«Nous avons soumis nos propositions au chef de l'Etat et nous attendons qu'il tranche aujourd'hui» «Nous nous trouvons dans l'obligation de déclarer que ce gouvernement est irresponsable et qu'il a choisi la politique de la tergiversation dans le but de reporter aux calendes grecques les décisions que tout le monde attend». «Un bon chef de gouvernement doit réunir les critères du réalisme, de l'expérience, de la conscience des priorités et de la capacité de diriger une équipe homogène» «Nos propositions ont été transmises au président de la République Béji Caïd Essebsi qui tranchera aujourd'hui lors de la réunion qui groupera aujourd'hui au Palais présidentiel les signataires du Document de Carthage. L'Utica et l'Unft partagent notre évaluation de la situation actuelle du pays aux plans politique, social et économique. C'est propre à instaurer un certain équilibre entre les forces qui dominent pour l'heure le paysage politique national». Ainsi répondait, hier, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l'Ugtt, aux questions de La Presse (l'interview sera publiée intégralement dans l'édition du mercredi 14 mars) en préférant user du langage de la vérité et de la transparence et le courage aussi de mettre les points sur les i et de déterminer les responsabilités des uns et des autres L'Ugtt demandera-t-elle la désignation d'un chef de gouvernement ou se contentera-t-elle de la révocation de quelques ministres qui «ont prouvé qu'ils n'ont plus de place au sein du gouvernement actuel ?». Le S.G. de l'Ugtt ne livre pas de réponse claire et franche. Il préfère plutôt énumérer les critères dont doit se prévaloir un bon chef de gouvernement. Et ces critères s'appellent : «Le réalisme, la haute conscience des priorités, l'expérience et la capacité de diriger une équipe homogène». «Malheureusement, ajoute-t-il, l'équipe ministérielle actuelle est composée d'incompétents et d'amateurs. Et cette équipe se distingue aussi par l'absence de coordination entre les ministres qui la forment». A la question de savoir si l'Ugtt dispose des attributions qui lui permettent d'évaluer le rendement de l'équipe gouvernementale et de proposer, le cas échéant, la révocation de certains ministres et la désignation d'autres, Taboubi est tranchant : «Oui, nous avons le droit d'évaluer le rendement du gouvernement d'autant plus que l'Ugtt est signataire du Document de Carthage qui a donné naissance à ce gouvernement. Nous nous trouvons dans l'obligation de déclarer que ce gouvernement est irresponsable et qu'il a choisi la politique de la tergiversation dans le but de reporter aux calendes grecques les décisions que tout le monde attend». Taboubi tient à souligner que «la réunion d'aujourd'hui sera celle de la franchise et de la profondeur. Chacun des signataires du Document de Carthage aura à y assumer ses responsabilités. S'il y a échec, il est collectif, s'il y a réussite, elle est aussi commune». A ceux qui invoquent le fameux principe de la stabilité pour rejeter un éventuel remaniement au moment où le pays se prépare en prévision des municipales du 6 mai prochain, le S.G. de la centrale syndicale ouvrière réplique : «Oui pour la stabilité politique qui doit être garante de l'efficacité, oui également pour les ambitions personnelles qui doivent être raisonnables et répondre aux règles et aux normes».