Les Clubistes n'ont pas démérité au bout d'un derby plutôt médiocre. Mais le leader a fini par imposer sa loi, creusant l'écart sur les favoris qui lâchent prise un à un Stade de Radès, beau temps, public nombreux (près de 25 mille spectateurs), pelouse médiocre. Espérance Sportive de Tunis bat Club Africain (1-0). Score acquis à la mi-temps. But de Ferjani Sassi 42' sur penalty. Faible arbitrage de Mohamed Chaâbane assisté par Anouar Hmila et Mohamed Bekir. Avertissements: Ben Youssef 53' et Mbarki 65' (EST); Khefifi 53', Darragi 84' et Yahia 90+5' (CA) EST: Jemal- Mbarki, Chammam, Dhaouadi (Machani 82'), Talbi- Kom, Cloulibaly, Sassi, Chaâlali (Eneramo 90+5')- Beguir (Mejri 71'), Ben Youssef CA: Dkhili- Belkhither, Abdi, Jaziri, Opoku- Ayadi, Khelil (Ouedherfi 72'), Ben Yahia, Zemzmi (Darragi 79')- Khefifi (Haddad 61'), Khelifa Le 127e derby de la capitale ne dégage pas la même ferveur qu'en d'autres circonstances. En effet, les péripéties du dernier classico à Sousse ont fait perdre à beaucoup de gens le goût du football. Toutefois, en ce dimanche ensoleillé, une bonne partie des gradins sont copieusement remplis par les supporters sang et or, les seuls autorisés à assister au match. Faouzi Benzarti ne peut compter ni sur Khenissi ni sur Badri auxquels il faut ajouter Besseghaier et Jouini. Pour sa part, au sein de l'effectif de Kamel Kolsi, manquent El Iffa, Dkhilalli et Chenihi. Une superbe Dokhla donne à croire que le derby sera aussi attrayant. Mais c'était sans compter avec le moment difficile que traversent les deux clubs qui ont produit une rencontre fade et sans relief. Quoique caracolant en tête, l'EST ne dégage pas une réelle sensation de plénitude comme l'a prouvé sa dernière sortie à Sousse. De plus, privée d'attaquants de métier, elle doit s'en remettre à une colonie de milieux défensifs (quatre) et reconvertir Fakhreddine Ben Youssef en avant de pointe. Au CA, les soucis se trouvent ailleurs que sur le terrain. Les joueurs tentent de parer au plus pressé, en attendant l'arrivée du nouvel entraîneur. Pourtant, leur comportement a été digne hier malgré une absence de repères techniques et de sérénité. Kolsi a établi un pressing haut, empêchant le milieu adverse de trouver les espaces dont il raffole. Tout le long du premier half, les deux latéraux Belkhither et El Abdi s'étaient interdit de monter en attaque. Sous la baguette de Yahia, les gars de Bab Jedid ont essayé de frapper sur les contres. Quant aux balles arrêtées, elles furent régulièrement confiées à Zemzmi qui n'en fit pas bon usage. Pour sa part, Benzarti confie la construction du jeu à des milieux défensifs (Kom, Chaâlali, Coulibaly et Sassi) qui s'appuient sur un Beguir alternant le bon et le moins bon. Khefifi annonce la couleur dès la 3e minute, sa frappe heurtant la main de Talbi dans la surface. Deux minutes plus tard, il tire à côté. Le coup franc de Yahia part dans les nuages (19'), imité dans l'autre camp par Ben Youssef (33'). C'est que la partie est tendue et d'un niveau très moyen. L'occasion la plus limpide survient à la 34' quand Kom lance côté gauche Chammam qui arme son tir dans le petit filet (34'). Beguir manque la déviation du centre de Mbarki (39'). Puis, le tournant. Un ballon anodin dans la surface rebondit devant Nicholas Opoku qui le contrôle (du bras ou de l'épaule?). L'assistant Anouar Hmila, sèchement réprimandé quelques instants plus tôt dans une autre action par le banc sang et or, attire l'attention de l'arbitre Mohamed Chaâbane qu'il y a penalty. Celui-ci est transformé par Ferjani Sassi qui prend à contrepied Atef Dkhili (42'). Le match est d'ores et déjà joué. Le CA aurait pu bénéficier d'un penalty suite à un coup franc de Zemzmi sur un renvoi de la main du mur dans les derniers instants du premier half. Mais l'arbitre fait signe de continuer à jouer. Benzarti de nouveau contesté La seconde période est légèrement de meilleure teneur. Le coup franc de Khelifa caresse le montant (48'). Le tir de Khefifi est renvoyé miraculeusement par Talbi (51'). Quoique déséquilibré par Talbi, Khelifa parvient à lober Jemal, mais la pichenette est trop enlevée (64'). Le club de Bab Souika termine le match plus fort. Dkhili sauve devant Chaâlali (75'). Le même milieu sang et or tentera sa chance deux autres fois, mais en vain. Pour n'avoir pas su tuer le match, le leader était pourtant resté jusqu'au bout sous la menace de Wissem Yahia and Co. Khelifa, accroché par Mbarki à la limite de la surface, réclame le penalty, mais l'arbitre ne bronche pas (90'). Le match enregistre un nombre important de blessés (Beguir, Dhaouadi, Khelil et Haddad...). Les contacts rugueux sous l'œil passif du referee, en plus de la qualité médiocre de la pelouse, deviennent plus dangereux que de coutume. La partie se termine dans le sempiternel jet de projectiles, un grand nombre de supporters espérantistes exprimant leur colère contre le coach Faouzi Benzarti. Ainsi, les rapports de Benzarti avec les fans sang et or prennent décidément une bien mauvaise tournure... A faible derby, faible arbitrage qui sortit sous forte escorte, notamment l'assistant Hmila dont la décision a été lourde de conséquences. «Dans les conditions actuelles, cette prestation est déjà une bonne chose malgré la défaite», souligne le coach rouge et blanc Kamel Kolsi après le match. Quoique jetés dans les profondeurs du classement, ses hommes n'ont pas vraiment démérité. Quant au leader, qui a cherché à exploiter les erreurs adverses, notamment celles de Ali Abdi, il a fait parler son réalisme cynique même s'il n'était pas dans un grand jour. Marchand ou Louhichi à la barre du CA Le bureau clubiste annoncera demain mardi, lors d'une conférence de presse, le nom du futur entraîneur. Le choix s'est circonscrit entre le Français Bertrand Marchand et Montacer Louhichi.