NANTERRE, Hauts-de-Seine (Reuters) — La tentative de blocage d'un lycée de Nanterre a dégénéré hier en affrontements entre des jeunes gens extérieurs à l'établissement et les forces de l'ordre, qui ont fini par sécuriser les lieux vers midi (10h00 GMT). Les lycéens de l'établissement Joliot Curie à Nanterre, dont les actions contre la réforme des retraites étaient déjà encadrées la semaine dernière par un dispositif policier, ont été débordés par 200 à 250 jeunes extérieurs au lycée, a annoncé la préfecture. Un face-à-face a ensuite eu lieu sur une grande avenue de la ville entre ces jeunes, pour la plupart dissimulés sous des cagoules ou des capuches, et des gendarmes mobiles, selon des images de télévision. "Les forces de sécurité, physiquement agressées, ont alors réagi en utilisant des gaz lacrymogène et des flashballs", a dit la préfecture dans un communiqué. Les policiers se sont retirés des environs vers 12h00, après le départ des jeunes, selon un journaliste de Reuters TV. Quatre véhicules ont été incendiés, plusieurs autres dégradés et des abribus ont été détruits, selon la préfecture. "Ce matin, comme depuis un certain temps, le lycée Joliot Curie avait été sécurisé par les forces de l'ordre et la direction avait mis en place un filtrage à l'entrée pour s'assurer que seuls les lycéens pénétraient dans l'établissement", a expliqué à Reuters l'inspecteur d'académie de Nanterre, Edouard Rosselet. "Les choses se sont passées correctement jusqu'à ce que des casseurs, il n'y a pas d'autre nom, cagoulés, arrivent pour semer le désordre. Il s'agissait de jeunes extérieurs au lycée qui ont jeté toutes sortes de projectiles - boulons, tournevis, cailloux - à l'équipe de direction et à la police", a-t-il dit. "Ce ne sont plus des affrontements entre policiers et lycéens mais entre policiers et casseurs qui ont décidé de profiter du contexte actuel pour semer le désordre et faire du vandalisme", a affirmé Edouard Rosselet. Aucun blessé n'a été signalé parmi les élèves ou l'équipe de direction du lycée, a-t-il dit. Les cours ont repris normalement en fin de matinée, a-t-on appris de même source. Le maire communiste de Nanterre, Patrick Jarry, a condamné "les violences et les actes de vandalisme (qui) ne peuvent que desservir la juste mobilisation des lycéens et du monde du travail". "Les élèves du lycée Joliot Curie à Nanterre doivent pouvoir conduire leur mouvement de manière indépendante et responsable (et) tenir une assemblée générale en dehors de toute pression extérieure", dit-il dans un communiqué déplorant la présence "injustifiée" des policiers ou "d'individus extérieurs au lycée". Dans un communiqué, l'organisation lycéenne "Réformons nos lycées", favorable à la réforme des retraites, dénonce, elle, "une manipulation évidente et avérée des lycéens pour créer un mouvement incontrôlable".