Par Jawhar CHATTY Drapeau national. 7 mars 2012, 7 mars 2016. Khaoula Rachidi, jeunes de Ben Guerdane. Mêmes héroïsmes, même message : nulle bannière ne doit jamais égaler, dans la conscience collective et dans le cœur des Tunisiens, le drapeau national. Ce qui s'est passé le 7 mars 2012 à la faculté des Lettres et des Humanités de La Manouba est tout simplement un acte criminel. Souiller de la sorte le drapeau national en voulant un instant le remplacer par un étendard hideux, celui de Daech, est une trahison suprême. Les mots abject, abominable et tout le large lexique de mots apparentés seraient vains et incapables de qualifier et dire cet acte. Impuissants à traduire la mort dans l'âme que cet acte salafiste obscur a provoqué chez l'ensemble des Tunisiens. Il avait fallu un élan exceptionnel de courage et de bravoure, d'audace et de prise de conscience, un grand instant d'éveil, pour que le drapeau national résiste. Pour que sa flamme brille de nouveau dans les yeux et dans la conscience des Tunisiens. Ce sursaut national, cette flamme portait ce jour-là un nom, le nom d'une jeune femme, tout un symbole : Khaoula Rachidi. Eh bien, il ne serait pas exagéré de dire que cette flamme a essaimé, a rayonné jusqu'à Ben Guerdane. La bataille de Ben Guerdane contre le terrorisme et les convoitises de Daech a psychologiquement été menée par les jeunes. Au nom et pour le drapeau national. C'est cette conscience, ce patriotisme, ce sens haut et noble de la civilité qu'il nous faudra toujours cultiver et appuyer auprès des jeunes et des générations montantes. Reste que fans d'un pays où l'idéal est perdu, il n'est pas exclu que des jeunes optent pour une idéologie clés en main : l'intégrisme, le radicalisme. Sur les réseaux sociaux, on regarde beaucoup le doigt, il faudrait savoir faire voir aux jeunes la Lune.