Se présenter dans l'une des administrations tunisiennes pour le paiement des factures de téléphone, d'électricité...pour la légalisation ou l'extraction de papiers, ou le retrait d'argent notamment de La Poste a toujours été un vrai calvaire pour les citoyens. Ce problème durable se pose de manière accrue lors de l'été pour décupler pendant le mois de Ramadan qui s'est d'ailleurs enchaîné avec cette saison. De longues files d'attente se dressent devant les guichets, des agents absents ou très lents en activité, un système informatique en panne, des équipements non opérationnels. C'est même le chaos dans quelques administrations où le citoyen de prestation ne sait pas à qui s'adresser exactement. Il s'agit en fait du laxisme, de l'effet du jeûne et de la séance unique qui se répercutent sur le rendement de l'administration et de la qualité de service fourni. A quelques jours de la rentrée scolaire et universitaire, les administrations tunisiennes enregistrent une grande affluence de la part des étudiants et des élèves qui s'apprêtent à regagner les enceintes de leurs établissements d'enseignement. Les bureaux de La Poste sont pris d'assaut tout au long de la journée pour des opérations de paiement électronique, d'envoi des lettres recommandées sans oublier les prestations demandées par les autres clients. Si quelques bureaux dans la capitale ne lésinent pas sur les moyens pour mettre de l'ordre dans leur travail, il n'en est pas de même la plupart à l'intérieur du pays. Il s'agit même du désordre total dans ces bureaux à haute affluence, plus particulièrement en été ou au Ramadan. Des afficheurs électroniques en panne, des guichets non identifiés d'où la confusion auprès des clients qui passent des heures à attendre à être servis. Problème général Ce problème ne se limite pas à quelques administrations. Il est en fait récurrent dans les bureaux des opérateurs de téléphone, les municipalités, les hôpitaux, la STEG, la SONEDE, essentiellement en cette période. Obligés de payer les factures avant la fin de la date limite, les abonnés passent leur temps à attendre devant un guichet vaquant. Car l'agent est parfois occupé, il rend service à un client privilégié négligeant ainsi les autres qui ont droit à être servis à temps. Le manque d'organisation ne se limite pas à ce niveau. Par exemple, un seul agent répond aux interrogations ou aux réclamations des abonnés qui se groupent devant le même guichet alors que le service aurait pu être assuré par plusieurs agents pour offrir une meilleure prestation et décongestionner l'encombrement. Si quelques-uns sont patients d'autres ne le sont pas. Engagement professionnel et même familial obligent. Des fonctionnaires ont dû quitter leurs bureaux pour payer les factures dans les délais. Ils se déplacent tout en gardant la tenue de travail façon de faire passer le message aux agents qu'ils n'ont pas beaucoup de temps à perdre. Mais vainement. En effet, la tension dans ces endroits risque d'atteindre un niveau assez élevé avec le mois du jeûne et ce à cause de la fatigue qui commence à se faire sentir autant auprès des fonctionnaires et des demandeurs de prestations. Nous entendons parler depuis longtemps de la modernisation de l'administration et de l'organisation de ce secteur. Cependant aucune solution efficace n'a été identifiée pour le secteur, essentiellement lors de la saison d'été ou lors du mois saint. La séance unique a certes un impact négatif sur le rendement des fonctionnaires comme elle réduit les chances des clients à avoir un service de qualité. Bien que l'horaire de travail soit remodelé de façon à permettre aux fonctionnaires d'accomplir leurs tâches dans les meilleures conditions et le confort, ces derniers quittent leurs bureaux pour faire une petite promenade dans le voisinage ou dans le marché oubliant qu'ils ont un devoir à accomplir. Se rendre dans l'une de nos administrations en été ou au Ramadan est devenu une dure épreuve pour les demandeurs de prestations qui se trouvent à la merci des agents. Ces derniers imposent leurs règles et mènent à leur guise le travail. Car ils échappent au contrôle des responsables qui sont d'ailleurs laxistes, sinon délibérément dans « l'ignorance » des dépassements des fonctionnaires ou même de l'organisation des agences ou des bureaux.