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Oublions les chiffres et respectons les critères de viabilité
Dossier : Professionnalisme, qu'est-ce qui doit changer ? — IIIe partie : Infrastructure sportive
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 03 - 2018

Le seul moyen de s'en sortir est de mettre en place toute la logistique qu'impose un bon entretien d'un terrain à gazon naturel, ou tout simplement d'encourager la mise en place de surfaces de jeu à gazon artificiel, mais tout en gardant un œil vigilant pour assurer leur bonne conservation et prévenir tout tracas. Si l'on en croit les dernières informations, à vérifier, même le gazon artificiel présente quelques inconvénients au point de vue santé
L'infrastructure sportive a été à une certaine époque le point fort du sport tunisien. Mais, considérant l'évolution inadaptée et souvent quelque peu désordonnée au niveau de la création des associations sportives et des spécialités choisies, cette infrastructure a fini par devenir, d'abord, insuffisante, ensuite, faute d'entretien, complètement dépassée. Il faudrait quand même reconnaître que depuis la révolution, qui a dilué le pouvoir des municipalités, les choses n'ont fait qu'empirer. Il est possible que les choses s'améliorent après les élections municipales.
La liberté de créer une association sportive quand on le veut et où on veut a également mis sens dessus dessous l'équilibre qui existait. Il est inconcevable de créer une association sportive si la commune ou la municipalité, la ville ou la bourgade, ne possède pas, aux côtés des ressources de financement, des installations adéquates. Le faire équivaut tout simplement à une sorte de maltraitance vis-à-vis des jeunes à encadrer et à former dans des conditions déplorables. C'est en quelque sorte la mise sur orbite de jeunes déçus, aigris, découragés et révoltés, qui auront vite fait de devenir de petits révolutionnaires, car ils se sentiront diminués, amoindris, délaissés par rapport à ceux qui sont mieux nantis. Dans ce cas, il faudrait, soit commencer par avoir sous la main des formateurs agréés et des installations adéquates, minimales (terrains, bloc sanitaire, et douches) pour toutes les sections, soit opter pour une autre discipline qui pourrait utiliser les installations existantes.
Des critères de viabilité
Signalons au passage que le ministère de tutelle possède, depuis des décades, une circulaire imposant «des critères de viabilités» pour les associations sportives à créer. Cette circulaire est-elle respectée ?
La fédération, quant à elle, et c'est légitime, impose des sections jeunes pour accepter une section seniors. Très bien, mais vérifie-t-elle, de manière régulière et suivie, si les installations sont suffisantes pour tout ce beau monde ?
Il n'en demeure pas moins que cet argument n'est en rien la cause principale des problèmes qui se posent et pour lesquels on ne saurait trouver une issue, sans faire évoluer le langage employé, pour décider ou pour concevoir la mise en place de ces installations sportives. Dans ce domaine, les priorités et les spécificités des régions et leur évidente «spécialisation» ne sont pas toujours respectées. On a conçu des piscines dans des régions en manque d'eau, et on a, par exemple, oublié que l'Australie, une des puissances mondiales en natation, a implanté ses piscines le long des côtes, pour utiliser l'eau de mer et économiser l'eau douce qui manque parfois à la suite de la sécheresse qui sévit de temps à autre.
Est-il concevable qu'on inaugure un terrain à gazon naturel dans une région où l'eau douce est plus que précieuse, où les coupures sont fréquentes et où les citoyens se plaignent de cet endettement hydrique ?
Le gazon artificiel officialisé
Et si la Fifa a fini par reconnaître la pratique du football sur du gazon artificiel, c'est parce qu'elle a été acculée par la mauvaise qualité du gazon dans certains pays où l'eau manque, surtout du côté des pays essentiellement chauds.
Le football est donc particulièrement visé par l'insuffisance de terrains engazonnés directement utilisables et qui répondent aux besoins réels d'un entraînement, d'une préparation, d'une formation...
En effet, dans les pays qui respectent les cycles du gazon naturel, il y a des périodes cycliques incontournables (on peste parfois à tort contre la fermeture d'une installation, alors qu'il faudrait prévoir des trêves) où on doit procéder à l'entretien, à l'amendement du sol, au repos pour que l'installation garde toute sa splendeur. Indépendamment de cet aspect primordial, il y a des précautions à prendre pour préserver l'état du «central » avec l'aménagement d'une «gazonnière » et de terrains d'entraînement annexes qui servent aussi bien à l'équipe seniors qu'aux sections jeunes. Parallèlement à ces installations, il y a des plateaux de travail qui sont sollicités pour les exercices. Cela nous amène à des aménagements bien pensés où les principales unités sont préservées et non utilisées à outrance par presque toutes les sections.
Il faudrait reconnaître qu'un certain nombre d'équipes ont compris le système et possèdent des installations en très bon état. D'autres nous offrent ces «champs de patates» qui défient toute logique. Un terrain tombe en désuétude lorsqu'il est utilisé de manière effrénée et qu'il n'est pas entretenu. Les engrais et autres matières organiques, l'eau douce, coûtent cher. Il y a des spécialistes formés pour ce travail d'entretien et à force de vouloir faire des économies de bouts de chandelles, en confiant la maintenance à des personnes formés sur le tas ou étrangères au domaine, on finit par perdre son capital.
Evolution des concepts
Le monde a énormément évolué, et la découverte de matériaux nouveaux a considérablement fait avancer les idées que l'on a des surfaces à mettre en place pour garantir une employabilité convenant à telle ou telle discipline.
Si dans d'autres sports collectifs, les surfaces sont beaucoup plus faciles à installer (parquet en bois ou en matières synthétiques), en football, il n'y a pas beaucoup de choix : du gazon naturel ou du «gazon» synthétique, dont l'évolution ne manque pas de marquer les générations qui se succèdent. Et contrairement à bien des croyances, ce genre de terrains nécessite de l'entretien pour être préservé d'abord, pour durer et être sans beaucoup de dangers ensuite.
Procède-t-on à l'entretien et possède-t-on le matériel adéquat ?
Le gazon naturel, certes, est particulièrement la surface rêvée sur laquelle on peut se permettre de travailler en toute quiétude. Le jeune ou le joueur confirmé est à l'abri de bien des inconvénients et des blessures ou autres problèmes tendineux ou musculaires, qui interviennent lorsqu'on travaille sur ces surfaces artificielles, particulièrement dures et qui agissent à la longue sur les articulations, le dos et qui ont des conséquences sur bien des parties du corps.
C'est la raison pour laquelle, il est formellement conseillé d'alterner le travail, car les joueurs craignent ces surfaces qui risquent de laisser des traces au terme d'une rencontre. Les exercices et autres soins qui interviennent après un entraînement ou une rencontre sur gazon artificiel diffèrent totalement de ceux auxquels on s'adonne après une séance ou un match sur gazon naturel.
Des remises en cause sont nécessaires
Mais dans un pays en dette hydrique, peut-on vulgariser et installer partout des terrains en gazon naturel qui nécessitent une très grande quantité d'eau et les moyens nécessaires pour l'entretien et la préservation qui s'imposent?
C'est la question qui se pose pour tous les pays où l'eau est rare et où les solutions de rechange ne sont pas faciles à trouver, surtout quand les têtes sont dures et difficiles à convaincre. On continue à orner les ronds-points de gazon naturel qu'on arrose en pleine canicule !
En effet, si nous considérons que les terrains en terre battue sont dépassés (certaines équipes continuent à les utiliser, faute de mieux), la mise en place de terrains engazonnés utilisés de manière infernale pose les problèmes soulevés précédemment.
Il faut avoir les moyens (techniques, financiers et les espaces nécessaires) pour offrir une surface à même de permettre au joueur de s'exprimer et d'évoluer techniquement et même stratégiquement. Si un joueur est incapable de bien contrôler son ballon et qu'un terrain en mauvais état l'empêche d'appliquer les recommandations stratégiques de son entraîneur, on ne saurait parler de progrès.
Bien au contraire, ce sont les complications qui se trouvent au bout du chemin avec des accidents (de plus en plus nombreux d'ailleurs) qui attendent tous ceux qui sont en fin de compte acculés à jouer sur des surfaces inappropriées.
Le seul moyen de s'en sortir est de mettre en place toute la logistique qu'impose un bon entretien d'un terrain à gazon naturel, ou tout simplement d'encourager la mise en place de surfaces de jeu à gazon artificiel, mais tout en gardant un œil vigilant pour assurer leur bonne conservation et prévenir tout tracas. Si l'on en croit les dernières informations, à vérifier, même le gazon artificiel présente quelques inconvénients au point de vue santé.
Appliquer les critères édictés
Aussi bien au niveau de la tutelle que de la fédération, il faudrait qu'il y ait une stricte application des critères. Une association sportive désirant pratiquer du football (c'est valable pour les autres disciplines !) doit répondre à ces critères de viabilités pour éviter les complications humaines, sociales et sportives. C'est une question d'organisation et d'encadrement pédagogique et non pas de statistiques à faire prévaloir : il vaut mieux avoir moins de clubs qui possèdent les moyens de faire œuvre utile que des entités mal encadrées, livrées à elles-mêmes, rien que pour avancer des chiffres qui ne veulent rien dire.


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