Jusqu'à quand le citoyen tunisien doit-il subir le laxisme continuel de l'administration tunisienne ? Quant aux municipalités, cela devient un véritable calvaire quotidien. A priori, les box d'état civil installés un peu partout dans les espaces commerciaux du Grand-Tunis ont été conçus pour dépanner les citoyens et rapprocher davantage les services offerts par les municipalités. A vrai dire, dans la plupart des cas, le principe a bien réussi. Sauf que l'administration rapide installée au centre commercial «Le Palmarium» est loin d'être rapide. Et c'est valable presque tous les jours. Il est 14h00. Une vingtaine de citoyens faisaient la queue, au guichet dédié aux extraits de naissance. A bout de patience, les gens commençaient à s'ennuyer et poussaient, répétitivement, des soupirs en signe d'exacerbation. 14h35, le tour d'un jeune papa portant son rejeton entre ses bras est arrivé. Malchance ou mauvais sort, la guichetière annonce nonchalamment à toutes ces personnes qui poireautaient dans cette file d'attente, que le réseau est tombé en panne. Le jeune, ne voulant pas se laisser emporter par la colère, demandait gentiment aux différents agents occupant les guichets de faire un petit effort et trouver une solution à ce problème. Les trois guichetières, faisant la sourde oreille, se comportaient comme si de rien n'était et répondaient qu'elles ne disposaient pas de téléphone. Elles ne bougeaient pas d'un pouce, ce qui a provoqué le jeune papa, toujours alourdi par le poids de son fils. La situation a mal tourné. Le jeune homme, pris d'une colère implacable, les a accusées de laxisme et de nonchalance débordante. Un autre jeune se répandait en invectives, tout en ridiculisant les agents des guichets. Un autre quadragénaire, après des tentatives pour calmer la situation, se tournait, désespérément, vers l'agent de la municipalité et jurait que c'est elle qui a causé cette panne de réseau. «Je suis sûr et certain que c'est toi qui as bousillé le réseau et non pas l'opérateur téléphonique, comme tu le prétends», lance-t-il. Bref, la situation était intenable. Les gens fulminaient contre le mauvais service de cette municipalité et ne cessaient de répéter que ce problème de réseau revenait incessamment et exclusivement dans cette administration rapide de la municipalité. Et pour se donner de la crédibilité et affirmer ses dires, la femme au guichet tournait l'écran dans la direction des citoyens pour leur montrer le message affiché en arabe «Le centre national de l'informatique vous signale que l'adresse SQL n'existe pas ou est fausse». Il faut le dire, ce n'est pas à cause de l'opérateur téléphonique, comme elle le prétendait, que le réseau est en panne ! 15h00. Comme par magie, tout est rentré dans l'ordre. Et juste pour rappel, pour extraire un certificat de naissance auprès d'un service municipal rapide, il faut payer un peu plus (250 millimes de plus) pour le service rapide ! Cela ne facilite point la vie des citoyens. Et ça ne peut pas durer indéfiniment.