Le Temps-Agences Le mouvement contre la réforme des retraites a été entaché hier de scènes de violence tandis que le gouvernement affirmait son intention de lutter avec fermeté contre le risque de paralysie du pays. Des véhicules ont été incendiés et des abribus détruits en marge de manifestations lycéennes à Nanterre, près de Paris, et à Lyon, à la veille d'une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations contre le projet de loi qui reporte de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite. La menace d'une pénurie de carburant, parallèlement, se précise. Toutes les raffineries du pays ont reconduit la grève et 11 sur 12 étaient à l'arrêt. Les routiers ont rejoint le mouvement avec des barrages filtrants, des blocages de sites et des opérations "escargot" signalés dans plusieurs régions. Des affrontements entre policiers et "casseurs" à Nanterre, en marge d'une tentative de blocage d'un lycée, ont rappelé que la contestation, relativement pacifique jusqu'à présent, pouvait donner lieu à des débordements. Des scènes similaires à Lyon, ou un millier de jeunes ont renversé des voitures, jeté des cocktails Molotov et mis le feu à des poubelles, ont également suggéré que le conflit pourrait dégénérer. Syndicats et opposition entretiennent toujours l'espoir d'obliger le gouvernement à modifier en profondeur le projet de loi qui reporte de 60 à 62 ans l'âge légal de départ à la retraite et aucune issue ne se dessine. Le président Nicolas Sarkozy a réuni hier matin à l'Elysée le Premier ministre, François Fillon, et plusieurs membres du gouvernement, parmi lesquels le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, pour faire le point sur la crise. Le gouvernement, qui a déjà fait intervenir la police ces derniers jours pour débloquer des dépôts de carburant, prend le pari de la fermeté. Tandis que le trafic reste perturbé à la SNCF, un nouveau front pourrait s'ouvrir dans les aéroports où le syndicat CGT d'Air France appelle à des actions pour demain sans exclure des blocages. Le gros point noir, cependant, reste le pétrole, avec la grève qui continue dans les terminaux pétroliers de Fos-Lavera, près de Marseille, et dans les raffineries. "Tant que le gouvernement ne bougera pas, on ne bougera pas", a déclaré un responsable CGT du secteur des raffineries. Entre 500 et 1.000 stations de la grande distribution, qui représente 60% du marché, connaissaient hier une rupture totale ou des difficultés sur au moins un produit, a annoncé l'Union des importateurs indépendants pétroliers (UIP). ------------------- Borloo, prochain Premier ministre, selon de Villepin Le Temps-Agences Le président de «République Solidaire», Dominique de Villepin, a affirmé samedi que Jean-Louis Borloo avait «reçu des assurances» de Nicolas Sarkozy pour le poste de Premier ministre lors du prochain remaniement. «Je crois que la décision du président de la République est prise», a déclaré de Villepin à quelques journalistes qui l'interrogeaient sur les conseils qu'il pourrait donner à Sarkozy pour la succession de François Fillon. «Je crois que Jean-Louis Borloo a reçu des assurances du chef de l'Etat», a poursuivi l'ancien Premier ministre. L'actuel ministre de l'Ecologie est selon lui «une personnalité originale qui peut apporter beaucoup à la vie politique française». ------------------------ Sommet Sarkozy-Merkel-Medvedev à Deauville La coopération russo-européenne à la vitesse supérieure Le Temps-Agences Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel accueillaient hier à Deauville le président russe Dmitri Medvedev pour un Sommet destiné à faire passer la coopération russo-européenne à la vitesse supérieure, vingt ans après la chute du Rideau de fer. Avant un dîner à trois, Mme Merkel est arrivée dès le milieu de l'après-midi dans la célèbre station balnéaire normande pour un entretien bilatéral avec Sarkozy. En plus de préparer le prochain Sommet européen de Bruxelles, cette rencontre devait permettre aux deux dirigeants d'harmoniser leurs positions avant l'arrivée en soirée de M. Medvedev. A un mois d'un Sommet où l'Otan doit définir à Lisbonne sa nouvelle doctrine stratégique, Paris et Berlin veulent profiter de ce rendez-vous "sur les planches" pour faire avancer l'idée d'un nouveau "partenariat" entre Moscou et ses anciens ennemis de la Guerre froide. "Nous allons parler pour voir s'il est possible que la Russie et l'Otan coopèrent mieux, car le temps de la Guerre froide est définitivement révolu", a fait savoir dimanche la chancelière dans son message vidéo hebdomadaire. "Il s'agit d'une rencontre de +brainstorming+ pour aller au fond des pensées et des arrière-pensées", a-t-on indiqué à l'Elysée, "la Russie semble regarder de plus en plus vers l'Ouest, Deauville doit être l'occasion de conforter cette évolution à nos yeux positive". Plusieurs mouvements récents du géant russe ont ainsi été accueillis avec intérêt par les deux "grands" de l'Union européenne (UE), qui veulent y voir le retour d'une "attitude coopérative" de Moscou. C'est le cas de la signature en avril 2009 du nouveau traité russo-américain Start de réduction des ogives nucléaires, de la bonne coopération de Moscou sur le dossier afghan ou des dernières sanctions onusiennes contre l'Iran.