Aux yeux des deux signataires, la cérémonie qui s'est déroulée, hier, au siège de l'Organisation tunisienne de l'éducation et de la famille (Otef), constitue un événement au plein sens du terme La signature du « protocole de partenariat stratégique » entre l'Otef et l'Utipef (Union tunisienne des instituts privés de l'éducation et de la formation) a été l'occasion pour les responsables d'évoquer la situation du secteur de l'enseignement et de la formation dans le secteur privé. Réhabiliter l'enseignement libre Pour M. Abdellatif Khammassi, président de l'Utipef, cette union qui est un nouveau-né ne manquera pas d'apporter sa contribution efficace à la famille de l'éducation. En effet, elle regroupe, déjà, les crèches, les écoles primaires, les collèges, les lycées, les centres de formation ainsi que le supérieur. En somme, tous les secteurs qui touchent à l'éducation ou à la formation et relevant du privé ont, désormais, leur organisation. Un travail de fond est en train de s'effectuer pour impliquer davantage toutes les régions. A cet effet, des réunions sont d'ores et déjà prévues dans les districts qui regroupent les gouvernorats du Nord et du Centre-Ouest (Béja, Jendouba, Siliana, Le Kef et Kasserine) ainsi que le Grand Tunis. M. Khammassi a souligné l'importance de la signature d'un tel accord dans la mesure où le partenariat entre ces deux organisations participera à réhabiliter le secteur de l'enseignement libre et, même, à lui redonner son aura d'antan. Cela est d'autant plus vrai qu'il est question de travailler de concert avec une organisation telle que l'Otef. Celle-ci est ancienne depuis sa fondation par Habib Guerfal en 1964. Le président de l'Utipef a ajouté que l'objectif de cette union n'est autre que servir la jeunesse et l'éducation. Car, a-t-il précisé, les deux organisations ne peuvent qu'avoir un apport certain en faveur de la famille tunisienne. Il n'est que de voir qu'il n'existe aucune de ces familles qui n'ait un enfant dans nos institutions éducatives. A la fin de son intervention, le président de l'Utipef a affiché son optimisme à l'égard de l'action future à entreprendre et son espoir de jouir de la compréhension et de la coopération des différents ministères. Transformer les mentalités De son côté, le président de l'Otef, Mahmoud Meftah, a de prime abord rappelé que c'est cette organisation qui a été la première à lancer le système de l'enseignement libre dès les premières années de l'Indépendance. Aujourd'hui, elle compte 26 bureaux régionaux, 4 sections à l'étranger et 30.000 adhérents. Elle dispose, en outre, de 23 foyers universitaires, de 15 jardins d'enfants, de 52 institutions d'enseignement et de 7 maisons de la famille. Son rôle est incontestable dans le repêchage de milliers d'élèves exclus du système éducatif public. Mais il ne s'agissait pas, uniquement, d'une action de repêchage car elle a même formé des élites qui sont, aujourd'hui, des cadres. M. Meftah a annoncé, par ailleurs, qu'un travail approfondi va être entrepris prochainement pour redorer le blason des institutions d'enseignement libre. Le lancement, notamment, d'une amicale des anciens des écoles libres en sera le point de départ. Le partenariat stratégique avec l'Utipef ne peut aller que dans ce sens. C'est-à-dire œuvrer à sauver ce secteur en établissant des institutions scolaires de qualité crédibles et efficaces. Le domaine, a-t-il insisté, est sensible et il mérite qu'on travaille sur une transformation des mentalités vis-à-vis de l'enseignement privé. Car, actuellement, les effectifs inscrits dans ces établissements constituent une minorité d'où les difficultés financières vécues par ces écoles. Ceci montre, si besoin est, que l'objectif essentiel de ce secteur n'est pas de gagner de l'argent. Mais, également, de contribuer à former des élites. Ce sont là, a-t-il répété, les priorités de l'Otef.