Souvenons-nous, le 7 mars 2012, des étudiants salafistes avaient retiré le drapeau national du haut de l'édifice de l'université de La Manouba pour le remplacer par l'étendard noir du Califat. Ce qui s'est passé à la faculté des Lettres, des Arts et des Humanités de La Manouba est tout simplement criminel. Souiller de la sorte le drapeau national est un acte de trahison suprême. Les mots abject, abominable, et toute la batterie des synonymes inimaginables seraient vains et incapables de qualifier cet acte, et impuissants à traduire la mort dans l'âme qu'a provoqués cet acte chez l'ensemble des Tunisiens. Un «hideux» drapeau noir a été «dressé» en lieu et place du drapeau tunisien, le temps d'une seconde, une minute, une heure, peu importe, le mal est fait, une éternité pour tous les Tunisiens. D'ailleurs, de quelque couleur qu'elle soit, nulle bannière ne saurait jamais égaler, dans la conscience et dans le cœur des Tunisiens, le drapeau national. Aussi, c'est à cette lumière qu'il sied d'apprécier toute la portée et l'importance, que revêt l'inauguration aujourd'hui à Tunis par le chef du gouvernement de la Place du Drapeau. Au-delà même de la symbolique, cette initiative qui, n'ayons pas peur des mots, est une réhabilitation du drapeau national a, à la veille du 61e anniversaire de l'Indépendance, aussi valeur d'une reconnaissance renouvelée de la patrie à tous les Tunisiens qui ont sacrifié leur vie pour l'indépendance et la souveraineté de la Tunisie et également à tous ceux qui portent et porteront très haut les couleurs nationales.