Vaste programme de reboisement forestier engagé dans le Nord-Ouest. «Tu la brûles, je la replante», c'est le slogan fort ambitieux que s'est donné la société civile des régions du Nord-Ouest pour réparer le préjudice physique occasionné aux forêts de la région au cours de l'été 2017, suite aux incendies qui ont balayé de manière virulente le couvert végétal sur plus de 2.000 ha de pin d'Alep résineux, d'arbustes typiques de la flore sauvage et même de chêne-liège ou encore de peupliers qui ont toujours fait la fierté de cette région où les prodiges natutrels se rejoignent interminablement avec la beauté des lieux. C'est, en tout cas, le constat qui se dégage de l'action engagée depuis le mois de novembre dernier par les commissariats régionaux au développement agricole du Kef, Siliana et Jendouba où les pertes en couvert végétal ont été les plus dures, notamment à Jendouba où plus d'un milier d'hectares sont partis en fumée, tout comme à Siliana où les forêts de Jbel Serj et de Bargou ont été sauvagement incendiées, alors qu'au Kef près de 100 ha ont souffert le martyre, notamment à Jbel Ouergha où plusieurs départs de feu (une quarantaine environ) ont été enregistrés et maîtrisés parfois dans des temps records. Partant de la volonté de redonner vie à nos forêts, que certains pyromanes ou autres criminels ont incendiées dans le cadre de desseins criminels programmés, une action d'envergure a dejà été menée dans la forêt de Kroumirie où près d'un millier d'hectares répartis sur les forêts de Fernana-Hammam Bourguiba et Aïn Draham ont été régénérés, au grand bonheur de la population qui a été malmenée au cours de la saison estivale, surtout dans les zones proches de Fernana où 23 logements ont été incendiés et leurs occupants déplacés temporairement, avant la restauration ou la reconstruction de leurs habitations il y a deux mois. Même si le domaine forestier est la propriété de l'Etat et dépend directement d'organismes nationaux très spécialisés qui gèrent aussi bien la production forestière que la question de surveillance ou de production et de développement du couvert végétal, la société civile a apporté un soutien non négligeable à l'action de l'Etat en mettant en place certains projets de reboisement d'écoles rurales ou carrément de parcours forestiers, ce qui est de nature à conférer à l'action associative une dimension à la fois valorisante et engageante pour la protection et la pérennisation du couvert végétal, surtout que les forêts du nord représentent le poumon de la Tunisie et absorbent près de 70 % des émanations de carbone dans cette région. Les actions de reboisement devraient donc porter leurs fruits au cours des dix prochaines années alors que selon le CRDA du Kef, certaines forêts pourraient se régénérer toutes seules, en particulier celles qui n'ont pas été totalement incendiées; comme quoi la nature est souveraine parfois et règle ses conflits intérieurs par elle-même comme certaines forêts du Kef où, selon le chef d'arrondissement des forêts, certaines forêts à Sakiet, au Kef-Est et Nebeur ont commencé à se régénérer toutes seules, expliquant que cela requiert leur protection immédiate afin de garantir la poussée végétative des plants. Dans le même ordre d'idées une centaine d'hectares de forêts incendiées dans les zones de Kbouch et Gfay à Nebeur ont été nettoyés en vue de leur reboisement, mais cette action connaît, selon lui, quelques retards à cause du déficit hydrique enregistré cette année, mais les actions de reboisement, ajoute-t-il encore, vont se poursuivre jusqu'au début du mois d'avril prochain surtout s'il venait encore à pleuvoir. A côté de cette action de boisement, il y a la multiplication des opérations de surveillance du milieu forestier et la prévention des sinistres avec déjà tout un programme mis en place pour le prochain été, lequel s'annonce laborieux pour les services forestiers tant ils veulent rompre avec le cauchemar des incendies virulents qui ont secoué le pays l'été dernier. Au Kef, la forêt fait vivre près de 35 mille personnes, d'où l'importance qu'il y a à préserver cette manne naturelle, au demeurant nécessaire pour la pérennisation des chutes pluviales dans le pays et de la disponibilité de l'oxygène nécessaire à la survie de l'homme.