Elle est jeune, il est vrai, et ne sait pas encore très bien où elle va, mais elle y va vaillamment, ayant toujours en tête ce conseil de ses parents : fais ce que tu veux, mais fais-le-bien. Ce que voulait faire Amel Guellaty, depuis sa toute prime jeunesse, c'était du cinéma. Ecrire des scénarios, raconter des histoires, les mettre en image. Comme beaucoup d'adolescents, elle écrivit des synopsis : «Des histoires d'horreur ou d'amour. Mais en vrai, plus d'horreur que d'amour». Bien sûr, comme tout le monde, et parce qu'on ne sait jamais, elle fit des études de droit, et sitôt son diplôme en poche, elle enchaîna les stages, en France, puis en Tunisie où elle décrocha un poste d'assistante réalisateur avec Raja Ammari. Partante pour toutes les aventures, elle entra dans celle de Moncef Dhouib et des 1.000 et 1 films, puis décrocha un appel d'offres pour faire un petit documentaire «Né au printemps». A la suite de quoi elle fut sélectionnée parmi cinq jeunes réalisateurs pour un court métrage de commande pour «coca-cola» : «Les éboueurs de la mer». Puis, ce fut enfin «son» film, « Black Mamba» : un court métrage bien accueilli dans le milieu, sélectionné par plusieurs festivals et retenu par le très sélectif festival du court métrage de Clermont-Ferrand qui passe pour la Mecque du genre. Produit par Atlas Vision, financé par le ministère de la Culture et l'Agence de la francophonie, ce film de fiction relate l'histoire d'une jeune Tunisienne voilée que son père veut marier et qui refuse. Non parce qu'elle en aime un autre, mais parce qu'elle a une passion secrète qu'elle veut vivre. Cette passion est la clé du film et ne peut donc être dévoilée. Aujourd'hui, Amel Guellaty pouponne son tout nouveau bébé, vit de son travail de photographe de mode, s'essaie à la photo artistique, expose ici et là, et travaille à son premier long métrage. «Ce sera un road trip, l'histoire de deux jeunes gens un peu décalés. Mes premiers lecteurs sont mes parents. Mon père trouve tout très bien. Pour ma mère, rien n'est bon. Entre les deux, je trouve un équilibre constructif».