Au cours des années 90, Philippe Genesio découvrait la Tunisie pour des raisons professionnelles. Dans ce cadre, il s'y rendait jusqu'à la région de Tozeur. De cette rencontre fortuite avec le Sud tunisien et son sable doré, est née une idée folle : organiser une course à pied où du départ on verrait l'arrivée. Et depuis, c'est devenu un rendez-vous incontournable pour les passionnés du désert à la recherche du dépaysement. Mais à cause d'une situation sécuritaire précaire qui a marqué l'après-révolution, les défis du chott ont été contraints à s'éclipser pour certaines éditions, et les organisateurs ont failli transférer cet événement pédestre ailleurs. Genesio, en grand ami de la Tunisie, n'était pas de cet avis lorsqu'il s'est démené pour fidéliser son amour pour le Djérid, même si ce n'était guère une sinécure. C'est parti pour une interview riche en enseignements. Les soubresauts vécus après le 14 Janvier avec cette insécurité qui a marqué la Tunisie ont vu certains fuguer, alors que vous aviez tenu la cadence contre vents et marrées ? Ce que nous avions vécu à Boston, Paris, au Danemark et en Tunisie est certainement le reflet d'un monde en mouvance dans lequel la sécurité est relative. Mais devons-nous pour autant céder à la peur ?J'ai rencontré les autorités compétentes qui font le nécessaire afin d'apporter à la population, et particulièrement aux touristes, tous les gages de sécurité au bon déroulement de la vie. Nous ne sommes à l'abri de rien. Donc, que ce soit en France, à Monaco ou en Tunisie, le danger nous guette partout, mais il faut faire avec... Un sujet épineux vous empêche de séduire un bon nombre de touristes et de marathoniens. Il s'agit de ce trafic aérien sur l'aéroport de Tozeur qui a observé une réduction du nombre de vols... Il est évident que la Tunisie est attractive pour les pays européens, car elle se situe à 2 heures de vol seulement, et Tozeur est une destination prisée pour un dépaysement sûr. Par contre, le fait qu'aucun vol ne soit assuré en liaison directe nationale ou internationale via Tunis ne permet pas de faire venir facilement les touristes. C'est un frein absolu, car il faut faire escale à Tunis ou Djerba et rallier ensuite Tozeur par la route ; soit 8 heures de transport. Effectivement, pour un séjour de 4 jours, c'est beaucoup. Croyez-vous que la destination Tunisie puisse séduire encore l'autre rive de la Méditerranée, en tant que grand ami de notre pays, comment voyez-vous la reconquête de ceux qui commencent à bouder cette destination ? Certainement, la destination Tunisie a des atouts pour continuer à séduire, nous avons déjà des inscriptions pour les défis du chott 2018. Le réseau hôtelier du bassin méditerranéen entre Tunis et Zarzis offre des séjours de qualité à des prix convenables. Il est absolument nécessaire de rétablir la confiance. Pour cela, nous avions proposé avec l'association Monaco-Tunisie que les Tunisiens vivant dans le Vieux continent pourraient être les parrains des touristes sur cette destination. Aux dernières nouvelles, Philippe Genesio, président de l'Association « les Foulées du monde » et le tour-opérateur officiel rencontraient Tunisair et l'Ontt à Paris. Pour assurer la meilleure desserte aérienne, une réunion a eu lieu au siège de Tunisair à Paris et des solutions d'acheminement des principales villes au départ de la France vont permettre de se rendre à Tozeur dans les meilleures conditions... Une prochaine étape avec l'Ontt permettra de concocter un programme, à l'image des Défis où convivialité et partage seront le principal objectif de la prochaine édition qui se tiendra du 25 au 29 octobre prochain.