Par Khaled TEBOURBI Un commentaire sur «The voice» qui fait un peu jaser cette année,et où nous présentons une candidate, Aya Daghnouj, que nous espérons bien retrouver en finale, bientôt. «The voice», comme tout le monde sait, est une variante récente de la «star academy», organisée en toutes langues et dans une bonne dizaine de pays. Elle a des homologues, au demeurant, tout aussi connus et suivis, tout aussi «juteux», tels «Arab idol», création spécifique de la chaîne MBC ou, «desservant»l'hémisphère nord , l'«American's got talent». «The voice» s'ébruite, et s'agite, en Arabie. Peut-être davantage qu'ailleurs. La raison ? Sûrement pas une question de moyens. Sur ce chapitre, les télévisions européennes et américaines nous dépassent, évidemment, de loin. Non, ce serait plutôt une affaire de réceptivité. De mentalité. Exemple : en Europe et en Amérique, les star academy et compétitions de voix nouvelles sont perçues comme désagréments, de simples loisirs télé. Ici, sur notre continent, ils chauffent les foules, aiguisent, fanatisent les rivalités. Ils sont trop pris au sérieux. Conséquence : les suffrages sont beaucoup moins soucieux de qualité que de résultat. Les finales se décident par sms, les jurys en sont exclus. Pis : ces jurys mêmes (supposés spécialistes) cèdent parfois à la tentation, à la «contagion». Sur les huit derniers «The voice», «Voice kids» et «Arab idol», quasiment tous les meilleurs ont perdu, ou, pire, ont été écartés d'entrée de jeu. Le Palestinien Mohamed Assef (2015) est l'unique exception. Pour le reste, on n'aura compté que des ratages. De gros. Dont l'«éviction» de la Tunisienne Nour Qamar aux «kids» de 2017. Dont la sortie au premier tour, cette année, de l'enfant prodige égyptien, le Sayidi Khaled El Faïed. Dont deux à trois autres voix d'exception, de vrais talents d'avenir, totalement sacrifiés, soit au décompte sms, soit sur faute, de bonne ou de mauvaise intention, des jurés. Les jurys de «The voice» font de plus en plus jaser, on l'a dit. Toute la presse arabe s'en mêle désormais. Le cas Nour Qamar souleva une montagne de critiques au Liban, on s'en souvient. Et contre qui ? Contre la «juge» compatriote, Nancy Ajrem, convaincue de «flagrant parti pris». Mais Ahlem, l'Emiratie, la favorite incontestée de la chaîne ,est tout aussi désignée. Sa préférence pour les intonations et les rythmes du «khalij» est trop nette, souvent trop partisane. Historiquement, c'est vrai, le chant et la chanson khalijis ont toujours eu moins d'impact médiatique que le chant et la chanson du «charq». «L'effet en retour» se comprend. Mais à «The voice», chose étrange, c'est contre les candidats maghrébins, et particulièrement tunisiens, qu'il s'exerce le plus. Ni, spécialement, contre des Egyptiens, des Libanais, des Palestiniens ou des Syriens. Les nôtres l'ont payé cher déjà : outre Nour Qamar, les excellentissimes Yosra Mahnouche, Mahrezia Ettouil, Mohamed Ben Salah. C'étaient des vainqueurs en puissance. On n'en parle presque plus aujourd'hui. Aya Daghnouj, notre atout cette année, court probablement les mêmes risques : le décompte sms final, les préférences personnelles de Ahlem («La maîtresse de céans») les partis pris et les choix orientés. Le niveau «très moyen» et «l'expérience insuffisante» des jurys, surtout. George Wassouf y rappelait l'autre soir en retenant à peine ses «sarcasmes» à l'adresse de Alyssa et de Hamaki : «d'illustres» parvenus. Pas simple «The voice», Aya Daghnouj... pas donné. Croisons bien les doigts !