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Vous pouvez vous retrouver de sexe mâle alors que vous êtes une femme ou mauritanien alors que vous êtes tunisien: Les –métamorphoses- de l'informatique
NOTRE EPOQUE
Publié dans Le Temps le 06 - 04 - 2009

C'est l'histoire (vraie !) d'une dame qui se rend dans une municipalité de la proche banlieue pour retirer un extrait de naissance. Cette administration vient de s'équiper d'un matériel informatique flambant neuf qui fait la fierté de Monsieur le maire. L'agent au guichet lui demande les renseignements nécessaires.
Mais comme il était tard, il la prie de revenir le lendemain matin, afin de retirer son extrait.
Le lendemain, elle récupère son papier au guichet et elle a la surprise de sa vie en s'apercevant que dans la case « sexe » elle est inscrite en tant que mâle ! De quoi faire plaisir à son mari et à ses trois enfants... Elle attire l'attention de l'agent qui lui explique que c'est une erreur informatique et qu'il va falloir du temps pour corriger cette erreur. Elle doit revenir encore une fois le lendemain matin. Le fameux « Arjaâ Ghodoua » bien de chez nous.
Et là, c'est pire : elle se retrouve avec une nationalité mauritanienne, elle qui a été élevée au cœur de la Médina, dans l'une des plus vieilles familles tunisoises... Elle manque de s'évanouir lorsque l'agent lui indique que pour redevenir tunisienne, elle doit aller devant un tribunal pour prouver sa nationalité. D'après ses dires, il n'y peut rien, « c'est l'ordinateur qui est fautif, madame. » !
Excédée, la dame a littéralement défoncé la porte du maire et lui a exposé ses griefs contre l'informatique chancelante de son administration et contre les inepties et autres bévues de ses agents. Il a fallu l'intervention personnelle de ce maire pour que tout rentre dans l'ordre... Et dire que l'une des grandes ambitions de l'administration tunisienne depuis quelques années, c'est la prétention de dominer l'outil informatique.

-Er-Réseau tayah-
C'est là un cas extrême du dysfonctionnement des systèmes informatiques, diront certains....
Qu'ils aillent donc dans un grand magasin pour effectuer des achats et tenter de payer avec une carte bancaire. Dans un cas sur deux, ils se retrouveront à patienter car le terminal ne répond pas. On entend alors cette fameuse phrase qui est entrée par effraction dans notre langage quotidien : « Er-réseau tayah » ( le réseau est en panne ), comme le déclarent d'un air désolé les caissières. Et en plus, on doit se faire tout petit car la file de clients qui attend derrière a souvent envie d'adapter pour vous le film « massacre à la tronçonneuse » .
Autre couac informatique récurrent : les DAB, ou distributeurs automatiques de billets de banque. Régulièrement leur système s'embrouille et cesse de vous fournir les précieux billets, surtout durant le week-end et les jours fériés. Pourtant, chaque banque possède un service monétique, dont le travail consiste à pourvoir ces machines, qui, soit dit en passant, rapporte beaucoup d'agios...
Récemment la CNAM a introduit des milliers de noms et de situations familiales dans ses fichiers informatiques. Et les erreurs n'ont pas manqué, avec les interminables tergiversations que cette situation occasionne à ses affiliés. De nombreuses personnes se sont retrouvées avec des choix différents de ceux qu'ils avaient faits. Un citoyen s'est trouvé plus d'enfants qu'il n'en avait en réalité, alors qu'un second n'en avait plus du tout. Le fils d'un autre affilié qui porte le prénom de Rabï est devenu féminin et transformé en Rabiâ grâce au bon vouloir d'une opératrice de saisie distraite...
La situation informatique la plus incroyable, c'est le payement des factures par internet. Annoncée à grand renfort de publicité, cette méthode qui était censée vous éviter les longues files d'attente, se révèle inapplicable. Un citoyen témoigne : « j'ai essayé de payer ma facture d'électricité via internet, mais l'ordinateur m'a annoncé VOUS N'AVEZ PAS DE FACTURE, alors que je la tenais à la main et que j'avais introduit les codes nécessaires au payement ! »
Du côté du palais de la justice, le service informatique qui s'occupe d'informer les citoyens est submergé par une foule qui s'agglutine autour d'un guichet unique où un fonctionnaire désabusé consulte son ordinateur et répond régulièrement : « ça n'a pas encore été versé sur ordinateur ». Le temps que vous reveniez pour vérifier la date de votre affaire et elle est déjà passée.
Et on ne compte plus les administrations où des centaines de dossiers sont classés dans de vieilles armoires, en attendant d'âtre archivés sur l'outil informatique, efficace et rapide. Les services documentation de plusieurs organismes continuent encore à découper les articles et à les classer dans des boîtes d'archives, où ils vont pourrir et se décomposer. Au temps d'internet, cette situation est plus qu'absurde !

Un jouet pour fonctionnaires oisifs
Les nombreuses actions très médiatisées, comme l'ordinateur familial, la mise à niveau informatique, le concept de l'informatique pour tous, ou encore les nombreuses foires qui rythment notre vie, ne semblent pas toucher tous les Tunisiens, puisque plus de la moitié de ceux que nous avons interrogés se déclarent nuls en informatique.
Le plus incroyable, c'est que de nombreux responsables administratifs ont installé avec une certaine fierté un bel ordinateur dans leur bureau alors qu'ils en ignorent le fonctionnement... Ils ne savent pas, et parfois ne veulent pas, utiliser cet outil informatique, laissant leur secrétaire leur taper leur courrier, comme au temps des vieilles dactylographes.
Ils se contentent alors de jouer aux cartes dans leurs moments perdus ou pendant qu'ils répondent au téléphone... Ils ne sont d'ailleurs pas les seuls à jouer aux cartes : la plupart des secrétaires nous ont avoué qu'elles « tuent le temps » en jouant au « solitaire » , à l'instar de très nombreux fonctionnaires qui disposent d'un ordinateur. D'ailleurs pourquoi ne décide-t-on pas d'éliminer ces jeux stupides des PC d*administratifs ?
Une dernière interrogation : que deviennent les vieux ordinateurs dépassés, cassés, en panne ? D'après notre enquête, ils pourrissent tous dans des caves et des débarras, alors qu'ils pourraient être vendus à des sociétés spécialisées en dépeçage d'ordinateurs, afin d'en retirer les métaux précieux, une activité qui rapporte beaucoup d'argent et qui est bien implantée dans de nombreux pays.
A ce moment là, on pourra enfin affirmer que les ordinateurs servent à quelque chose dans nos administrations !


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