Notre championnat n'a pas une énorme infrastructure, mais si celle-ci est mieux gérée et surtout mieux entretenue (stades), les résultats peuvent être meilleurs. S'il y a un problème autour duquel il y a unanimité, c'est bien celui des stades de notre championnat. Tout le monde vous dira que ces stades manquent de qualité pour offrir un beau spectacle et aider les clubs et les joueurs à mieux s'exprimer. Un gazon naturel de qualité de plus en plus rare (stades de Radès après les travaux, Sousse et Sfax qui émergent), des stades classiques et qui ont fait l'histoire du football tunisien, à savoir El Menzah et Zouiten, qui ne sont pas exploités comme il faut, hormis quelques matches amicaux joués à El Menzah, et des stades qui manquent de confort, de sécurité et de savoir-gérer, sans oublier les sites d'entraînement pour jeunes qui se trouvent dans un état lamentable, l'image est désastreuse à première vue. Notre football manque de stades de qualité, oui, mais si on compare à d'autres pays arabes et africains, le nombre de stades disponibles en Tunisie reste très intéressant. Il y a même des stades construits en Ligue 2 et même 3 qui sont de meilleure qualité par rapport à ce qui se trouve en Ligue 1. C'est quoi le problème au juste alors ? A notre avis, il y a trois types de problèmes : des stades mal entretenus, une mauvaise gestion de la programmation et une marginalisation de l'infrastructure pour les jeunes catégories. Le premier problème est reconnu par tous les clubs : les stades de foot sont de mauvaise qualité dans notre championnat. C'est ou un gazon délabré ou des terrains synthétiques mal conçus (bas de gamme ou tout simplement corruption et abus de confiance!), et même quand on a un gazon qui émerge, comme celui du stade de Monastir, il finit par se détériorer, faute d'entretien. Et là, c'est toujours la même rengaine : les municipalités ne font pas leur boulot ou au contraire les budgets sont mal gérés avec beaucoup de présomptions de corruption au niveau des sociétés chargées de l'entretien. Et puisque le contrôle municipal est absent, l'entretien est le dernier souci des clubs. Venons-en au problème de la mauvaise programmation. On a des clubs qui se partagent le même terrain, et au lieu de programmer des horaires flexibles, pour ménager le terrain, ces clubs s'entraînent en cascade et avec la compétition, le gazon finit par s'user. Un championnat professionnel, c'est aussi des stades sécurisés qui attirent le public, ce qui n'est pas le cas dans la majorité des stades. Et pour terminer avec les problèmes, les jeunes s'entraînent sur une infrastructure désuète, mal équipée, sur des terrains non gazonnés, sans la moindre sécurité. Comment voulez-vous que la production en jeunes soit distinguée et de qualité, alors que les terrains sont médiocres et lamentables ? Problème public Avant de penser à construire de nouveaux stades (conjoncture difficile), essayons de récupérer les terrains actuels. Un meilleur entretien, en affectant les budgets programmés et en confiant cela à des spécialistes, ne coûte pas si cher comme on le dit. C'est un problème public, puisque, paradoxe des choses, c'est l'Etat qui dépense pour l'entretien alors que nous sommes dans un championnat professionnel. Il faudra changer les règlements là-dessus et que la commission chargée de l'homologation ne voit pas que la sécurité. Un terrain mal gazonné ne doit pas être opérationnel quel que soit le risque que l'on prend. Et ce n'est pas normal que des clubs lointains dans des divisions inférieures, et sans aucune ambition, bénéficient de terrains de très grande qualité et «inexploités», alors que d'autres clubs qui gèrent des centaines de compétiteurs n'ont pas un terrain respectable. L'infrastructure d'un championnat professionnel, c'est aussi des vestiaires dignes de ce nom pour les seniors et les jeunes, c'est des salles de musculation bien équipées, des terrains d'entraînement bien entretenus et des centres médicaux de haute qualité qui soignent et qui diagnostiquent avant les blessures. Beaucoup à faire !