Marchand a très mal préparé et géré ce match aller, tout comme ses joueurs qui ont compris ce que peuvent causer l'excès de confiance et les maladresses défensives. Le but in extremis sur penalty de Saber Khélifa vers la fin du match a sauvé le CA d'une «humiliation». Avec un passif de 3-0, une qualification serait quelque chose de très difficile à réaliser. A 3-1, ce sera un match ouvert et une qualification possible à condition que le CA joue mieux et autrement que ce qu'on a vu avant-hier. Si Marchand et ses joueurs se comportent au retour de la même façon qu'au match aller, ce sera impossible de passer et de défendre ses chances. L'arbitre mauritanien était partial et cela s'est vu dès les premières 5' du jeu où il a sorti deux cartons jaunes sur la première intervention de Agrebi et Ayadi. Il a aussi privé, sur un signe de son assistant, le CA d'un but régulier qui aurait pu changer la physionomie du match. Nous sommes tous d'accord, mais peut-on imputer cette défaite seulement à l'arbitre? Ce serait du «populisme». Du côté clubiste, cette course derrière la «victimisation» ne peut occulter la mauvaise préparation et la gestion approximative du match de Marchand, de Kolsi et des joueurs. Les Clubistes, des dirigeants (très nerveux et qui n'ont pas le sens de réserve et de mesure et transmettent leur excitation aux joueurs) jusqu'à Marchand, doivent visionner ce match plusieurs fois pour décrypter pourquoi ils ont été dominés et mis en difficultés par une équipe accrocheuse, solidaire mais pas imprenable. Marchand, mauvais gestionnaire L'entraîneur qui a réussi, en compagnie de Kamel Kolsi, à transformer le CA d'une équipe sans âme et complètement perdue, en une équipe solidaire, réaliste qui a battu tous les grands du championnat et qui a fait une remontée spectaculaire au classement, est le même qui a mal géré ce match contre Renaissance Barkane. A aucun moment, le Français n'a donné l'impression de pouvoir bien lire son adversaire et de corriger les énormes maladresses défensives et du milieu en phase de repli. D'abord, son casting a été d'entrée discutable en reconduisant la même équipe qui a été hypersollicitée en championnat. R.Barkane et la coupe de la CAF ne sont pas le championnat tunisien et les clubs que le CA a vaincus. Un Belaïd (complètement hors sujet et qui a été incapable d'évoluer à 30% de ses moyens en 2e mi-temps!) aurait dû être sur le banc en faveur de Dhaouadi (qui a beaucoup de travail pour rattraper son retard athlétique) puis et après avoir constaté que Abdi était prenable sur le couloir gauche, Marchand n'a pas su réagir à temps. Le 4-3-3 ou le 4-3-1-2 peu importe le plan du jeu choisi, ce qui manquait à Marchand c'était de réussir le casting. Avant-hier et au bout d'une première mi-temps, il était clair que Abdi par exemple était hors sujet, que Opoko était loin de son top niveau, et que la défense a été complètement dominée sur les balles arrêtées. Devant, Khlifi et Dhaouadi n'avaient rien apporté, alors que l'adversaire avait des défenseurs «lourds» et athlétiques. Le trio Khélil-Ayadi-Ben Yahia était lui aussi loin de la forme, et tout cela Marchand ne l'a pas bien analysé. Des joueurs comme Kchok, Chammakhi ou même Ounallah (qui peut libérer Khelifa sur le couloir gauche) auraient pu être précieux. Maintenant, on peut résumer tout cela en trois petites phases : D'abord, un mauvais casting, une mauvaise lecture du cours du match et des maladresses défensives dangereuses à ce niveau continental. Relâchés... Le match retour ne sera pas une simple formalité même en présence de 60.000 spectateurs. Ce discours «populiste» du public ne sert à rien en Afrique : ce qui compte, c'est une défense solide (c'est la première fois depuis le fameux match du CAB que le CA encaisse trois buts), et un autre état d'esprit. Autant en championnat Ben Yahia et ses coéquipiers ont été braves et humbles pour gérer match par match, et reprendre confiance en leurs moyens, autant ils étaient distraits face à Renaissance Barkane. Ils étaient comme relâchés, trop sûrs d'eux au point de prendre le match à la légère. Ce n'est pas normal que l'on voit les mêmes joueurs commettre autant d'erreurs en repli et en placement sur balles arrêtées, sans oublier leur hésitation en attaque. Ces joueurs qui ont battu l'EST, le CSS et l'ESS ont été incapables de construire deux actions dangereuses pendant tout le match. Le football se base, et on le sait tous, sur le sérieux et la concentration. Dekhili et ses coéquipiers ne l'ont pas été du tout. Au match retour, ce sont la volonté et l'application que les joueurs doivent retrouver. Ce n'est pas encore fini, le but de Khélifa vaut de l'or pour ce CA qui, peut-être, a marqué un coup de fatigue après plus de 14 matches au top. Seulement, il faudra retrouver vite à ses sensations, car un échec à ce tour de la Coupe de la CAF mettra en danger tout le projet de relance bien entamé.