a rendu une copie plus qu'acceptable. Ce qui augure de lendemains meilleurs, à commencer par bien figurer face à l'Etoile Sportive du Sahel, prochainement. Opération séduction Face à l'EST, il fallait relever le défi et tenir par la même son rang de grand club. Question de fierté, question d'honneur. Devant le CSS, il fallait renouer avec la victoire, ce qui fut fait, avec un but précoce de Ghazi Ayadi et un heading gagnant du tout jeune Aounallah. L'on s'attendait donc à ce que l'ESZ subisse par la suite, de plein fouet, la révolte des jeunes loups du CA. A ce sujet, les «Sang et Or» du sud ont défendu leur «territoire» bec et ongles. Et il s'en est fallu de peu sur contre-attaque pour les voir tenir un résultat. Mais si le CA n'a pas été devancé au tableau d'affichage, c'est aussi grâce à sa bonne organisation défensive avec les Apoku, Jaziri et le revenant Kchok. Agrebi, quant à lui, a besoin de temps de jeu pour retrouver ses marques. Même Atef Dkhili a, semble-t-il, retrouvé sa détente féline et son sens de l'anticipation. Avec des entames systématiquement meilleures, le plus dur semble fait au niveau du jeu. Sauf qu'il ne faut pas s'emballer ni faire la fine bouche cependant. C'est encourageant, mais beaucoup reste à faire pour retrouver son standing et son rang surtout. Plus d'opportunisme et de clairvoyance, moins de précipitation et encore plus d'implication d'ensemble. Voilà à quoi va s'atteler désormais le staff technique. De plus en plus proche des standards d'un onze qui joue les premiers rôles, le CA doit toutefois relativiser. Au classement, il est encore à la traîne. Alors, du beau jeu ou le podium ? On fera les comptes à la fin. Avec cette envie de plaire, le CA semble avoir recouvré sa vocation première et plurielle. Celle d'un club en quête de séduction, en mission et en perpétuelle évolution. De toute évidence, un duel sulfureux attend les Clubistes face à l'Etoile Sportive du Sahel du côté de Radès.